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Dimanche des Rameaux 2016

Frère Hervé Jégou op

20 mars 2016

La Passion selon St Luc

Frères et sœurs,
Comment aurait-il pu en être autrement ? Une autre fin à cette histoire était-elle possible à vue humaine, dans la logique de ce monde ?
Bien sûr que non me direz-vous. Car tout cela était écrit comme dans le livre du prophète Isaïe : « Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne … C’était nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé ». Oui Isaïe qui prophétise, qui prophétise cette figure du serviteur souffrant. Et là nous y sommes !
Bien sûr que non me direz-vous, une autre fin n’était pas possible, car on a toujours fait périr les prophètes dont la parole dérangeait : « Jérusalem, toi qui tues les prophètes … ».
Bien sûr que non me direz-vous, une autre fin n’était pas possible, car Jésus lui-même a annoncé cette heure : « le Fils de l’homme doit souffrir beaucoup, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter ».
Bien sûr que non me direz-vous, et vous avez raison. Mais pas seulement parce que tout cela était annoncé, parce qu’il ne pouvait en être autrement.
Comment Celui qui est Dieu, né de Dieu, lumière né de la lumière, venu dans la chair aurait-il pu ne pas être pourchassé par les forces des ténèbres ?
Comment Celui qui est le seul Juste aurait-il pu résister aux forces d’iniquité ?
Comment Celui qui est la Vérité aurait-il pu échapper aux forces du mensonge ?
Comment Celui qui est l’amour et qui commande de nous aimer aurait-il pu résister aux force de la haine.
Comment Celui qui est Innocent aurait-il pu échapper aux forces du péché.
Comment Celui qui est la Vie aurait-il pu ne pas être pourchassé par toutes les forces de mort ?
Le Fils de Dieu venant dans le monde, lui le seul Saint, savait qu’il ne pourrait résister à cette chasse à l’homme, à cette chasse au Fils de l’homme, et devant laquelle il ne voulait pas résister.
Car c’est pour réduire à néant tout cela qu’il est venu, pour réduire à néant dans le néant de l’abîme toutes ces forces de mort, ces forces des ténèbres, ces forces d’iniquité, ces forces du mensonge, ces forces de haine, ces forces du péché. Ne pas leur résister pour les attirer dans leur propre piège, ne pas leur résister pour entrainer avec lui dans la mort toutes les forces de ce monde qui s’opposent à Dieu. Et elles ont marché, marché encore et encore, croyant qu’elles avaient gagné. Gagné contre Dieu.
Mais Dieu, justement, a décidé de ne pas rester sur cette fin car son apparente défaite était le début de sa grande victoire. La victoire de l’Amour, la victoire de la Vérité, la victoire de la Vie.