Cendres 2020
Père Michel Mounier
Mercredi des Cendres – 26 février 2020
Le Père regarde dans le secret, il scrute ce qui est invisible. Ferme ta porte, parfume-toi. Cherche Dieu en secret.
Chercher Dieu qui nous donne ce que nous ne pouvons nous donner nous-mêmes : sa propre vie divine. Ainsi lorsque tu fais l’aumône en secret, tu rejoins la vérité de Dieu qui se donne à toi en secret. Dieu te donne de lui ressembler. Et lui ressembler, c’est devenir celui qui lave les pieds de ses disciples.
Lorsque tu pries en secret, tu rejoins la vérité de Dieu qui te prie dans le secret. Il te prie d’accepter sa vie éternelle, sa vraie vie. Dans ta prière, tu entends la prière que Dieu t’adresse dans le secret.
Lorsque tu jeûnes en secret, tu rejoins la vérité de Dieu qui creuse en toi une envie de vivre plus grande que les apparences immédiates. Le vrai jeûne, c’est percevoir la patience de Dieu qui creuse en toi le désir de Lui. Vivre ainsi, c’est faire pénitence. C’est ne jamais avoir assez de Dieu pour vivre.
Pénitence, c’est-à-dire ne pas avoir assez de, ne pas être satisfait de…C’est être en pénurie, en pénurie de Dieu. En nous inscrivant au carême, l’Eglise nous propose de vivre un moment dans la pénurie de Dieu que nous ressentons et que lui ne demande qu’à combler. Ainsi nous propose-t-elle la prière, le jeûne et l’aumône. Jeûner, c’est faire l’expérience du manque, tant physiquement que spirituellement. Une expérience qui nous rapproche de ceux qui ne mangent pas à leur faim et qui vous appelle au partage et à la solidarité, l’aumône d’aujourd’hui.
Jeûner, c’est encore nous mettre dans la confiance de Celui qui vient combler toute attente.
Oui, nous allons expérimente notre vraie pénurie, celle que nous vivons en secret. Cette expérience, nous allons d’une façon d’une autre la vivre en communauté. Et aussi dans le secret, en priant les uns pour les autres. Que chacune et chacun prie pour que tous les autres découvrent Dieu qui se donne dans le secret.
Et notre carême deviendra béatitude. En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Heureux vous qui… ». Puisse chacun entendre les mots que le Seigneur lui adresse dans le secret. Ce sont les mots du bonheur.