Sainte Famille 2017 B
Fr JB Régis op Strasbourg
31 Déc 2017
Lc 2.22-40
Certaines personnes arrivent à discerner un signe de Dieu dans le moindre petit événement : une rencontre dans le métro, un retard à un rendez-vous important, un mot prononcé dans une conversation banale… Chaque petite chose se prête à la recherche du sens de leur vie et de la présence de Dieu à leur côté. Malheureusement, ce n’est pas tout à fait mon style. Non, je suis cartésien. Mais, au fond de moi-même, je les envie. Chasser l’extraordinaire dans nos vies, est-ce que ce n’est pas desséchant à la longue ? Et surtout, est-ce que ce n’est pas nier que notre monde est bel et bien le lieu de la rencontre avec Dieu et que nous sommes en chemin vers le Royaume où nous verrons Dieu face à face. Pour se préparer à voir Dieu face à face, peut-être faut-il commencer à le voir dès maintenant dans ce que nous vivons !
Mais il faut avouer que Dieu a parfois de l’humour ! Abraham attendait de Dieu un signe qu’il serait père, qu’il aurait un fils. Et Dieu de répondre, eh bien sort et regarde le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter ! Voilà ta descendance ! Merci Seigneur, compter les étoiles … la prochaine fois, je réfléchirais avant de demander un signe !
C’est peut-être une affaire de juste milieu. Je n’irai pas jusqu’à dire que tout est signe, mais parfois il y a des vrais signes de Dieu, mais, aveugles que nous sommes, nous passons à côté.
Regardons ce que dit l’évangile au sujet de Syméon. Syméon lui aussi attendait un signe de la consolation d’Israël. Comment a-t-il pu voir dans l’enfant Jésus, le salut de tous les peuples et la lumière de toutes les nations ? C’est par l’Esprit Saint. L’Esprit Saint était sur lui, l’Esprit Saint lui avait parlé et c’est sous l’action de l’Esprit Saint qu’en recevant l’enfant Jésus dans ses bras, il se rappelle la promesse de Dieu et le reconnaît comme le sauveur de son peuple. Ce que Syméon est en train de vivre prend un tout autre relief par l’action de l’Esprit Saint. Il lui fait comprendre les Écritures. Tout ce dont avait parlé le prophète Isaïe s’accomplit aujourd’hui. Voilà que Dieu envoie son serviteur, choisi dès le sein maternel, qui apportera la consolation à son peuple, et qui deviendra la lumière des nations (Is 49). Les yeux de Syméon ont vu ce salut.
Ainsi de cette présentation au Temple, je voudrais retenir deux choses. D’une part, Dieu a parlé par les prophètes et sa promesse se réalise encore aujourd’hui. C’est pourquoi pouvons-nous voir dans notre monde des signes que Dieu est à l’œuvre. L’Esprit Saint qui repose sur nous nous aide à voir le monde précisément comme Dieu le voit, comme cela s’est passé pour Syméon. Il nous aide à voir comment la promesse de Dieu se réalise dans nos vies. Quand nous cherchons des signes, invoquons l’Esprit Saint pour que nos yeux s’ouvrent et voient le salut que Dieu nous a préparé !
Et d’autre part, faut-il chercher des signes extraordinaires ? Plutôt rappelons-nous que des choses ordinaires, des petites choses sont en réalité extraordinaires. Le signe que Dieu a choisi pour nous montrer le salut, c’est le don de la vie, la fragilité d’un enfant, un couple qui présente leur amour devant Dieu. Syméon, tout comme Anne, ont jubilé en voyant un enfant. Sommes-nous capables nous aussi de reconnaître dans chaque enfant la vie que Dieu nous donne ? Croyons-nous que la présence de Dieu se laisse découvrir dans ce que nous vivons ?
Voilà ce qui est encore magnifique : avant même que ses parents puissent l’aimer, un enfant est déjà aimé et choisi par Dieu. Marie et Joseph ont reçu le Fils de Dieu aimé du Père de toute éternité. Peut-être est-ce en cela que la sainte famille nous est donnée en exemple. Que chaque famille puisse témoigner à ses enfants que Dieu les aime et que par ses enfants, Dieu fait connaître au monde son amour.
C’est donc la foi qui nous permet de voir en des choses simples et ordinaires, l’extraordinaire amour que Dieu a pour nous. La foi nous met en quête de Dieu qui n’attend qu’une chose, c’est de se manifester à nous. Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !