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Le Christ, grain de blé tombé en terre

Fr Luc Devillers op

7 avril 2012

Jn 12,24

Avec saint Jean, contempler Avec saint Jean, contempler le Christ, grain de blé tombé en terre (Jn 12,24)
1) Jean, différent des évangiles synoptiques
« Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45 // Mt 20,28).
« Vous avez été achetés pour un prix (non négligeable) : glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Co 6,20 ; 7,23 ; cf. rançon, Rm 3,24 ; racheter, Ga 3,13 ; 4,5).
Jésus vrai Berger prend soin de son troupeau, il n’est pas un voleur ni un mercenaire qui a peur du loup (Jn 10,10-13).
Is 43,4 : (Israël,) Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime. »
« Lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or, moi, je suis au milieu de vous à la place de celui qui sert » (Lc 22,27).
Jean rapporte le geste du lavement des pieds (Jn 13,4-20).
2) Le grain de blé tombé en terre (Jn 12,24)
Ps 139 [liturgie : 138],11-12 : « J’avais dit : “Les ténèbres m’écrasent !”, mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! »
Jésus va donner sa vie pour ses amis (Jn 15,13) : la déposer, dit Jean, comme il a déposé ses vêtements pour laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13,4).
Le grain de blé (Jn 12,24) : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
Vraiment, le bon grain a porté du fruit : la mort de Jésus est sa glorification, c’est aussi l’heure où le Père est glorifié en lui (cf. Jn 12,23.28 ; 13,31-32 ; 17,1.4-5.2.24).
La mort de Jésus est féconde : elle donne la vie aux hommes et rend gloire à Dieu.
3) L’appel à la fécondité
« Et Dieu les bénit ET DIEU LEUR DIT : “Croissez et multipliez, et emplissez la terre et soumettez-la…” » (Gn 1,28). OU, MIEUX : « Portez du fruit et devenez grands ! »
Cf. l’Apocalypse, où les élus apparaissent comme des arbres portant du fruit et profitant de l’Arbre de la vie (Ap 22,2.14).
Comme les sarments dont parle saint Jean, entés sur la Vigne qu’est Jésus (Jn 15,1-10).
« Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez du fruit en abondance et que vous soyez mes disciples » (Jn 15,8).
4) Porter du fruit chez saint Jean
Jean utilise en trois endroits le mot karpos, « fruit ».
Jn 4,36 : « le moissonneur reçoit son salaire et rassemble du fruit pour la vie éternelle ».
Jésus envoie les disciples moissonner (Jn 4,38).
Lui le semeur (Jn 4,36b-37) s’est fatigué pour préparer la tâche des moissonneurs (Jn 4,38 : kekopiakasin ; cf. 4,6 : kekopiakôs).
« Le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé » (Jn 13,16).
Jn 12,24 : « Le grain de blé tombé en terre, s’il ne meurt pas, reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
« Vous le voyez, vous n’arriverez à rien : voilà que le monde [entier] s’en est allé à sa suite » (Jn 12,19). (+ 12,20 : des Grecs demandent à voir Jésus.)
Par le don de sa vie, Jésus porte du fruit et glorifie le Père (cf. Jn 12,28 ; 15,8 ; 17,1.4).
Jn 15 /« Porter du fruit ».
Jn 15,2 : « Tout sarment en moi ne portant pas de fruit, [mon Père] l’enlève, et tout [sarment] portant du fruit il le purifie, afin qu’il porte plus de fruit. »
Jn 15,4 : « De même que le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, s’il ne demeure pas dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. »
Jn 15,5 : « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit, parce que hors de moi vous ne pouvez rien faire. »
Cf. Jn 1,3 : « hors de lui (le Verbe) pas une [chose] n’advint ».
Jn 15,8 : « En ceci est glorifié mon Père : que vous portiez beaucoup de fruit et soyez mes disciples. »
Jn 17,1b : « Père, voici venue l’heure : glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. »
Jn 17,2 : « afin que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair,
[le Fils] donne à tout ceux que tu lui as donnés la vie éternelle. »
Jésus à Pierre : « “Un autre te ceindra et te mènera là où tu ne veux pas.”
Cela, il le dit pour signifier par quel type de mort [Pierre] glorifierait Dieu ;
et ayant dit cela il s’adresse à [Pierre] : “Suis-moi” » (Jn 21,18d-19).
Jn 15,16 : « C’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis afin que vous partiez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. »
Cf. Ps 1,1.3 : « Heureux l’homme qui […] se plaît dans la loi du Seigneur [et] murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près des ruisseaux, qui donne du fruit en la saison. »
Cf. Jr 17,8 : « Béni l’homme qui se confie dans le Seigneur, et dont le Seigneur est la foi. Il ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui […] ne cesse pas de porter du fruit. »
Jn 4,42 : Jésus, « Sauveur du monde »
Le Prologue et le Deutéro-Isaïe (ou Livret de la Consolation d’Israël : Is 40-55)
Is 55,10-11 : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission. »
Is 40,6-8 : « Toute chair est de l’herbe et toute sa grâce est comme la fleur des champs. L’herbe se dessèche, la fleur se fane, quand le souffle du Seigneur passe sur elles […] ; l’herbe se dessèche, la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu subsiste à jamais. »
Jn 1,14 : « Nous avons vu sa gloire. »
Fécondité insoupçonnée, paradoxale de la Parole de Dieu : c’est en traversant la mort qu’elle trouve la vie et peut la donner en abondance (cf. Jn 10,10).
)
1) Jean, différent des évangiles synoptiques
« Le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45 // Mt 20,28).
« Vous avez été achetés pour un prix (non négligeable) : glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Co 6,20 ; 7,23 ; cf. rançon, Rm 3,24 ; racheter, Ga 3,13 ; 4,5).
Jésus vrai Berger prend soin de son troupeau, il n’est pas un voleur ni un mercenaire qui a peur du loup (Jn 10,10-13).
Is 43,4 : (Israël,) Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime. »
« Lequel est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or, moi, je suis au milieu de vous à la place de celui qui sert » (Lc 22,27).
Jean rapporte le geste du lavement des pieds (Jn 13,4-20).
2) Le grain de blé tombé en terre (Jn 12,24)
Ps 139 [liturgie : 138],11-12 : « J’avais dit : “Les ténèbres m’écrasent !”, mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! »
Jésus va donner sa vie pour ses amis (Jn 15,13) : la déposer, dit Jean, comme il a déposé ses vêtements pour laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13,4).
Le grain de blé (Jn 12,24) : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
Vraiment, le bon grain a porté du fruit : la mort de Jésus est sa glorification, c’est aussi l’heure où le Père est glorifié en lui (cf. Jn 12,23.28 ; 13,31-32 ; 17,1.4-5.2.24).
La mort de Jésus est féconde : elle donne la vie aux hommes et rend gloire à Dieu.

3) L’appel à la fécondité
« Et Dieu les bénit ET DIEU LEUR DIT : “Croissez et multipliez, et emplissez la terre et soumettez-la…” » (Gn 1,28). OU, MIEUX : « Portez du fruit et devenez grands ! »
Cf. l’Apocalypse, où les élus apparaissent comme des arbres portant du fruit et profitant de l’Arbre de la vie (Ap 22,2.14).
Comme les sarments dont parle saint Jean, entés sur la Vigne qu’est Jésus (Jn 15,1-10).
« Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez du fruit en abondance et que vous soyez mes disciples » (Jn 15,8).
4) Porter du fruit chez saint Jean
Jean utilise en trois endroits le mot karpos, « fruit ».
Jn 4,36 : « le moissonneur reçoit son salaire et rassemble du fruit pour la vie éternelle ».
Jésus envoie les disciples moissonner (Jn 4,38).
Lui le semeur (Jn 4,36b-37) s’est fatigué pour préparer la tâche des moissonneurs (Jn 4,38 : kekopiakasin ; cf. 4,6 : kekopiakôs).
« Le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé » (Jn 13,16).
Jn 12,24 : « Le grain de blé tombé en terre, s’il ne meurt pas, reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
« Vous le voyez, vous n’arriverez à rien : voilà que le monde [entier] s’en est allé à sa suite » (Jn 12,19). (+ 12,20 : des Grecs demandent à voir Jésus.)
Par le don de sa vie, Jésus porte du fruit et glorifie le Père (cf. Jn 12,28 ; 15,8 ; 17,1.4).
Jn 15 /« Porter du fruit ».
Jn 15,2 : « Tout sarment en moi ne portant pas de fruit, [mon Père] l’enlève, et tout [sarment] portant du fruit il le purifie, afin qu’il porte plus de fruit. »
Jn 15,4 : « De même que le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, s’il ne demeure pas dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. »
Jn 15,5 : « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit, parce que hors de moi vous ne pouvez rien faire. »
Cf. Jn 1,3 : « hors de lui (le Verbe) pas une [chose] n’advint ».
Jn 15,8 : « En ceci est glorifié mon Père : que vous portiez beaucoup de fruit et soyez mes disciples. »
Jn 17,1b : « Père, voici venue l’heure : glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. »
Jn 17,2 : « afin que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair,
[le Fils] donne à tout ceux que tu lui as donnés la vie éternelle. »
Jésus à Pierre : « “Un autre te ceindra et te mènera là où tu ne veux pas.”
Cela, il le dit pour signifier par quel type de mort [Pierre] glorifierait Dieu ;
et ayant dit cela il s’adresse à [Pierre] : “Suis-moi” » (Jn 21,18d-19).
Jn 15,16 : « C’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis afin que vous partiez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. »
Cf. Ps 1,1.3 : « Heureux l’homme qui […] se plaît dans la loi du Seigneur [et] murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près des ruisseaux, qui donne du fruit en la saison. »
Cf. Jr 17,8 : « Béni l’homme qui se confie dans le Seigneur, et dont le Seigneur est la foi. Il ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui […] ne cesse pas de porter du fruit. »
Jn 4,42 : Jésus, « Sauveur du monde »
Le Prologue et le Deutéro-Isaïe (ou Livret de la Consolation d’Israël : Is 40-55)
Is 55,10-11 : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission. »
Is 40,6-8 : « Toute chair est de l’herbe et toute sa grâce est comme la fleur des champs. L’herbe se dessèche, la fleur se fane, quand le souffle du Seigneur passe sur elles […] ; l’herbe se dessèche, la fleur se fane, mais la parole de notre Dieu subsiste à jamais. »
Jn 1,14 : « Nous avons vu sa gloire. »
Fécondité insoupçonnée, paradoxale de la Parole de Dieu : c’est en traversant la mort qu’elle trouve la vie et peut la donner en abondance (cf. Jn 10,10).