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33ème Dimanche du To B

Fr Michel Fontaine op

Mc 13, 24-32

Célébrer la fin d’une période va souvent de pair avec des propos stimulant, confiant et porteur d’espérance…Or, l’évangile de ce dimanche et les textes qui l’accompagnent peuvent apparaître à première vue, sombres et catastrophiques…

Où se trouvent l’espérance, la joie, la confiance et la tendresse de Dieu ?

Et bien aussi paradoxale que cela puisse paraître Marc nous invite précisément à la confiance, à l’espérance et au regard du cœur…

Oui, ce passage de Marc en est un subtil exemple en nous mettant à l’écoute de Jésus qui nous dit : « laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche ».

Pourquoi un tel déplacement, un tel décalage ?

En fait pour nous aider à Le rencontrer et à nous laisser accompagner par Lui. Lui, qui ne veut perdre aucun de celles et ceux qui Lui ont été donnés. (Jn 17, 23-26).

Jésus au travers de son « récit catastrophe » nous fait faire un détour comme il a souvent l’habitude de le faire. N’ayons pas peur des détours dans nos vies. C’est souvent dans nos chemins de traverse que Dieu est le plus sensible.

Alors cette comparaison avec le figuier est tout particulièrement la bienvenue…J’en relève trois signes dans l’Écriture où il nous parle du figuier..

Tout d’abord, Jésus nous parle d’une plante parmi plus d’une centaine évoquée dans la Bible et l’une d’entre elle, le figuier, apparaît dès l’Origine dans le récit fondateur de notre humanité. Après avoir été séduit par la parole mensongère du serpent l’homme et la femme « ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des pagnes » (Gn 3, 7) : C’est la marque de notre de notre fragilité qui constitue et notre identité et notre force ? Sans cette reconnaissance, il n’y a pas d’humanité solidaire et fraternelle.

Ensuite chez Saint Luc, rappelez-vous ce passage : « un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vient y chercher du fruit et n’en trouva pas. Il dit alors au vigneron : ” voilà 3 ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n’en trouve pas. Coupe-le. Pourquoi faut-il encore qu’il épuise la terre “. Mais l’autre lui répond ; “Maître laisse-le encore cette année, le temps que je bêche tout autour et que je mette du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas ” (Lc 13, 6-9). Ce vigneron prend le risque de la confiance, de la patience, de l’accompagnement et l’enracine dans l’Espérance. Nous touchons là le cœur de la Bonne Nouvelle.

Enfin, c’est un autre passage chez Marc (11, 12-14) que je vous rappelle. Écoutons – le « …A leur sortie de Béthanie, (Jésus) eut faim, Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il n’y trouverait pas quelque chose (à manger). Et s’étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas le temps des figues. S’adressant à lui, il dit : ” Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! . Et ses disciples écoutaient “.

Ce passage est surprenant. On est choqué par la malédiction portée sur ce figuier personnalisée d’ailleurs…il nous faut approfondir cette Parole qui révèle au moins une dimension essentielle de notre vie : attention à ne pas s’arrêter à l’apparence des choses.

Jésus veut nous faire découvrir qu’en se contentant de voir les choses, mais surtout les autres, superficiellement nous ne restons qu’à la surface et la rencontre ne peut pas se faire. Dieu ne s’intéresse pas à l’apparence, à la superficialité, il regarde le cœur (1 Sm 16-7) et il nous apprend à être vrai et à rendre compte de notre dignité humaine.

Oui, n’ayons pas peur de ces temps difficiles, laissons-nous instruire par la comparaison du figuier ! Il nous rappelle notre fragilité et notre identité. Là est notre force. Il nous fait prendre le risque de la confiance et de la patience. Il nous apprend à ne pas juger sur l’apparence et la superficialité.

Alors la Parole commence à prendre chair en nous. Oui, la parabole du figuier nous ouvre à une lecture d’espérance, tel un appel à veiller et à témoigner sans crainte de la Bonne Nouvelle. Faisons nôtre ces paroles de Jésus dans le Livre de l’Apocalypse : « Voici je me tiens à la porte. Si quelqu’un entend ma voix, j’entrerai chez lui pour manger, moi près de lui, lui près de moi » (Ap.3, 21).