Solennité de saint Joseph 2020
P. Michel Mounier
Mtt 2.41-51a
« Voici quelle fut la genèse de Jésus ». Allusion, bien sûr, à la création du monde. Le Christ viendrait-il faire toute chose nouvelle ? Littéralement on peut lire : « Avant qu’ils ne se rencontrent, elle est trouvée, l’ayant dans le ventre par le souffle sacré. » Comment mieux dire que la foi consiste à se laisser faire par Dieu ?
Dans la généalogie de Matthieu, Joseph, le dernier engendré, n’engendre pas à son tour. La chaîne est rompue. Dieu lui-même engendre le dernier de cette lignée. Dieu est lui-même l’engendrement des temps derniers, ce règne-là n’aura pas de fin.
Comment mieux dire que le salut est arrivé, que Dieu apporte au monde un avenir définitif, définitif ?
Les engendrements successifs nous révèlent qu’ils font l’histoire, et non les morts et la fin des choses. La vie de Dieu va de la naissance à la naissance. Dans la foi, nous allons de commencement en commencement. Comment mieux dire que Dieu est à l’origine de toute chose et qu’il invite sans cesse à renaître ?
Joseph décide de répudier Marie en secret. Et l ‘Évangile nous dit qu’il était un homme juste. Cela veut dire qu’en toute justice, il s’interdit de s’attribuer à lui-même l’œuvre de Dieu.
Laisser Dieu faire genèse concerne chacune, chacun de nous. En ce sens, l’origine de la naissance de Jésus est aussi notre propre origine. Comment mieux dire que la foi fait de nous des fils de Dieu ? L’évangile nous parle d’engendrement, de naissance.