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Méditations du dimanche 2016-2017 Année A

Un Royaume de pauvres !

Solennité du Christ-Roi de l’Univers  Année A- 26 novembre 2017 – Mt 25, 31-46

En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous donne à méditer la belle fresque du jugement dernier chez Saint Matthieu. Avouons-le, le terme de jugement dernier est plutôt effrayant au premier abord. Comme le légiste, nous nous posons cette question, parfois de manière angoissée : « Que dois-je faire pour recevoir en partage la vie éternelle ? » La bonne nouvelle dans le jugement dernier tel que nous le rapporte st Matthieu est sans doute dans le fait que ni les justes ni les maudits ne savaient ce qui les attendait. Les uns ont fait le bien, quand les autres ne l’ont pas fait. Mais ils n’ont pas reconnu leur Seigneur, et personne n’était assuré d’être juste devant Dieu. Heureusement, car peut-on encore être juste devant Dieu si on est convaincu d’être juste aux yeux des hommes ? Et finalement, comme toujours, l’évangile nous met au large. Il ne s’agit pas de mériter la vie éternelle mais d’apprendre à aimer, concrètement, tous ceux que le Seigneur met sur notre route. Alors, peu à peu, nous découvrant pauvre avec les pauvres, nous goûterons la joie du Royaume.

« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux ! », vivons-le dés aujourd’hui ! Suivons le Christ, notre Roi, Lui qui le premier « s’est fait pauvre pour nous, afin de nous enrichir par sa pauvreté ».

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Bon et fidèle serviteur…

33ème dimanche du temps ordinaire – 19 novembre 2017 _ Mt 25,14-30

Avant-dernier dimanche de l’année liturgique avec l’histoire d’un maître qui part en voyage et confie ses biens à des serviteurs. A son retour, il souhaite leur dire : « Entre dans la joie de ton Seigneur ! »

Sincère et pourtant à côté de la vérité ! Ainsi pourrait être qualifié le 3e serviteur de la parabole des talents. En voulant rendre intact le bien confié  par le maître, il creuse un trou pour le mettre à l’abri, mais il s’enterre lui-même. Il est guidé par la peur, elle lui fausse le regard. La peur est une mauvaise conseillère, elle fait tout perdre.

Quant aux deux premiers serviteurs, ils présentent au maître le double du bien reçu. Et ils s’entendent dire : « Bon et fidèle serviteur ! » A la confiance, ils ont répondu par la confiance, et cela rapporte !

Et nous, en enfants de Dieu, que faisons-nous de la vie reçue à notre naissance? Et de la grâce baptismale ? Quels sont nos lieux d’investissement ?  A la suite du Christ, le placement le plus sûr est du côté du service de la fraternité et de la paix. Bien sûr, on est au plus haut niveau dans l’échelle de risque, mais aussi de la joie partagée ! C’est là que Dieu notre Père nous attend.

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Plus qu’un veilleur ne guette l’aurore…

32ème dimanche du temps ordinaire – 12 novembre 2017 _ Mt 25,1-13

La parabole des “dix vierges” que la liturgie nous offre ce dimanche est prise dans un ensemble où le mot “veiller” revient en lei-motiv.
Cette nuit là, dix jeunes filles attendent le retour de “l’Époux”. Toutes s’endorment et toutes sont réveillées par un cri surgi des ténèbres : “Voici l’Époux ! Sortez à sa rencontre !”.
Qu’est-ce qui sépare ces jeunes filles ? Les unes sont prêtes, lampes allumées en main, les autres non.
Les premières, jusque dans le sommeil, ont gardé la veille. Elles peuvent dire, comme l’épouse du Cantique : “Je dors mais mon coeur veille” (Ct 5, 2)
Celui qui aime est capable de veiller dans l’attente, le désir, inscrits jusque dans la chair, de l’être aimé. Le père de l’enfant prodigue sort de sa maison comme pour hâter le retour de son fils. Sa patience est celle de la foi, sa hâte, celle de l’espérance. Après la nuit viendra le jour, après l’absence, la présence, après les larmes de la peine, celles de la joie.

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Un seul maître, le Christ

31ème dimanche du temps ordinaire – 5 novembre 2017 – Mt 23,1-12

L’évangile de ce dimanche est vraiment une belle et bonne nouvelle.  Il met un coup de projecteur au fond de notre cœur où se blottit toujours quelque pharisien : celui qui veut être reconnu, aimé, admiré … le « rabbi » qui donne des leçons aux autres, le « Maître » qui s’entoure de disciples valorisants …

Hé bien ! Le voilà démasqué et là est la joie car sa venue au jour le dégonfle … C’est une vraie mort de l’apparence et de la suffisance, mais pour une naissance du cœur profond, pauvre, ouvert aux autres, prêt à servir ses frères dans une joie débordante et désintéressée.

Dans l’allégresse des cœurs doux et humbles il est prêt à chanter le Père avec tous ses frères en humanité.

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Fête de tous les Saints : Toussaint !

“La sainteté n’est pas dans telle pratique, elle consiste en une disposition du coeur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père”. Ainsi parlait Thérèse de l’Enfant Jésus, cette petite sainte pourtant si grande, morte très jeune et qui n’a pas vieilli parce qu’elle vivait de Dieu, cette sainte “de poche” aisément transportable d’un bout du monde à l’autre, à l’hôpital ou en prison ou bien chez soi tout simplement et même dans un couvent !
La sainteté, c’est si simple, trop pour nous peut-être, si simple que peu la voient lorsqu’ils la croisent en chemin.
“Soyez saint comme je suis saint” dit le Seigneur
Mais qui a reconnu dans le fils du charpentier le Fils de Dieu, le Saint d’Israël ?
On l’a vu sans le reconnaître, on l’a applaudi, renié, trahi sans même savoir ce qu’on faisait.
La sainteté, c’est juste l’amour qui se donne en secret. Il est plus fort que la mort.

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Fais-nous aimer ce que tu commandes

30ème dimanche du temps ordinaire – 29 octobre 2017 _ Mt 22,34-40

« Fais-nous aimer ce que tu commandes » telle est la demande finale de l’oraison de ce 30ième dimanche du temps ordinaire.

Et « quel est le grand commandement ? », ne posons pas la question comme le légiste de l’évangile qui met Jésus à l’épreuve. Gardons l’attitude humble du disciple, pour aimer ce commandement, pour le mettre en pratique avec joie.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu », « Tu aimeras ton prochain » ces deux commandements n’en font plus qu’un, maintenant que Dieu, en son Fils, nous a montré jusqu’où Il s’est lié à notre humanité. Nous ne pouvons plus aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit qu’en aimant notre prochain comme nous-même. L’amour total et exclusif pour Dieu est un amour inclusif de toute l’humanité.

Par la foi en Dieu qui est amour et dans l’espérance qu’Il veut nous rendre semblable à Lui, vivons de cette charité. Par elle nous deviendrons saints comme Il est saint, et nous obtiendrons ce qu’Il nous promet.

 

Pour prier avec l’oraison de ce dimanche

Dieu éternel et tout-puissant, augmente en nous la foi, l’espérance et la charité ; et pour que nous puissions obtenir ce que tu promets, fais-nous aimer ce que tu commandes, par Jésus-Christ ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui vit avec toi et le Saint Esprit, maintenant   et pour les siècles des siècles. AMEN.

 

Illustration Lavement des pieds, Macha Chmakoff

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« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »

29ème Dimanche du temps ordinaire – Année A – 22 octobre 2017

Mt 22, 15-21

Nous arrivons dans les derniers chapitres de l’évangile selon st Matthieu. La tension monte. Mais nous ne pouvons qu’être émerveillés devant l’habileté de Jésus. Oui, il est bien tel que l’annoncent Pharisiens et Hérodiens : « un homme vrai, un homme qui enseigne le chemin vers Dieu et qui ne se laisse influencer par personne ». Les adversaires du Christ pensaient le prendre au piège en l’obligeant à prendre position pour ou contre le pouvoir romain. Mais Jésus est libre car le Royaume qu’il est venu instaurer n’est pas de ce monde. Il refuse de se placer en concurrence avec le pouvoir temporel, il n’est pas un messie politique. Il est beaucoup plus que cela, il est le Fils de Dieu. Pour mettre en lien tous les habitants de l’empire, César a le pouvoir de créer une monnaie à son image. Jésus a reçu de son Père une mission d’une toute autre ampleur : restaurer en chaque homme l’image et la ressemblance de Dieu. Et pour cela, Jésus n’aura pas d’autre trône que celui de la Croix. Mais élevé de terre, il attire à lui tous les hommes, pour en faire un seul peuple.

Décidément, les chemins de Dieu ne sont pas les nôtres. Accepterons-nous que Dieu règne sur nos vies ? Désirons-nous vraiment rendre gloire à Celui dont nous avons tout reçu ?

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Tous mes vœux de bonheur !

En ce 28ème Dimanche du Temps Ordinaire, à travers l’Évangile, nous sommes invités à un mariage mais pas n’importe lequel.
Saint Matthieu cherche à nous montrer qu’il s’agit du mariage du Christ et de l’Église aujourd’hui, et pas encore des noces éternelles. En effet, ceux qui seront entrés dans le Royaume y seront une fois pour toute, alors que ceux qui entrent dans l’Église aujourd’hui peuvent encore en sortir. C’est pourquoi Matthieu peut parler en final de l’homme chassé pour n’avoir pas eu la robe de noces.

Il s’agit donc dès à présent, dans cette parabole, de nos noces avec Dieu. Que ferons-nous de cette invitation puisque, hommes et femmes, sommes ensemble l’Église, la mariée, si je puis dire ?

Que se passera-t-il si nous acceptons de nous déplacer, et pas seulement physiquement ? Que trouverons-nous à ces noces ?

Jésus, homme et Dieu, qui nous conduira à son Père et qui nous apprendra à nous comporter en fils et filles de Dieu.

Nous serons avec Jésus à table pour être nourris de sa Parole et de son Corps pour communier à la Vie de Dieu !

Reconnaissant Jésus comme le Seigneur et l’Époux de nos âmes, nous serons unis à Lui et nous serons ensemble l’ Église-Epouse pour le Salut du monde.

Mais, attention, il nous faudra la robe c’est-à-dire qu’il nous faudra veiller dans la charité comme les vierges sages de peur d’être trouvés au dernier jour sans le vêtement de noces.

Alors, si c’est « oui » : tous mes vœux de bonheur !

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OUI, dans la vigne de Dieu

26ème Dimanche du temps ordinaire – Année A – 1er octobre 2017

Matthieu 21,28-32

Ce n’est pas une leçon de morale que Jésus nous donne en ce jour avec la Parabole des deux fils. Dans ce chapitre de St Mathieu nous voyons comment Jésus essaye d’ébranler les cœurs endurcis de ceux qui l’entourent .De plus en plus,  leur incompréhension et leur haine arrêtent son amour et augment leur violence contre lui.

Comme Paul le fera plus tard,  Jésus est habité  de l’angoisse de leur salut, mais  Il ne peut rien faire sans eux ! Ces petites histoires veulent les atteindre au cœur et provoquer quelques brèches pour ébranler leurs certitudes.

N’y a-t-il pas pour nous un appel à aimer plus pleinement le Christ Sauveur et à désirer d’un grand désir qu’Il soit connu de nos contemporains ? Que son amour leur soit une vraie bonne nouvelle ? Même si cela doit un peu remettre en question les jugements que nous pensions si sûrs.

La vraie vie à laquelle  tous nous aspirons, saurons-nous la faire briller à leurs yeux souvent obscurcis par les richesses trompeuses et les facilités de la vie ? Découvriront-ils avec nous, dans les plus petits et les pauvres ceux qui montrent le chemin  de la vie et de la joie ?

Dans la vigne de Dieu

25ème Dimanche du temps ordinaire – Année A – 24 septembre 2017

Matthieu 20,1-16

La parabole des ouvriers dans la vigne ne nous sort pas des réalités quotidiennes, mais la logique est complétement autre, voire déroutante.

Avouons-le, dans la vigne de Dieu, on s’attendait à plus de quiétude et d’harmonie ! Et nous sommes en présence de réactions de concurrence, de jalousie, de rébellion… L’Evangile n’est pas une pommade magique, à bon marché, pour adoucir nos maux. Dans la parabole, le maître de la vigne embauche à toute heure, tant la vigne est grande et le travail immense. Il y a de la place pour tous. Il est toujours temps de se faire embaucher pour peu qu’on reste  disponible à l’appel du maître.

A la fin, le salaire distribué est bien celui promis par le maître: ‘Je vous donnerai ce qui est juste’, mais il est sûr que Dieu ne compte pas comme les hommes. On n’est pas dans une logique rétributive car le salaire est celui de la grâce. Qu’on ait travaillé une heure ou toute la journée, il s’agit d’être associé à l’œuvre de bonté du Père et à son dessein de salut. Sur cette voie, il n’y pas de premiers et de derniers, seul compte de nous unir au Fils, chemin, vérité et vie. Voie d’offrande humble et patiente pour le Royaume.

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Un pardon sans limite, une bonne nouvelle ?

24ème Dimanche du temps ordinaire – Année A – 17 septembre 2017

Matthieu 18, 21-35

Nous le savons bien, il ne peut y avoir de vie commune sans pardon. Comment imaginer vivre ensemble si nous ne pouvons régulièrement effacer nos dettes, tant les occasions de se faire mal, de s’agacer les uns les autres, sont nombreuses ? Comme Pierre, nous voudrions bien mettre une limite à ce pardon que nous devons à nos frères. Et après tout, n’est-il pas juste de reconnaître qu’il y a des choses qu’on ne peut pas pardonner. Pourtant Jésus est catégorique face à Pierre : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante dix fois sept fois ! » Comment entendre cette exigence du Christ comme une bonne nouvelle ?
La parabole du débiteur impitoyable va nous y aider. Cette parabole déplace la question. Ce qui est premier n’est plus la dette entre « égaux », entre « frères », mais la dette que nous avons auprès du Père. Elle est sans commune mesure avec ces petites dettes que nos frères peuvent avoir à notre égard. Avons-nous conscience d’être des pécheurs pardonnés ? Mesurons-nous la grandeur du don du Christ lorsqu’il meurt pour nous sur la Croix, alors que nous sommes pécheurs ? Si c’est le cas, ne serait-ce qu’un peu, alors le pardon à nos frères deviendra une évidence.

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TENTATIONS

22ème Dimanche du TO – A

MATTHIEU 16, 21-27

L’évangile de ce dimanche est violent. Violente, l’annonce de Jésus à ses disciples du traquenard qui l’attend. Violente, la réaction de Pierre qui ne peut imaginer un sort aussi cruel, aussi désespérant pour celui en qui il a tout misé. Quel rapport entre une mort infâme et la vie promise ? Pierre ne le sait pas, nous non plus.
Violente enfin, la réponse de Jésus à ce disciple qui réveille en lui une terrible tentation. Il sait qu’il va souffrir et être rejeté, mis à mort. Il sait aussi, de par Dieu, qu’il vivra. Cette science profonde, décisive, cohabite avec la peur, en Lui, «le Christ, le Fils du Dieu Vivant» qui s’est fait notre frère en humanité.
C’est ce que Pierre apprend, pas à pas, en marchant, non pas devant mais derrière Lui, à sa suite.
«Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi, la gardera».

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FOI CONTRE ORGUEIL

20ÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – 20 AOÛT 2017

MT 15. 21-28

« Partant de Génésaret, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. »
Mais que s’est-il passé à Génésareth, pour que Jésus ait besoin de se retirer dans la région de Tyr et de Sidon, comme on vient se retirer quelques jours à Chalais ?
Jésus vient de s’affronter, et assez violemment, aux scribes et aux pharisiens, au sujet de leurs traditions et du commandement de Dieu, du pur et de l’impur. Et ses disciples eux-mêmes semblent ne pas comprendre son enseignement.
Alors, il sort de là et se retire, mais pas à la montagne pour prier ! Il se retire dans la région de Tyr et de Sidon, les grandes villes commerçantes païennes, fustigées par les prophètes de l’Ancien Testament pour leur orgueil (cf. Ez. 26-28) mais dont lui avait dit qu’elles se convertiraient plus facilement que Chorazine et Bethsaïde (Mt 11, 21-22).
De ces territoires de l’opulence et de l’orgueil sort une cananéenne, l’ennemi historique d’Israël,  modèle d’écoute obéissante, d’humilité et de persévérance : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
N’en déplaise aux scribes et aux pharisiens, c’est elle, l’impie, l’impure, qui, pour s’être adressée avec foi au Seigneur Fils de David,  mange les miettes qu’ils ont dédaignées.
A son exemple, faisons monter une prière simple et confiante, qui ouvre au salut même les territoires de l’orgueil et de l’impiété.

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UNE FOI ÉPROUVÉE !

19° dimanche du temps ordinaire – Année A : 13 août 2017

MT 14, 22-33

Après la première multiplication des pains, Matthieu nous rapporte la marche sur les eaux de Jésus et de Pierre. Ce récit riche en symbole est une vraie annonce du mystère pascal. La mer dans la Bible, nous le savons, est symbole du mal, d’un monde que Dieu seul peut maîtriser. Jésus se révèle ainsi Fils de Dieu non seulement en marchant sur les eaux, mais en tirant des eaux Pierre le téméraire.
Ce qui me touche aussi dans cet évangile, c’est la conduite du Christ. Il vient de rassasier une foule nombreuse et il veut se retrouver seul avec son Père. Et avez-vous remarqué ? Il demande à ses disciples de Le devancer sur l’autre rive, mais finalement c’est Lui qui les rejoint. De même Jésus laisse Pierre faire l’expérience de la marche sur les eaux sachant très bien que sa foi est encore trop petite pour résister face à la tempête. Car Jésus sait que la foi grandit à travers l’épreuve. Les disciples ne doivent pas Le suivre comme ils suivraient n’importe quel homme sage et puissant. Jésus veut que ses disciples découvrent dans leur propre vie que Dieu seul peut les arracher de l’abîme et les conduire à bon port. Pour cela, le Christ ira jusqu’à traverser lui-même les eaux de la mort, recevant du Père une vie nouvelle !

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« QUE LES HOMMES SOIENT SAUVÉS ! »

SAINT DOMINIQUE : 8 AOÛT 2017

LC 10, 1-9

« Saint Dominique pensait qu’il ne serait vraiment membre du Christ que le jour où il pourrait se donner tout entier, avec toutes ses forces, à gagner des âmes, comme le Seigneur Jésus, Sauveur de tous les hommes, se consacra tout entier à notre salut. » Voilà l’angoisse qui habitait le cœur de Dominique. Mais cela ne l’a pas empêché d’être profondément joyeux. Car saint Dominique ne s’est jamais pris pour « le sauveur du monde », il a « juste » reçu la grâce de se laisser toucher de l’intérieur par la misère des hommes. Conscient de sa propre misère, mais s’inquiétant d’abord du salut des autres, Dominique demandait à Dieu la grâce d’une charité « véritable et efficace ». « Nemo communior », disait-on de lui. Personne de plus « mêlé », de plus « communiant », de plus empressé à partager. Son secret n’est autre que la contemplation de ce Dieu qui a voulu partager notre nature humaine pour que nous puissions partager sa divinité.
Si notre Maître et Seigneur a voulu vivre avec nous une telle proximité, qui sommes-nous pour refuser de nous faire proche de nos frères ? Et n’oublions jamais : notre part n’est pas de les sauver, mais de vivre, avec eux, en sauvés !

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De gloire en gloire

Dimanche 6 août 2017 : Fête de la Transfiguration 

Mt 17, 1-9

Quarante jours avant la fête de la Croix Glorieuse, nous célébrons la fête de la Transfiguration, une fête du Christ, pleine de lumière et de verticalité.

Pour gravir la montagne du Thabor, y-a-il un chemin balisé ? Pour les trois disciples privilégiés, les balises sont superflues puisqu’ils ont leur guide : Jésus, le Fils bien-aimé du Père.  Quels chanceux que sont Pierre, Jacques et Jean ! Ils n’ont qu’à se laisser conduire vers la cime de la clarté divine où le Fils de l’homme est transfiguré.  Sur le visage du Christ, rayonne déjà la lumière de la résurrection. En sa chair, se laisse entrevoir la clarté dont resplendira le corps entier de son Eglise.

Dans sa spontanéité, Pierre s’écrit : ‘Il est heureux que nous soyons ici…’ Oui, il est bon d’être sur la montagne de la transfiguration, non pour enfermer la gloire de Dieu sous des tentes, car elle ne se laisse pas capturer par des mains humaines. Elle est donnée pour se mettre en route, aller de gloire et gloire et marcher vers la lumière qui n’a pas de fin. Quelles que soient les hauteurs visées, partons « avec les pieds du désir et de la volonté », selon une expression chère à Catherine de Sienne.

Illustration : Transfiguration de Macha Chmakoff

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Le trésor de ma vie

30 Juillet 2017

Matthieu 13, 44-52

Les paraboles du Royaume révèlent une réalité précieuse et cachée. L’Amour, c’est cela. Voir, sous le voile des imperfections et des incohérences, une beauté fascinante et se laisser séduire. Quoi de plus attirant que ce qui est caché ? Ainsi en va-t-il du Royaume, trésor enfoui dans le champ du monde, perle si rare que l’on donnerait tout pour l’obtenir. Le Seigneur dit : «Qui cherche trouve». Mais qui trouve cherche encore, le désir aiguisé par ces découvertes qui valent tout l’or du monde.
Beaucoup ont cherché Jésus et l’ont trouvé pour apaiser leur misères. Mais qui l’a trouvé sur la croix ? Qui a vu sa beauté souffrante ? Un pauvre bougre crucifié avec lui a reconnu son innocence, un païen au coeur pur a admiré sa justice, des femmes l’ont aimé jusque là. Justes et pécheurs tous mêlés dans le grand filet jeté par la main divine au large de l’océan humain. Il ne nous revient pas de faire le tri.
Ce trésor là n’appartient qu’au jugement de Dieu.

 

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Contemplons !

23 Juillet 2017

Matt 13.24-30

Dans les paraboles qui nous sont offertes dans l’Évangile de ce dimanche, c’est la sagesse de l’Amour qui nous est enseignée.

De toutes petites choses peuvent, avec du temps et du soin, se déployer et donner des fruits magnifiques.L’Esprit saint, puissance de Dieu, agit aussi au quotidien dans de très petits événements. Et c’est comme cela que grandit le Royaume !

Le Seigneur, comme un bon jardinier, fait confiance à ses enfants. Il croit en eux, il croit en nous. Il nous regarde avec une immense bienveillance, il nous donne du temps, y compris et encore plus si nous sommes tordus et mal en poing.

Cela est réconfortant mais cela nous appelle aussi à entrer dans cette belle sagesse du Jardinier et à offrir toute cette douceur à ceux et celles qui nous entourent.

Tout cela nous dit bien qu’il est temps de profiter des merveilles de la création pour y découvrir cette Sagesse de l’Amour.

Allons, posons nous un peu et contemplons !

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Qui entende qui a des oreilles !

Dimanche 16 Juillet

En lisant la page d’Evangile de st Matthieu ce dimanche, nos yeux voient déjà les vastes champs de blé ou d’orge ondulant sous le soleil de l’été et leur moisson est pleine de promesse. Or la parabole du semeur renvoie à la phase précédente, celle des semailles. Les gens de la terre savent bien que tout n’est pas gagné jusqu’au temps de la récolte.

« Voici que le semeur est sorti pour semer… » Jésus est lui-même le semeur, il sème la Parole du Royaume à tout vent. Beaucoup de graines se perdent, peu lui importe. Quelques unes trouvent une parcelle de bonne terre pour porter du fruit, et à l’excès. Tel le mystère de l’amour de Dieu, il se donne à profusion à travers le don de la parole faite chair, en Jésus Christ notre Seigneur.

La suite de la parabole nous dit, en clair-obscur, que la croissance de cette Parole de vie est liée à notre manière d’écouter. Ecouter, c’est avant-tout nous mettre sous la Parole, lui obéir, la laisser descendre dans nos cœurs pour qu’elle féconde nos vies aux plus intime de nous-mêmes. Comme le langage des paraboles, la croissance est mystérieuse, elle nous échappe en bonne partie.

Entende, qui a des oreilles !

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« M’aimes-tu plus que ceux-ci ? »

13° Dimanche du temps ordinaire. A. 2 Juillet 2017

Mt 10, 37-42

« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; (…) celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. » Dans un premier temps, j’avoue que ses exigences du Christ me repoussent, m’interrogent. Est-ce que vraiment l’amour que je porte au Christ peut entrer en concurrence avec l’amour que j’ai pour mes proches ? Le Christ exigerait-il qu’on Lui prouve son amour pour être son disciple ? Est-ce vraiment le Christ auquel je crois, Lui qui a donné sa vie pour tout homme alors que nous étions encore pécheurs ?

N’oublions pas que c’est toujours Dieu qui aime le premier. Mais Il nous aime vraiment et donc Il espère notre amour en retour. Si nous avons fait l’expérience d’être vraiment sauvés par le Christ, si nous avons mesuré qu’il a donné sa vie pour nous, alors ses exigences ne sont pas un fardeau. Ayant été saisis nous-mêmes, nous n’avons qu’un désir : saisir à notre tour Celui qui est notre Vie.

« M’aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Si la question du Christ demeure pour nous brûlante, c’est le signe que sa grâce travaille en nous. Lui seul peut élargir nos cœurs, nous rendant peu à peu capables d’aimer tout homme comme Lui nous a aimés.

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Pas fameux !

Pierre et Paul, colonnes de l’Église : un renégat et un persécuteur repentis! Pas fameux, pourrait-on penser ! Et pourtant ils tiennent l’Église sur la pierre angulaire qu’est le Christ !
Tous deux ont goûté profondément à la Miséricorde de Jésus-Christ. Cela les a rendus plus humbles dans leur démarche et dans leur mission. Cela nous montre surtout que l’Église est fondée sur la puissance infinie de la grâce, cette grâce dont nous avons tant besoin.

Depuis des siècles, la liturgie célèbre ensemble ces deux Apôtres. Pierre et Paul nous disent l’unité de l’Église telle que l’Esprit la conçoit : Unité toute divine, toute humaine et donc bien difficile
mais unité féconde parce qu’elle associe des personnes si différentes :
le pasteur et le pèlerin
le pécheur et le nomade,
ce pécheur qui réparait ses filets
et ce nomade qui tissait lui-même sa tente.

Pierre ne fut pas l’unique pasteur et Paul n’a pas fondé une autre église dans son coin. Enracinés dans le Christ, ils étaient unis au fond. A tous deux, ils nous disent que chacun peut trouver sa place en communion avec les autres, sans concurrence, dans le Corps dont le Christ est la Tête.

Ainsi, c’est l’Église en son unité qui a reçu les clés du Royaume pour le monde.

Sérieux appel à marcher ensemble pour témoigner du Ressuscité ! C’est notre vocation commune. Merci Seigneur !

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Ne craignez pas !

12° Dimanche du temps ordinaire. A. 25 Juin 2017

Matthieu 10, 26-33

« Ne craignez pas ! » Par trois fois, dans l’évangile de ce dimanche, le Seigneur exhorte ses disciples à ne pas avoir peur. Trois fois, comme il fut tenté trois fois au désert, comme l’apôtre Pierre le renia trois fois à l’heure de sa Passion, trois fois comme les trois jours qui séparèrent sa mort sur la croix de sa résurrection.
Ne craignez ni la folie aveugle de l’homme, ni les ruses du diable, ni la faiblesse de votre humanité. Dieu est fidèle. Remettez-lui votre vie, la vie de ceux qui vous sont chers, et le passé qui vous poursuit, et le présent qui vous menace, et l’avenir qui semble sans issue. Unissez-vous à vos frères qui, dans le monde, sont persécutés pour leur foi.
Dieu veille sur chacun de ces petits qui se confient en lui.
Écoutez le Seigneur qui vous dit : « Ne crains pas, crois seulement »

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Solennité de la Trinité 2017 A

Jean 3.16-18

« Que la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’Amour de Dieu le Père et la communion du St Esprit soit avec vous tous ». Voilà, tout est dit … et nous répondons « Amen » à cette salutation qui ouvre si souvent nos célébrations eucharistiques.
Cela ne nous étonne plus ! Que Dieu soit venu jusqu’à nous , en son Fils et qu’Il nous donne son Esprit de miséricorde et de paix …

Voilà ce que nous prenons la peine de fêter aujourd’hui : le débordement de l’ Amour de Dieu pour sa création : la révélation de ce qui n’est pas monté du cœur de l’homme … qu’en Jésus né de Marie, Dieu ait pris visage humain pour nous parler un langage d’homme , pour vivre une vie humaine et nous donner un Esprit capable de Le connaître et de L’aimer à notre tour.
Mystère insondable qui nous fait vivre et chanter : « Dieu trois fois saint , nous te louons »

 

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L’Esprit œuvre sur la durée !

Pentecôte 2017 – 4 Juin 2017

Jn 20, 19-23

Quand a eu lieu la Pentecôte ? Le soir-même de la Résurrection ou cinquante jours plus tard ? Impossible de trancher car l’évangile de Jean et les actes des apôtres eux mêmes ne sont pas d’accord. Et c’est une bonne nouvelle !

Oui, la Pentecôte est bien ce don de l’Esprit que le Crucifié-Ressuscité fait à ses apôtres le soir même de Pâques, leur révélant ainsi que tout est accompli. Par sa mort et sa résurrection, le Fils a achevé l’œuvre du Père. Dans la Genèse, Dieu avait insufflé à l’homme son haleine de vie pour qu’il devienne un être vivant. A la Pentecôte, le Fils souffle sur les disciples pour en faire ses apôtres.

Mais ce don n’a rien de magique, il s’inscrit sur la durée et attend notre collaboration. Si l’Esprit nous a été donné dés notre baptême, Il nous est sans cesse redonné, si nous Lui ouvrons notre cœur. Aussi bien dans les grands moments de notre vie que dans le simple quotidien, l’Esprit nous offre sa Lumière et sa Force. Et nous n’aurons jamais fini d’apprendre de Lui à vivre en fils et filles de Dieu, formant ensemble l’unique Corps du Christ. « Pour faire un homme, Dieu que c’est long. », chantait Hugues Aufray, l’Esprit Saint ne le contredirait pas  !

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Dynamique du don

Septième dimanche de Pâques – 28 mai 2017 

Jean 17, 1-11

« Père, l’Heure est venue » ainsi commence la longue prière de Jésus qui achève son dernier entretien avec ses disciples. L’Heure est venue, celle de la Passion et celle de la glorification.
Jésus anticipe son départ, fin de sa vie terrestre, au cours de laquelle il s’est révélé et a manifesté le Père. En ces brèves années, il avait tout reçu du Père pour tout donner aux hommes. Par ses paroles et par ses gestes, par son pouvoir et l’œuvre qu’il a accompli, il a conduit ceux qui le suivent à la connaissance du Dieu véritable, qui est la vie éternelle.
Les disciples ont reçu ses paroles, ils ont accueilli la Parole qu’Il est Lui, ils ont reconnu qu’Il vient du Père et qu’Il est le chemin qui mène au Père. Et les disciples, l’Église, nous ont transmis cette Parole.
Cette dynamique de don, du Père vers le Fils, du Fils vers ses disciples et son Église, de l’Église vers le monde, donne à chaque homme de pouvoir connaitre intimement le Dieu amour, le Dieu sauveur. Il pourra alors à son tour être offrande et témoin de cet amour.
Cette dynamique est nourrie en nous par l’Esprit Saint, que nous appelons pour qu’il nous rappelle tout ce que Jésus nous a dit et donné.

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L’Ascension, une espérance inouïe pour nous, chrétiens !

Jeudi 25 mai 2017. Année A.

Matthieu 28, 16-20

La Fête de l’Ascension du Christ contient une espérance inouïe pour nous, chrétiens. En nous quittant, le Christ ne nous abandonne pas, nous laissant son âme à titre de consolation. L’unité de son être est indivisible, son humanité ne fait pas nombre avec sa divinité. En nous laissant sur la terre, il nous emporte avec lui, il nous assure de sa présence actuelle, quotidienne et éternelle. Notre humanité a désormais partie liée avec Dieu, non seulement en cette vie mais pour toujours.
L’achèvement de la vie terrestre de Jésus s’ouvre sur un commencement. La distance qui, sur la terre, nous sépare même de ceux que nous aimons le plus est abolie. Nous ne sommes pas invités à choisir la vie éternelle contre la vie terrestre. Pour les chrétiens, si Dieu est entré dans la chair, la chair bien que mortelle, est « promise » à la vie.
La foi l’affirme, l’expérience le confirme.

 

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Connaître le Père ?

14 Mai 2017

Jean 14.1-11

Quel paradoxe dans l’Évangile de ce 5ème Dimanche du Temps pascal :
Jésus dit qu’il va vers le Père mais aussi que le Père est en lui comme il est dans le Père.
Serait-ce que son humanité doit aller au Père, Lui qu’il n’a pas quitté en sa divinité ?
Or, c’est pour nous que le Verbe s’est fait chair et
c’est encore pour nous qu’il remonte au Père par sa mort et sa Résurrection.
Et il nous y entraîne, si nous croyons en lui et si nous reconnaissons que les œuvres qu’il a
accomplies sont celles du Père.

Mais comment connaître le Père ?
Comme Philippe, nous sentons bien que c’est le but ultime auquel nous aspirons.
Jésus nous répond : « Regardez les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir car c’est le Père lui-même qui demeure en moi qui accomplit tout cela ».
Des œuvres d’une extrême bonté :
le soulagement de tant de souffrances du corps comme du cœur !
Aucune indifférence dans le Père, mais une réelle proximité, une réelle bonté pour chacun d’entre nous.
Oui, Dieu est proche ! Dieu est avec nous !

C’est le Christ qui nous dévoile tout cela et qui nous invite en son nom :
« Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures.
Je pars vous préparer une place.
Je vous prendrai près de moi. »
Une invitation à ne pas manquer !

 

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4° dimanche de Pâques A

07 Mai 2017

Jean 10, 1-11.

Plus d’apparition du Ressuscité en ce 4° dimanche de Pâques.
Le temps des visites en direct est terminé ; Pour reprendre la route dans la foi, la liturgie, en pédagogue très sûr, nous propose d’entendre la Parabole du bon berger.
Jésus Ressuscité est ce berger qui appelle ses brebis à le suivre. Il est aussi la porte qui ouvre le chemin vers une vie de plénitude et de liberté et Il barre la route aux voleurs et aux bandits.
L’invitation à marcher est pressante et chacun, chacune est appelé par son nom ; Comme Abraham, il suffit de connaître la voix de Celui qui appelle, qui est unique et nous rejoint là où nous sommes.
Ce berger est doux et humble de cœur, Il n’élève pas le ton, Il juge avec justice et guérit de toute maladie et infirmité.
Au milieu du tapage des événements que nous traversons et de tant de voix discordantes, écoutons le son unique de la Parole de Dieu : Elle nous nourrit et peut nous transformer. Elle nous mène au don de nous-mêmes et au pardon, à la suite du Christ. Elle nous relie de façon vitale au Père de toute Miséricorde.

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Le Christ, notre espérance

3 ème dimanche de Pâques. Année A

30 Avril 2017

Lc, 24, 13-35

« Il s’en va, il s’en va en pleurant ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie ! »
Si le psalmiste évoquait ici l’exil des fils d’Israël à Babylone et leur retour à Jérusalem, ces mots pourraient aussi être ceux des disciples faisant route vers Emmaüs au soir de Pâques. Ce jour-là, ils quittent Jérusalem sombres et le cœur lourd d’une grosse déception. Ils avaient mis tout leur espoir en Jésus, ce prophète puissant en acte et en parole. Mais sa vie s’est achevée sur un terrible échec. En les rejoignant en chemin, Jésus ne leur apporte pas une consolation immédiate en se faisant tout de suite reconnaître. Au contraire, il prend le temps d’entendre les événements de leur bouche et de les relire avec eux à la lumière des Écritures. Jésus suscite leur foi. Ce n’est pas en un homme qu’ils ont mis leur confiance mais en Dieu.
Durant ce temps pascal, demandons au Christ la grâce de raviver notre foi en sa résurrection, c’est à dire de croire en sa victoire sur la mort. Osons présenter au Christ nos déceptions, nos échecs, nos attentes. Lui, notre espérance et notre vie, saura les transformer en chemin de vie.

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Huit jours plus tard…

2ème Dimanche de Pâques – A

23 Avril 2017

 Jean 20, 19-31

En ce dimanche où nous célébrons l’infinie miséricorde de Dieu, l’Église nous offre l’évangile où Jésus se donne à voir et à toucher à l’apôtre Thomas. Thomas n’était pas là lors de la première manifestation de Jésus à ses disciples. Il lui manque un appui fondamental pour sa foi. En effet, en sa résurrection, Jésus s’est manifesté dans la chair, tout comme il est venu dans le monde. Le lien entre sa mort en croix et sa vie nouvelle, c’est son corps blessé, signe indélébile de la réalité de sa présence. La foi de Thomas cherche l’appui de preuves charnelles, visibles, tangibles. L’amour n’est pas une abstraction. Nos amours, nos amis sont-ils des esprits impalpables, des fantômes ? L’incarnation du Seigneur est le signe même de sa miséricorde. Il nous a rejoints dans notre humanité, il a connu nos faims, nos soifs et nos fatigues. De nos blessures Il a été blessé. Puisqu’il est mort pour nous, nous vivrons avec Lui.
Grâce à Thomas, sans avoir vu, nous croyons. Qu’il en soit remercié.

 

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Passion de Notre Seigneur Jésus Christ

9 Avril 2017

Matt 11.27-54

Ce soir nous entrons dans la célébration des Rameaux et de la Passion du Seigneur.
Mais de quels rameaux parlons-nous ?
De rameaux de lauriers qui symbolisent la gloire, la victoire des sportifs, des forts, des empereurs ? Pas du tout !
Ces rameaux sont des rameaux d’oliviers. C’est à partir des olives broyées qu’on obtient l’huile qui adoucit le visage mais surtout qui servait, en Israël, à l’onction des prêtres, des prophètes et des rois.
Or le Christ est l’Oint par excellence. En Lui et par Lui, oints nous aussi à notre baptême, nous devenons d’autres Christ, prêtres, prophètes et rois à notre tour, dans l’Esprit.
A condition de le suivre, lui le fruit broyé pour notre Salut. C’est quelque chose de devenir en Lui fruit de Salut !
Il y a de quoi chanter « Hosanna » à celui qui vient nous entraîner de cette manière vers le Père !
Appel à nous laisser surprendre, appel à chercher le meilleur pour tous et pour chacun. Puissions-nous nous laisser attirer par ce plus grand amour en cette Semaine Sainte qui s’ouvre !

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Lazare

2 Avril 2017

Jean 11, 1-44

Lazare est mort et Jésus pleure. Lazare est mort et Jésus prie. Mais pourquoi n’était-il pas là ? « Si tu avais été là mon frère ne serait pas mort ». Et c’est vrai. Alors pourquoi ?
Jésus a laissé aller la vie jusqu’à épuisement. Il devait en être ainsi pour que notre foi franchisse les murs infranchissables de la mort. Le Père de Jésus laissera aller jusqu’à la mort, son Fils, le Bien-Aimé. Abandon sur abandon, mort sur mort, larmes sur larmes…. Nos pourquoi se dressent vers le ciel, mains jointes de la prière inexaucée.
« Lazare sors ! » Sors de là et vis ! Parole prophétique. Il fallait qu’elle fût dite. Qui aurait cru sinon, que bientôt l’appel du Père ferait sortir le Fils du tombeau, que le troisième jour, il ressusciterait ?
« Déliez-le et laissez-le aller ! » Quand Pierre et Jean arriveront au tombeau de leur Maître, il n’y aura plus que des linges gisant à terre.
Tu crois aux miracles? Crois en la résurrection. La vie a eu le dernier mot et ce mot, c’est l’Amour.

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Puiser l’espérance

19 mars 2017

Troisième dimanche de Carême – Année A

Jean 4,5-42 : la Samaritaine

Jésus doit passer par la Samarie, la notation précède l’évangile de ce dimanche. Il doit passer par ce lieu des alliances impossibles ou échouées de l’Ancien Testament. Et il s’installe au bord du puits, là même où se nouent les alliances conjugales des patriarches .
Arrive une samaritaine, seule, en situation matrimoniale difficile. La femme à ne pas rencontrer !
Dans l’échange de paroles, et à partir de l’étonnement même de cette femme, Jésus vient mettre à jour une espérance. C’est la soif d’une vie éternelle, la possibilité d’une adoration juste et unie (au-delà des querelles de montagne ou de clocher), l’attente d’un Messie qui fera connaitre toute chose. L’espérance jaillissant au cœur de cette femme, lui permet de poser le regard juste sur Jésus, qui seul peut la combler.
Cette rencontre inconvenante, aurait dû rester secrète. Mais l’urgence est à la propagation de la nouvelle. Alors que Jésus ne pouvait pas recevoir une gorgée d’eau, il est maintenant invité à demeurer chez les samaritains. Une alliance peut enfin se renouer avec Celui qu’ils reconnaissent comme le Sauveur du monde.
A l’écoute de la Parole, allons puiser au fond de nos vies cette espérance commune, celle qui fait reconnaitre Jésus Sauveur et réconcilie notre humanité déchirée.
Notes
alliances impossibles : Gn 34 et 2R17 24-41
alliances conjugales : Gn 24,14 et suivants ; Gn 29,9-10 ; Ex 2, 16-21

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Pleine lumière

12 mars 2017

2e dimanche de Carême – année A

Matthieu 17, 1-9. La Transfiguration.

« Alors leurs yeux s’ouvrirent et il le reconnurent »
« Dieu est lumière. En lui, point de ténèbres ». C’est ainsi, dans la pleine lumière d’un visage transfiguré, que les disciples ont vu Jésus, ce jour-là, sur la montagne. En pleine lumière, entre Moïse et Elie, entre le buisson ardent où Dieu se révéla à Moïse et le char de feu qui emporta Elie dans les nuées du ciel.
Ce jour-là, alors que la sombre passion déjà s’annonçait, la lumière déchira les ténèbres et la voix de Dieu se fit entendre : « Celui-ci est mon fils, mon Bien-Aimé ». La passion, ce sera le baptême du feu dans la nuit obscure de Gethsémani. Alors les disciples ne verront plus que Jésus seul, abandonné de tous, en proie à l’angoisse du silence de son Dieu et Père.
Jésus nous ouvre la voie de la nuit de la mort jusqu’à la clarté du matin de Pâques. Si le ciel « bas et lourd » de notre solitude est parfois zébré d’un éclair, si la présence aimée se manifeste à nous dans sa rayonnante beauté, alors ne doutons pas, la vie est là. Celui qui croit voit l’invisible.

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Comme des toiles d’araignées !

1er Dimanche de Carême A

5 mars 2017

Mat 4.1-11

La liturgie de ce 1er dimanche de Carême, nous donne à entendre le récit des tentations de Jésus.
Jésus, conduit au désert par l’Esprit, prend le même chemin que son peuple, le même chemin que chacun de nous à l’heure de l’épreuve. Et il vient là pour vaincre l’antique adversaire, le serpent des origines et nous donner sa force et sa Vie.
Il est frappant de constater que le Christ va jusqu’au fond de la tentation. Il ne choisit pas comme nous, dans le meilleur des cas, de refuser le dialogue avec la pensée mauvaise mais il entre dans le dialogue, comme sur un chemin de crêtes, pour en venir définitivement à bout.
Ainsi, par sa parole, le Christ démasque l’adversaire et met aussi en lumière notre péché. Parce que le péché existe bien malgré tous nos déterminismes. Notre part de responsabilité demeure. Aussi la lumière du Christ nous fait du bien. Peut-être pas sur le moment, mais l’œuvre du Christ est aussi de nous révéler à nous-même avec ces toiles d’araignée qui nous pendent au nez, si je puis dire !
Bonne nouvelle que cet Évangile donc ! Jésus, le Verbe fait chair, nous rejoint dans le combat mais c’est aussi pour nous associer à sa victoire qui est salut pour le monde, car, comme le dit St Augustin : « Dans le Christ, son Église est présente. Ainsi celui-ci, par elle, accomplit sa mission de salut pour l’humanité toute entière. »

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Ma confiance, en qui ?

8e dimanche du temps ordinaire – Année A

26 février 2017

Matthieu 6, 24-34

« Ne soyez inquiets de rien, » lisons-nous dans l’évangile de ce dimanche. « Votre Père sait ce dont vous avez besoin ». Cela nous invite à accueillir la question fondamentale : ” qu’est-ce-que l’homme, pour que tu penses à lui ? “Dieu s’occuperait-Il de nous de manière si proche ?
Les lectures de ce dimanche nous demandent de nous inquiéter de rien…de faire confiance à Dieu qui nous aime …et finalement de choisir en priorité ce qui concerne la Royaume, c’est là que se trouve la vraie vie.
Mais dans le monde de souffrance , de violence, de mensonge où nous sommes plongés, n’est-ce pas une folie ? Oui, vraiment, mais une folie qui rend l’homme à sa vraie grandeur : il peut choisir, il n’est pas une marionnette, ni un roseau agité par le vent.
La confiance, le partage, le souci du prochain, l’amour vrai , la bonté, ne sont-ils pas des assurances de vrai bonheur, à la suite de Jésus-Christ ?
Appuyés sur le Père de Jésus-Christ qui nous garde en sa tendresse et nous redit : « Comment t’oublierais-je ? Vois, je t’ai gravé sur les paumes de mes mains », nous pouvons nous poser la vraie question : Qu’est-ce qui me fait vivre ? L’or, l’argent, la publicité ? Où est ma sécurité ? Ma confiance ?
À chacun de répondre.

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Tends l’autre joue !

7e dimanche du temps ordinaire – Année A

19 février 2017

Matthieu 5, 38-48

Accomplir la Loi et entrer dans le Royaume de Dieu ne font qu’un pour Jésus, l’Envoyé du Père. Il n’a de cesse d’entraîner et d’initier ses disciples sur ce beau chemin d’amour, à la fois simple et exigent.
Mais que signifie accomplir ? C’est rendre plein, lourd, achevé, parfait. C’est toute la mission de Jésus. En devenant semblable à nous, excepté le péché, il vient accomplir notre destinée humaine en la transformant de l’intérieur. Or, il le fait de manière paradoxale : il se vide de lui-même et se fait serviteur jusqu’à l’extrême en renonçant à la violence et à la vengeance. Sur la croix, alors que tout semble vaincu, la paix triomphe en silence. En ce lieu, meurt la haine, la sainteté naît. C’est là que nous avons à revenir sans cesse pour être les enfants du Père.
“Si on te frappe la joue droite, tends l’autre “, dit Jésus. Le conseil n’est peut-être pas à prendre au pied de la lettre, il s’agit avant tout de vaincre l’engrenage de la violence. La question n’est pas de savoir qui a commencé, mais qui saura arrêter. Pour le Royaume de Dieu, mille pas ne suffisent pas, deux mille sont requis.

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Le Christ, un merveilleux pédagogue

6e dimanche du temps ordinaire – Année A

12 février 2017

Mt 5, 17-27

Avec le Décalogue, nous pouvions avoir l’impression que la Loi posait de grands interdits à ne pas franchir sans que cela nous concerne au quotidien. « Tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne commettras pas d’adultère, … ». Le Christ nous invite à découvrir la Loi tout autrement. Qui ne s’est jamais mis en colère contre son frère ? Même Jésus se met en colère dans l’évangile. Mais Il nous invite à aller visiter les profondeurs de notre cœur. Par cette colère, est-ce que je cherche le bien de mon frère ou est-ce que je cherche à lui nuire ? La Loi prend alors toute son ampleur. Il n’y a plus aucun aspect de notre vie humaine qu’elle ne puisse éclairer. Car c’est bien cela dont il s’agit pour le Christ : éclairer les zones ténébreuses de nos vies. Les exigences qu’Il pose ne sont pas là pour nous écraser, mais pour nous relever. N’oublions pas qu’Il s’est révélé, par sa vie entière et par sa mort, comme un maître doux et humble de cœur, dont « le joug est léger et le fardeau facile à porter ».
Avec confiance, marchons à la suite de Celui qui a donné sa vie pour ses amis. « Le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour. »

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Le sel et la lumière

5e dimanche du Temps ordinaire – Année A

5 février 2017

Matthieu 5, 13-16

« Vous êtes le sel de la terre (…) Vous êtes la lumière du monde »
L’évangile de ce dimanche n’est pas une exhortation mais une affirmation : « Vous êtes » et non « soyez ». Jésus nous invite à recevoir cette parole surprenante dans la foi. Ce que nous sommes, c’est en union avec lui que nous le devenons. Sans lui, le sel se dénature et la flamme s’éteint.
Le Christ, Sel de la terre, purifie les cœurs du mal par sa présence toute de bonté, de vérité, de pur amour. Il est entré jusqu’aux tréfonds de notre humanité souffrante et s’est mêlé à nous comme le sel à la pâte. Il s’est perdu en nous pour qu’en lui nous nous retrouvions, avec ce bon goût d’humanité bienfaisante et vraie.
Il est aussi la Lumière du monde en genèse, lumière de la naissance et de la vie. Sa lumière ne blesse pas le regard, n’humilie pas celui qu’elle touche mais le recrée en sa beauté première. C’est en elle que nous rayonnons d’une tendresse qui réchauffe ceux qui ont froid à l’âme et console ceux qui pleurent.
Puissions-nous devenir des disciples doux et humbles de cœur, à l’image de notre Maître et Seigneur.

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Attrait du Bonheur

4ème Dim TO – Année C

28 janvier 2017

Mat 5,1-12a.

Ce dimanche, la liturgie nous propose de réentendre l’Évangile de Béatitudes chez Saint Matthieu.
C’est étrange l’attirance que ces paroles si paradoxales provoquent en nous.
D’un côté, Jésus scande : Heureux, heureux… Il sait bien notre soif de bonheur.
Et de l’autre, viennent des tas de choses pas forcément faciles, ni forcément agréables : être pauvre de cœur, doux, pleurer, avoir faim et soif de justice, etc.
Le bonheur serait-il compatible avec les souffrances et les combats !
En même temps, ce qu’Il dit rappelle une autre liste écrite par Saint Paul, celle des fruits de l’Esprit : Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi.
C’est dire que Jésus est le Nouveau Moïse qui vient nous apprendre un nouveau Décalogue, une nouvelle Loi, ou plutôt qu’ il vient accomplir la première, mais pas de l’extérieur.
Cela se voit puisque Jésus nous rejoint par le dedans, par notre attrait, notre aspiration profonde à la vérité et au bien.
Aussi pouvons-nous lui faire confiance. Il nous a donné son Esprit et il continue de nous le donner afin que nous suivions ses traces.
Peut-être que le secret pour vivre ces béatitudes – portrait du Christ lui-même – serait de ne pas Le lâcher ni des yeux ni du cœur. En effet, tout devient si facile et si léger quand on aime et quand on est aimé.
Et c’est déjà un grand bonheur de vivre des choses, même les plus difficiles, dans ce regard là.
Que le Seigneur nous en fasse la grâce !

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Venez !

3e dimanche du temps ordinaire – Année A

22 janvier 2017

Mt 4,12-23

Après une longue préparation (3 chapitres et demi) nous entendons enfin, dans l’évangile de ce dimanche, la première parole publique de Jésus … Suspens….
« Convertissez-vous, car le royaume des cieux est tout proche »
C’est, mot pour mot, le message de Jean-Baptiste, entendu pendant l’Avent ! Alors, rien de nouveau ?
Si, le décor est nouveau : nous avons quitté le désert et le Jourdain. A l’horizon maintenant, il y a des villes et des villages, la mer, la Galilée des nations.
Le mouvement est nouveau. Les foules ne vont plus vers Jean, mais Jésus s’avance vers les hommes là où ils sont, au travail, à la synagogue, auprès du malade ou de l’infirme.
Surtout, la prophétie est autre. Il ne s’agit plus de préparation. La lumière s’est levée, elle perce toute ténèbres.
Que nous soyons prêts ou non, elle vient à nous. Alors, si Jésus s’approche et dit « Venez derrière moi » laissons-nous séduire par cette lumière. Retournons-nous, convertissons-nous, le Royaume des Cieux est là.

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Quand le précurseur devient disciple !

2e dimanche du temps ordinaire – Année A

15 janvier 2017

Jn 1, 29-34

En ce tout début du temps ordinaire, nous retrouvons la belle figure de Jean-Baptiste. Plus que le précurseur, Jean-Baptiste est dépeint par l’évangéliste Jean comme le témoin par excellence du Christ. Ils ont beau être cousins, Jean-Baptiste affirme à deux reprises dans ce premier chapitre : « Je ne le connaissais pas ».
Jean-Baptiste prend-il conscience qu’il ne s’agit pas seulement de « connaître le Christ à la manière humaine » ? Il accueille la révélation de Celui qui l’a envoyé et s’ouvre à son mystère. Il comprend que Celui qui vient à Lui est plus grand que lui car avant lui, Il était. De précurseur, Jean-Baptiste devient disciple. C’est une véritable conversion : lui qui préparait les cœurs à accueillir Celui qui vient, le voilà qui annonce qu’il a été précédé. Cela peut nous rappeler que la grâce précède toujours nos préparations humaines pour accueillir le Seigneur.
Réjouissons-nous de cet amour de Dieu qui est toujours premier. Tournons-nous vers le Christ, l’Agneau de Dieu qui vient enlever le péché du monde.

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Un astre s’est levé

Fête solennelle de l’Épiphanie

8 janvier 2017

Matthieu 2, 1-12

« La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie »
Noël : Une étoile s’est levée dans la nuit du monde.
« Un enfant nous est né, un Fils nous a été donné »
« La lumière brille dans les ténèbres »
Épiphanie: La lumière s’étend jusqu’aux confins du monde et du cœur de l’homme.
« Et les ténèbres ne l’ont pas saisie ».
Les ténèbres ? Mains avides, intrigues et mensonge, manœuvres secrètes, tout ce qui grouille dans l’ombre de la mort. Le roi Hérode tremble devant l’enfant sans défense. Où donc est-il, le roi des juifs ?
Hérode a peur, les bergers se réjouissent, les mages accourent du lointain Orient, les anges chantent, Marie veille en silence.
Et nous tous que la vie a mis à genoux, contemplons cette lumière que les ténèbres n’ont pu saisir. L’enfant nous ouvre ses bras, lui qui étendra ses mains sur la croix pour que nous vivions. Il est la lumière qui recrée ce qu’elle touche. Prosternons-nous et adorons.

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Réjouis-toi Marie.

Fête solennelle de Marie, Mère de Dieu

1er janvier 2017

Luc 2, 16-21

Les merveilles de Dieu, en Marie
Une semaine après la fête de la Nativité, l’Eglise nous donne de célébrer « Marie, Mère de Dieu ». Joie au ciel, exulte la terre ! Car du sein de Marie est né Jésus-Christ, le Sauveur du monde. Que savait-elle de tout cela, lorsqu’elle répondit à l’ange : « Je suis la servante du Seigneur. Qu’il m’advienne selon ta parole » ?
Toute écoute, toute espérance, Marie a mis sa confiance dans les promesses de Dieu. Dans la foi et l’humilité, elle s’est faite disponible à la voix du Très-Haut, elle a accueilli le Verbe de Dieu dans sa chair pour le donner au monde. Quoi de plus merveilleux ? Marie recueille toutes ces choses en son cœur et les médite.
Commencer l’année nouvelle avec Marie, c’est entrer dans le dessein du salut de Dieu. Laissons-nous accompagner de sa présence maternelle et confions-nous au Seigneur de toute grâce et de toute bénédiction. Que son visage s’illumine pour nous et que vienne sa paix sur tous les peuples !

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Fête de la Sainte Famille

30 décembre 2016

Matthieu 2, 13-15.19-23

« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère et fuis en Égypte »
Un rêve traverse le sommeil de Joseph comme un signe, un de ces signes mystérieux qui bouleversent parfois nos vies. Et il part, comme partit Abraham, vers un pays qu’il ne connaissait pas. Jésus commence donc sa vie en émigré, et il fera ses premiers pas dans une terre étrangère, prophétie de sa future existence où il sera étranger dans son propre pays, dans son propre village car « Nul n’est prophète en sa patrie ».
Cet évangile offert par la liturgie de l’Eglise pour la fête de la « Sainte Famille », en dit long sur ce que fut l’expérience de cette famille dont l’enfant, à peine né, est menacé de mort. Vie cachée pour être sauvée des griffes des puissants de ce monde, vie cachée sous les ailes du Très-Haut, cachée en Dieu.
La vie du Christ commence comme elle s’achèvera dans le silence et dans l’humilité. C’est peut-être ce qui fait la sainteté de cette famille si ordinaire qui porte en elle le trésor de l’humanité.

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Dieu dans une mangeoire

Fête de la Nativité du Seigneur

25 décembre 2016

Luc 2, 1-14

« Ô homme, éveille-toi, c’est pour toi que Dieu s’est fait homme » !
Je me rappelle un chant de Hugues Aufray qu’on chantait en veillées scoutes : « Le bon Dieu s’énervait dans son atelier… pour faire un homme, Dieu que c’est long ! »
Oh, oui, c’est long car il a été créé par Dieu avec amour et soin… mais Dieu est un Dieu patient, et heureusement car pour le sauver, cet homme, c’est encore plus long !
Si nous avons été créés à l’image de Dieu, nous avons été créés libres, et nous avons utilisé cette liberté à mauvais escient, ce qui a causé notre chute !
Et Dieu va passer toute la Bible à essayer de se dire et de sauver les hommes, sa création bien-aimée : Il va tout essayer et tout utiliser : des hommes, des événements, sur tous les tons et tous les modes possibles… rien à faire : nous restons sourds et aveugles !
Alors Dieu prend le risque absolu : lui qui, compatissant, nous a revêtus de peau au soir de la création, Il va revêtir notre chair, toute notre humanité pour nous relever, nous offrir sa divinité. Tous ses mots et actes d’amour étaient insuffisants, alors Il a fait le don absolu : l’Incarnation.
Jésus, le Verbe de Dieu, la Parole agissante, naît d’une femme, une nuit, dans une étable, emmailloté, dans une mangeoire… mais la nuit devient lumière pour les bergers et les mages, les bandelettes deviennent linceul pour un Dieu qui va rechercher dans la mort ceux qui étaient perdus, et la mangeoire devient table de l’Eucharistie pour l’Église de tous les temps !
Oui, c’est parce que chacun de nous est la création bien-aimée de Dieu, la personne préférée de Dieu avant même sa conception, qu’Il se donne à nous et qu’il naît ce soir.
Cette naissance n’est pas un anniversaire avec gâteau et bougies, elle est venue effective de Dieu en moi, en chacune de mes sœurs et chacun de mes frères en humanité. Cette naissance nous recréé et nous met en relation intime avec Dieu, celui qui se promenait dans le jardin au souffle du jour et demandait à Adam : « Où es-tu ? »
Alors que vais-je lui répondre ? Serai-je installée confortablement dans mon sofa ? Vais-je jouer les abonnées absentes ? Vais-je me cacher et avoir honte d’être la créature qu’Il a contemplée et trouvée belle ? Ou vais-je me présenter à lui, telle que je suis, le laisser entrer en moi et moi plonger en lui pour qu’Il me recréée chaque jour et particulièrement cette nuit où Il décide de tout risquer pour me sauver ?
Oui, Dieu a décidé de se faire plus proche de nous que jamais Il ne l’avait fait, notre Dieu a décidé de vivre toute notre vie, même ses côtés les plus pénibles, les plus laids ; Il s’est fait frère, ami, Il s’est dévoilé totalement par ses actes et ses paroles, par son être entier… Il nous a offert sa vie pour que nous ayons la Vie et nous a offert son corps et son sang pour que nous vivions par lui, avec lui et en lui…
Ces dons ne marchent pas au mérite, l’Esprit nous donne par grâce, gratuitement et sans mesure… cependant ils ne porteront du fruit en abondance qu’avec notre adhésion totale et notre collaboration active, à l’exemple de l’attitude de Marie à l’Annonciation et dans toute sa vie ultérieure ; en effet, Dieu nous invite chacun à participer à sa merveilleuse œuvre de salut…
Alors je n’ai qu’un mot à dire, en reprenant une parole de St Augustin :
« Ô homme, éveille-toi, c’est pour toi que Dieu s’est fait homme » !

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L’annonciation à Joseph

4e dimanche de l’Avent – Année C

18 décembre 2016

Matthieu 1, 18-24

Jésus : Dieu sauve
Suite à la longue liste des ancêtres du Christ, ne passons pas trop vite sur les raccourcis de l’Evangile si sobre de ce dimanche.
On l’appelle aussi « l’annonciation à Joseph » », mais avant que Joseph déchiffre en son cœur la réponse à sa question angoissée, accompagnons-le jusque dans son sommeil. Ce Juste est dans une situation impossible : sa fiancée est enceinte et la Loi la condamne … Les Écritures s’entrechoquent dans son cœur : « Seigneur, serais-tu, pour moi, comme un ruisseau trompeur ? »… j’enfonce dans la vase du gouffre et rien qui me retienne »… « Des profondeurs je crie vers toi Seigneur »…
Dans l’énigme de la nuit sombre, Joseph demeure cependant dans l’espérance et la réponse surgit des Ecritures elles-mêmes :« Ne crains pas… elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ».
Cet homme si droit, si humble reçoit la seule Parole qu’il devra annoncer : « Jésus », le nom de l’Enfant- Dieu, le fils de Marie : « Jésus » Dieu sauve.

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Oui, notre Sauveur vient !

3ème Dimanche de l’Avent

10 décembre 2016

St Matthieu 11,2-11

Nous entrons dans la célébration du 3ème Dimanche de l’Avent, Dimanche de la joie L’attente peut susciter en nous : l’impatience, l’énervement, l’inquiétude, et même la tristesse ,lorsqu’on se dit que celui qu’on attend ne viendra pas. Mais nous, nous attendons Celui qui vient…qui est tout proche, que nous apercevons déjà …dans la foi. Notre attente est pleine de joie, parce qu’Il est déjà là… dans son Corps qu’est l’Eglise, dans son Eucharistie, au fond de notre cœur, dans notre frère. Oui notre Sauveur vient. Il vient à nous dans nos faux pas, nos aveuglements, nos entêtements et nos mutismes boudeurs. Il ne nous laisse pas nous enfermer dans la tristesse. Il vient nous sauver et nous remplir de son Amour et de sa joie.
Celui qui vient…ne cesse de nous dire « Viens, suis-moi »
Heureux sommes-nous si, pleins de joie, nous répondons :« Me voici »
Réjouissez -vous sans cesse dans le Seigneur, Servez Le dans l’allégresse.

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2e Dimanche de l’Avent – Année A.

4 décembre 2016

Matthieu 3, 1-12

L’évangile de ce dimanche est comme un vent violent qui emporte tout sur son passage, c’est la voix âpre du Baptiste, qui résonne au milieu du désert de Judée. Même si Dieu n’est pas dans la tempête, il faut bien qu’elle arase le sol, balaie les scories du péché, purifie les cœurs endurcis. Que sait-il, celui qui n’a jamais été ébranlé dans ses certitudes ? C’est la mission de Jean, ce nouvel Elie, que de préluder, par une ouverture magistrale, à la venue de Jésus, de nuit, sans fracas, dans le « murmure d’un silence ». Seuls les humbles lui rendront hommage. L’orgueil et la prétention l’ignoreront superbement. Le feu brûlant de son amour fera trembler les puissants.
Le Seigneur nous appelle à la conversion, celle de Jean lui-même. Cet homme si grand, « le plus grand des prophètes » est aussi « le plus petit » dans le Royaume qui vient. Humblement, il s’incline devant ce Seigneur infiniment plus fort, dans sa faiblesse même.
Dans la nuit du monde et de nos vies, brille déjà l’étoile de notre délivrance.

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Comme il en fut aux jours de Noé

Premier dimanche de l’Avent

27 novembre 2016

Mt 24,37-44

« Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’Homme »
On mangeait, on buvait … et Noé construisait une arche.
On ne se doutait de rien, mais quand survint le déluge, il y avait là une arche de prête pour sauver Noé, les siens, et les animaux de la création.
Quand vient le Fils de l’Homme, il prépare ce qu’il faut pour nous sauver.
Nous allons fêter bientôt sa venue dans la crèche, dans une mangeoire.
Là, dans son humanité, est prêt notre salut
Dans l’offrande sur le bois de la Croix, est offert notre salut
Dans le baptême, qui nous fait traverser avec Lui l’abîme de la mort et entrer dans la résurrection, nous recevons le salut,
Dans la nouvelle arche qu’est L’Église, nous partageons, nous célébrons notre salut.
Le Fils de l’Homme peut venir, et qu’en ce jour soit détruit tout mal, toute mort, tout péché. Il vient, et tout est prêt pour nous sauver. Alors veillons et soyons prêts nous aussi.
« Venez ! montons à la montagne du Seigneur, * à la Maison du Dieu de Jacob ! Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. » Is 2,3