Méditation par une soeur de Chalais 2017-2018 B
Quel est ce roi ?
Solennité du Christ-Roi de l’Univers – Année B
Jn 18-33-38
Aujourd’hui, nous entrons dans la célébration du 34ème dimanche du temps ordinaire : point d’orgue de notre année liturgique, solennité du Christ, roi de l’Univers. Roi de paille, en vérité ! Contré, bafoué, mis à mort jadis en Judée ; sali, torturé, assassiné, dans tous les conflits d’aujourd’hui.
« Tu es le roi des Juifs…», s’enquiert Pilate dans une formulation ambiguë qui n’est ni une affirmation, ni franchement une question. Et voici que soudain la maîtrise de Jésus se déploie. Pilate est mis en examen à son tour : « Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Sortir des on-dits, rencontrer l’autre, fût-il son juge, à l’intime, au lieu-source où le véritable jugement de la conscience s’exerce – c’est le lieu où règne en effet, non pas les émotions du moment, ni les opinions du monde, ni les mensonges des puissants, mais, dans toute sa force et son cri, la vérité simple et nue qu’on ne peut pas étouffer, jamais.
« C’est toi qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »
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“Enseignés par la nature”
33° Dimanche du temps ordinaire. Année B.
Mc 13, 24-32
En ce 33ème Dimanche du Temps Ordinaire, nous entendons Jésus nous conseiller : Laissez-vous instruire par la nature ! Ne dit-il pas en effet : « Que la comparaison du figuier vous instruise. »
Alors regardons autour de nous ou plutôt sortons de la ville et regardons :
Que nous disent les plantes,
Que nous disent les animaux,
Que nous disent les écosystèmes,
que nous disent les feuilles de figuier
sur les temps où nous vivons ?
Il s’agit de prendre la mesure des temps. Même si nous ne connaissons ni le jour ni l’heure, il y a urgence à se tourner radicalement vers Celui qui vient, parce que, vraiment, Il est le Soleil de nos vies : Jésus- Christ !
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Rien que pour se faire remarquer !
32° Dimanche du temps ordinaire. Année B.
Marc 12, 38-44
“Rien que pour se faire remarquer !” disent les enfants. On ne peut mieux qualifier l’attitude des scribes que leurs longues prières n’empêchent pas de spolier les veuves déjà bien démunies.
Les notables se font remarquer, les pauvres n’ont rien de remarquable. Ainsi la veuve de l’évangile qui dépose deux piecettes dans le tronc du Temple.
D’un côté, de riches offrandes, de l’autre presque rien. Mais ce “presque rien” est tout pour cette femme, “tout ce qu’elle a pour vivre”. Ce qu’elle ignore, cette inconnue, c’est que c’est elle le vrai trésor du Temple.
Jésus la voit
Avez-vous déjà fait l’expérience de voir une personne, perdue dans la foule, dont le geste d’attention, délicat et presque imperceptible, a quelque chose de bouleversant ? Ces rencontres sont décisives.
Et s’il en était ainsi pour Jésus face à la veuve ? Le don de cette femme est prophétique. Qui sait si Jésus n’y voit pas un signe de son Père alors même qu’il va tout donner ?
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J’aimerai
Trente et unième dimanche du temps ordinaire – Année B – 04/11/2018
Mc 12 28b-34
« Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu » répond Jésus à un scribe dans l’évangile de ce dimanche
Nous avons fêté cette semaine tous ceux qui sont entrés de plain-pied., dans le Royaume de Dieu, tous les saints. Ceux-là ont gardé pour eux le grand commandement de l’évangile. Toute leur vie nous dit : « j’aime le Seigneur mon Dieu de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon esprit et de toute ma force, et mon prochain comme moi-même » Plutôt qu’holocauste ou sacrifice, ils se sont offerts, à l’image et avec la grâce du Christ.
Ce sont nos frères, nos sœurs, Jésus nous appelle tout comme eux. Alors, murmurons précieusement au fond de nous « J’aime, j’aimerai, je veux aimer le Seigneur mon Dieu de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon esprit et de toute ma force, et mon prochain comme moi-même » et offrons nos vies à l’action de la grâce…car c’est Lui qui nous a aimé le premier.
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Bonheur
Fête de la Toussaint – 1er novembre 2018
Matthieu 5, 1-12
« Qui nous fera voir le bonheur ? »
Si cette question court tout au long de la Bible et surtout dans les Psaumes n’est-ce pas parce qu’elle fait courir tous les êtres humains jusque dans les risques les plus grands ?
Être heureux, voir le bonheur… mais ce que nous appelons « bonheur » peut avoir bien des visages : Amour, argent, réussite, santé… et nous pourrions nous tromper de bonheur .
Il nous est bon alors, de réentendre la Parole de Dieu et de voir le Visage de Celui qui est venu pour nous offrir le bonheur, le vrai , celui qui résiste aux adversités et qui se vit en grande communion avec tous nos frères les hommes : Bonheur qui n’est rien moins que de vivre pour toujours en sa Présence.
Pour ce bonheur là, il nous faut prendre le même chemin que lui , Jésus, chemin des Béatitudes qu’Il nous confie … alors bonne route !
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“Il criait de plus belle !”
30ème Dimanche du temps ordinaire – année B : 28 octobre 2018
Mc 10, 46-52
Sur le chemin de Jéricho à Jérusalem… Ce chemin peut nous évoquer la parabole du bon Samaritain chez st Luc. Mais ce dimanche, c’est la guérison de l’aveugle Bartimée que nous raconte st Marc. Un autre magnifique épisode où Jésus nous révèle l’ampleur du dessein de salut de Dieu. Si dans la parabole, il était question d’un homme blessé, à moitié mort, ici, Bartimée est bien vivant. Il crie de toutes ses forces pour obtenir la pitié de ce Jésus de Nazareth. La foule veut le faire taire, mais le mendiant crie de plus belle. Le contraste entre ces deux récits fait ressortir l’incroyable désir de vivre de Bartimée. D’où tient-il cette ténacité ? Au fond de lui même, il sait que « Dieu entend le désir du pauvre et y répond », que Dieu veut qu’il vive pleinement. Jésus le lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé ! » Notons aussi ce détail : il suffit à Bartimée de savoir que Jésus l’appelle pour se lever et bondir. Belle agilité pour un aveugle !
Oui, Dieu vient nous sauver. En son Fils Jésus, son amour nous précède et nous relève, aussi bas que nous soyons tombés. Mais, ne l’oublions pas, Dieu est aussi infiniment respectueux de notre liberté. Il attend que nous crions vers Lui, de toutes nos forces, et que nous nous levions. Alors, il nous posera cette question : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
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Égoïste !
29ème Dimanche du temps ordinaire – année B : 21 octobre 2018
Mc 10. 35-45
Je me rappelle un parfum de Chanel qui s’appelait “Égoïste” ; dans l’évangile de ce dimanche, chaque disciple pourrait en porter !
En effet, alors que Jésus vient d’annoncer pour la troisième fois sa passion, Jacques et Jean veulent être à la première place à ses côtés dans sa gloire.
Depuis le temps qu’ils suivent Jésus, qu’ils voient et entendent, ne voient-ils pas le contraste entre leur ambition et son humiliation ?
Patiemment, Jésus les réunit tous et leur enseigne comment accéder au Royaume et vivre éternellement proche de lui. Il inverse les priorités et rappelle la vraie grandeur : Jésus, Dieu fait homme, s’est abaissé au point de se faire serviteur de tous.
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »
Jésus ira jusqu’à donner sa vie par amour pour chacun de nous, il restaure l’homme faible et pécheur que nous sommes.
C’est par cette humilité au service du prochain que nous découvrirons les trésors de grâce qui gisent en nous et que les portes du Royaume s’ouvriront…
Allons, suivons Jésus dans le don de soi pour Dieu au service de nos frères, alors nous porterons la bonne odeur du Christ !
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Que me manque-t-il ?
28ème Dimanche du temps ordinaire – année B : 14 octobre 2018
Mc 10.17-27
« Une seule chose te manque » dit Jésus au jeune homme riche dans l’Évangile de ce dimanche.
« Une seule chose te manque » : Le manque !
Si tu as tout, tu n’as besoin de personne, tu n’as pas besoin de tes frères, tu n’as pas besoin de Dieu.
Heureuse cette pauvreté qui nous ouvre aux autres et à Dieu par le manque.
Nous n’aimons pas être en manque,
Nous n’aimons pas dépendre des autres,
parce que nous savons pas si l’autre répondra à notre appel,
s’il nous aimera, nous aidera.
Or notre foi nous le dit : Dieu nous aimera, nous aidera, Dieu sera là avec nous, Il veillera sur nous. Si ce n’est pas par mon voisin de gauche, ce sera par mon voisin de droite.
C’est cela que Jésus a vécu dans sa Passion : presque tous ses disciples avaient fui mais il y a eu Symon de Cyrène, Jean, Marie-Madeleine et Marie, sa mère. Ils n’ont pas empêché ses souffrances et sa mort, mais ils étaient là, témoins de la présence aimante du Père.
N’ayons pas peur de suivre ce Sauveur-là ! Nous ne serons pas seuls.
Et pour commencer, même petitement :
n’ayons pas peur de la décroissance,
n’ayons pas peur de vivre plus sobrement,
et plus encore, n’ayons pas peur de partager !
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Est-il permis ?…
27e dim B (Marc 10, 2-16)
Dans l’Evangile de ce dimanche sont abordées les questions sensibles sur le mariage et le divorce. Beaucoup de salive et d’encre ont coulé et coulent encore à leur sujet, Jésus n’a pas échappé à ce questionnement mis sur le tapis par les pharisiens, pour l’éprouver.
D’emblée, lorsqu’une discussion s’engage par la question ‘Est-il permis… ? A-t-on le droit de … ?’, on sait que la suite est presque perdue d’avance. La logique binaire du dialogue est à décloisonner, ce que fait Jésus avec ses adversaires. Il passe du permis au prescrit, en précisant que si Moïse a prescrit un acte de répudiation, ce n’est qu’en raison de la dureté des cœurs, et cela concerne aussi bien l’homme que la femme. Le dessein d’amour du Dieu créateur est premier. L’homme et la femme sont créés pour s’unir et ne faire qu’une seule chair. Les chemins d’échec et de rupture douloureuse ne doivent pas nous faire oublier la visée heureuse du mariage.
Parmi les expériences humaines d’alliance, l’Eglise a privilégié celle entre les époux pour préfigurer le Royaume de Dieu. En appelant les enfants, les tout-petits à venir à lui, en les bénissant, Jésus manifeste la bonté première de Dieu. C’est elle qui est à la source de tout amour humain, qui le fait grandir et traverser des épreuves… parfois même, une séparation devenue inéluctable.
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Au nom du Seigneur !
Dimanche 30 septembre 2018.
26° du temps ordinaire. Année B.
Marc 9, 36-43.45. 47-48
L’évangile de ce dimanche s’ouvre sur une mise au point capitale de la part de Jésus à l’encontre des disciples dont Jean se fait le porte-parole. Comment laisser ceux qui ne sont pas des leurs, ne les suivent pas, chasser les démons au nom de leur Maître ? Jésus ne voit là aucun problème, son nom n’est pas propriété privée, il est accessible à tous. Et le groupe des disciples ne peut se confondre avec le Christ, c’est lui qu’il faut suivre !
Puis Jésus se met en colère, colère d’indignation devant ceux qui font tomber les “petits” par leurs paroles ou leurs comportements. Rien n’est plus grave. Scandaliser les plus faibles dans la foi, c’est mourir spirituellement.
Ces paroles s’adressent directement à l’Eglise. A elle, à nous, de les entendre.
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Je ne veux pas savoir !
25ème dimanche du temps ordinaire 2018
Marc 9. 30-37
« Je ne veux pas savoir». Lorsque la vérité est trop dure à entendre, mieux vaut ne pas voir, ne pas entendre! Et surtout chercher un terrain plus sûr pour amener la conversation, par exemple les comparaisons de prestige , de pouvoir, les modes … Qui est le plus grand? … au moins nous sommes dans le concret!
Voilà pourquoi l’Évangile de ce dimanche nous rejoint en plein cœur. Jésus annonce à ses disciples,et à nous, qu’il lui faudra souffrir et mourir… et que celui qui veut le suivre aura le même chemin à parcourir.
Quelle esquive allons-nous chercher? Des histoires de préséance, de promotion? … L’actualité ne nous montre-t-elle pas chaque jour où nous pouvons glisser si nous n’acceptons pas le seul chemin de vérité que le Christ nous offre: marcher derrière Lui humblement, même si le chemin est vraiment douloureux, suivre Jésus comme un enfant qui fait confiance?
Seigneur apprends-nous à aimer ta route de pauvreté, d’humilité qui est finalement celle qui conduit à la joie de te connaître.
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Voulez-vous me suivre ?
24ème Dimanche du temps ordinaire – B – 16 septembre 2018
Mc 8, 27-35
En méditant ce dimanche l’épisode de la confession de Pierre à Césarée, nous arrivons à un tournant de l’évangile de Marc. En bon pédagogue, Jésus prend ici le temps de préparer ses disciples, et tous ceux qui veulent le suivre, à la montée vers Jérusalem.
Dans un premier temps, il leur pose cette question fondamentale : « Pour vous, qui suis-je ? ». Pierre a la réponse juste : « Tu es le Christ. » Mais Jésus n’est pas dupe. Il sait que cette réponse est encore pleine d’ambiguïté. Les disciples espèrent un messie tout-puissant. Jésus, lui, s’identifie au Fils de l’homme et annonce pour la première fois sa passion, sa mort et sa résurrection. Puis il évoque les conditions pour devenir son disciple : se renier soi-même, porter sa croix et marcher derrière Lui.
N’imaginons pas que le Christ fasse une apologie de la souffrance. Non, simplement, il nous pose ouvertement la question : « Voulez-vous vraiment me suivre ? Êtes-vous prêts, à votre tour, à donner votre vie en servant vos frères ? » Jésus ne cache pas l’exigence de ce chemin, mais il nous fait une promesse : « Donnez, et l’on vous donnera… »
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Effata, Ouvre-toi !
23éme dimanche temps ordinaire B – 9 septembre 2018
Mc 7, 31-37.
L’évangile de ce dimanche nous donne à regarder la guérison d’un sourd bègue relaté par l’évangéliste Marc,
Tyr, Sidon, la Décapole, le lieu de ce miracle est précisé avec grande insistance : Nous sommes en pays païen, territoire impur par excellence où vit un peuple qui ne connaît pas Dieu et qui ne vaut pas cher aux yeux des juifs. Mais c’est là que Jésus accueille un homme malade, handicapé, qui n’entend pas et donc parle mal.
« Effata, Ouvre-toi » Cette parole de Jésus résume à elle seule une dimension essentielle de l’histoire humaine, celle d’une naissance, d’un passage à la vie, après sortie d’un lieu de mort et d’enfermement. Tout se passe dans une grande simplicité et proximité de geste concrets : Jésus touche les oreilles fermées de l’homme et mouille de sa salive la bouche malhabile.
En Jésus, Dieu se fait proche, très proche : Il veut le salut de tout homme d’où qu’il vienne, mais surtout, Il veut la vie pleine et bonne pour tout l’homme, même en ces régions malades ou incultes que nous ne voulons pas voir.
Laissons-nous toucher par Cette Parole de Vie, mangeons le Pain de la Vie , soyons renouvelés par l’eau de notre baptême qui nous lave et nous ouvre à l’annonce joyeuse de la Bonne nouvelle du Salut.
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La beauté du monde
22ème Dimanche du TO – B – 2 septembre 2018
Mc 7, 1-8.14-15.21-23
La pureté ou l’impureté sont-t-ils des thèmes obsolètes aujourd’hui ?
Pas tant que cela.
Ni chez les intégristes de tous poils, ni chez les Chrétiens désireux de se protéger à tout prix du monde.
Selon l’Évangile de ce dimanche, c’est « ce qui sort du coeur de l’homme qui le rend impur ». C’est donc qu’il y a un enjeu majeur dans ce qui se passe à l’intérieur de nous.
Or, qui donc est le maître de l’intériorité, si ce n’est l’Esprit Saint ? Mais il ne travaille pas en nous, sans nous. D’où l’importance d’être assidus à la prière, de veiller sur nos pensées, de retrouver le chemin de notre coeur.
Pourquoi tout cela, si ce n’est pour répondre à la vocation d’enfants de Dieu qui est la nôtre : refléter par tout notre être la présence de notre Père en étant de plus en plus fils dans le Fils.
C’est un chemin de transparence donc, mais pas n’importe laquelle, où tout le monde saurait tout sur tout le monde, mais bien plutôt comme la transparence d’un vitrail qui se laisse traverser par le soleil.
L’Esprit Saint nous enseignera tout, nous montrera comment incarner au quotidien la présence aimante de Dieu pour le monde.
Laissons notre cœur être purifié, traversé par la lumière de Dieu et notre monde sera beau !
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Qu’est que c’est ?
21ème Dimanche du temps ordinaire B – 26 août 2018
Jean 6, 60-69
Un piège se referme autour de Jésus et Jean nous assure que déjà, il sait ce qui l’attend. Royalement libre, il donne la vie que bientôt, on lui prendra de force.
C’est dans la lumière de Pâques que s’ouvrent les yeux des disciples : Devant le tombeau vide, “Jean vit et il crut“. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Pierre proclame : “Tu as les paroles de la vie éternelle“.
Promesse de vie, invitation à la vie, don de la vie. Et pourtant, “cette parole est trop dure, qui peut l’entendre ? “Au désert, les anciens ont vu la manne et ils ont dit : “Qu’est-ce que c’est ?“. Face au “pain vivant“, la question se fait tragique, jusqu’à provoquer le scandale et la désertion de certains. Judas sera le signe de cette ultime division, de cet ultime abandon.
C’est là et jusqu’en nos désespoirs, que le Seigneur nous rejoint, nous rassasie de sa présence réelle, vivante, et restaure notre communion fraternelle.
“Seigneur, à qui irions-nous ? ”
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Tendre les mains
20ème dimanche du temps ordinaire – année B – 19 août 2018
Jn 6, 41-51
Jésus, dans l’évangile de ce 20ème dimanche, achève
son discours sur le pain de vie.
Comme la dernière touche de l’artiste donne à l’œuvre d’art, tout son éclat, ces
ultimes paroles disent la splendeur de l’Eucharistie.
Nous sommes à la fine pointe de l’Amour infini, qui nous convie dans son intimité.
«De même, que le Père qui est vivant m’a envoyé et que moi je vis par le Père, de
même celui qui me mange,lui aussi vivra par moi.»
Si nous savions le don de Dieu… l’action de grâce irriguerait toute notre vie.
Mais souvent, tel l’insensé, nous perdons le sens de Dieu, de Sa Présence.
Seuls ceux qui sont remplis de l’Esprit Saint reconnaissent dans ce bout de pain,
déposé entre leurs mains, le Corps du Christ.
Pourtant, tout n’est pas gagné pour eux.
Car devant le frère qui les importune, se souviennent-ils encore qu’ils sont
nourris de l’Amour sans mesure ? Ou agissent-ils comme celui qui a tout oublié de
l’Amour qui le fait vivre ?
Il est grand le mystère de la foi…Trop grand pour nous ?
Qu’allons nous faire ? Hocher la tête en disant : trop beau pour être vrai
ou tendre les mains en disant : Amen ?
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Assomption de la Vierge Marie
Ce soir nous entrons dans la célébration de l’Assomption de la Vierge Marie. Aussi levons les yeux !
Oui, contrairement au moment de l’Ascension de Jésus où les apôtres étaient invités à se bouger, plutôt qu’à regarder en l’air, aujourd’hui levons les yeux au ciel.
Comme pour Saint Jean dans ses visions, à ce regard vers le Ciel est attaché une grâce, et pas des moindres : regarder vers Marie transportée corps et âme auprès de son Fils ressuscité, c’est être confirmés dans l’Espérance.
Oui, Jésus est bien vivant et il nous convie à son Royaume de lumière.
Là, il n’y aura plus de souffrance ;
Là, il n’y aura plus de maladie ;
Là, il n’y aura plus de peines de toutes sortes ;
Là, il n’y aura plus la mort !
Là, nous communierons ensemble de tout notre être, au plus grand amour qui soit sur cette terre, elle aussi transfigurée.
Marie participe déjà à ce bonheur et elle nous aide de sa prière après s’être offerte toute entière à Dieu.
La beauté dont elle rayonne est là pour nous encourager sur le chemin. Regardons-la. Elle n’est pas si loin.
Et rendons grâce à Dieu pour cette étoile salutaire !
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Le vrai pain venu du ciel !
19ème dimanche du temps ordinaire – B – 12 août 2018
Jn 6, 41-51
Ce dimanche, nous arrivons au cœur du discours sur « le Pain de Vie ». La foule a disparu, ce sont maintenant les chefs du peuple d’Israël qui font face à Jésus. La tension monte !
Leurs murmures contre Jésus ne sont pas sans nous évoquer les murmures du peuple d’Israël au désert. Mais reconnaissons qu’ils ont ici de quoi murmurer. Après tout, la manne est bel et bien descendue du ciel. Et Jésus ? Ses interlocuteurs connaissent son père et sa mère. Comment peut-il dire : « Je suis le pain descendu du ciel ». Son origine divine n’a rien d’évident : n’est-il pas né à Nazareth ? D’ailleurs, Jésus ne cherche pas à se justifier, à prouver à tout prix sa divinité. Il renvoie au Père. « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. » Et on sait à quel moment le Père attirera à lui tous les hommes : lorsqu’il aura été élevé sur la Croix !
Puis Jésus fait une promesse : « Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. » Mais nous le savons, nous mourrons nous aussi. Quel est donc ce pain de vie ? Accepterons-nous cette nourriture que Dieu nous donne pour le chemin ?
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Saint Dominique 2018
Veritas
I Corinthiens 9, 16-23
Homme de miséricorde et de compassion, Dominique fut aussi un passionné de la vérité. Pieds nus sur les routes, il a suivi et annoncé Celui qui est “le Chemin, la Vérité et la Vie“.
La misère matérielle est une réalité terrible, révoltante. A Palencia, Dominique n’a pas hésité à vendre ses précieux livres pour venir en aide aux pauvres. Mais on parle peu de la misère spirituelle qui sévissait alors en Europe, avec l’hérésie cathare. L’esprit est exalté, la chair méprisée.
Aujourd’hui encore, combien d’égarés de l’esprit et du coeur, cherchent la vie dans l’illusion d’une sérénité, si loin de la Paix du Christ qui traverse la mort. Combien de doctrines sans consistance s’évadent de la réalité humaine où le Christ est entré corps et âme ! “Le Verbe s’est fait chair” dit l’Ecriture.
A nous d’accompagner humblement nos frères sur ce beau chemin de la chair transfigurée par l’amour, le chemin du Christ. “Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile” !
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Le pain de Dieu
18ème dimanche du temps ordinaire – B – 5 août 2018
Jn 6, 24-35
Durant trois dimanches, la liturgie nous donne à méditer le grand discours sur le pain de vie de St Jean. Le dialogue entre la foule et Jésus met en évidence une confusion, voire même une discordance. Sur la montagne, le pain multiplié et donné en abondance par Jésus n’est pas la manne d’autrefois de Moïse. Jésus parle d’un pain pour le présent, pain de Dieu qui descend du ciel, pain véritable qu’il est lui-même. Difficile à croire, bien sûr ! Pourtant la foule en demande encore : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là ! »
Nous aimerions bien être habités, transportés par un tel désir. Qu’en est-il de notre faim de Dieu lorsque nous tendons nos mains pour recevoir le Corps du Christ à l’Eucharistie, pain rompu pour la vie du monde ? Une chose est sûre, le don dépasse infiniment notre désir et notre entendement. Sans jamais vraiment tout saisir, nous répondons ‘Amen’ à cette présence d’amour offerte : ‘Oui’ à la vie de Dieu dans ma vie ! Ce oui est en croissance jusqu’à notre entrée dans l’éternité de dieu.
Dans l’entre deux, il y a le pain de Dieu.
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« Cousinades » !
17ème dimanche du temps ordinaire – Année B – 29 Juillet 2018
Jn 6, 1-15
L’Évangile de ce dimanche pourrait faire penser à quelques « cousinades » ! où chacun s’invite dans un joyeux partage… mais st Jean l’évangéliste n’est pas de cette veine : il nous oblige à creuser plus profond et à lever les yeux plus haut .
Lorsque Jésus gravit la montagne c’est que quelque chose se prépare de grand …Il nous appelle « en haut », et puis une précision nous secoue : « la Pâque des Juifs était proche »… nous voilà en éveil : ce qui va se vivre dans la simplicité d’un partage sur l’herbe, c’est un signe, un vrai ,un grand signe à décrypter… Jésus n’est pas seulement l’ami prévoyant et généreux qui nourrit la foule,il est le Berger, le vrai qui prend soin de ceux qui lui sont confiés : « sur des prés d’herbe fraîche,il me fait reposer… »
Quelle lecture pour aujourd’hui de cette prophétie en acte qui révèle l’identité du Seigneur de nos vies !
Quelle confiance à renouveler en Celui que nous suivons et qui se donne Lui-même en nourriture !
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Enfin des vacances !
Mc 6. 30-34
16ème Dim TO B
L’Évangile de ce 16ème dimanche du Temps Ordinaire se situe au moment où, revenant de mission, les Apôtres sont invités par Jésus à venir se reposer un peu. Enfin des vacances !
Or Jésus attire déjà à lui des foules considérables et le projet est vite mis à mal. Alors le texte se focalise sur l’immense compassion de Jésus qui se met à enseigner longuement aux brebis sans berger. Il n’y a que l’amour pour nous faire dépasser nos limites !
Ce qui étonne dans la découpe du texte liturgique, c’est de ne pas lire la suite qui raconte la multiplication des pains. Mais cela a bien un sens :
Tout d’abord celui que nous retrouvons dans nos Eucharisties même : en effet, à quoi nous servirait de recevoir le pain de Dieu si nous n’écoutions pas sa parole, si nous ne cherchions pas à l’assimiler et donc à la vivre ? Ce serait nous trouver en totale contradiction avec le Corps du Christ reçu alors !
Ensuite, ce découpage liturgique nous révèle, plus prosaïquement, qu’avant de courir après les biens de la terre, il nous est essentiel de rechercher ce qui nourrit en nous la Vie éternelle.
Alors, des vacances, oui, mais en profitant de cette occasion pour revenir en douceur à la Parole de Dieu, pour s’en nourrir plus profondément, et pour en témoigner. Bonne vacances !
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Envoyés
15ème dimanche du temps ordinaire – Année B – 15 Juillet 2018
Marc 6, 7-13
Dans l’évangile de ce dimanche Jésus envoie les Douze, et cela après « l’échec de Nazareth » lu dimanche dernier.
Il n’a pas choisi le moment du succès, après les guérisons nombreuses et les foules amassées, avides de paroles et de vie. Il envoie les Douze après avoir connu le rejet de son message et de sa présence. Après qu’Il se soit étonné du manque de foi de ses plus proches.
Ce même manque de foi précède le deuxième envoi des apôtres, après la Résurrection. Et ce sont eux, les Onze, qui n’ont pas cru leurs proches, Marie-Madeleine, les deux disciples, témoins du Christ vivant. Jésus leur en fait le reproche.
Puissions-nous nous souvenir que les paroles que nous annonçons s’adressent d’abord à notre propre difficulté à croire. Le disciple du Christ a reçu autorité sur les esprits impurs pour qu’à son passage la paix et la vie gagnent du terrain sur les forces du mal, mais il n’a pas reçu autorité sur l’homme. De même que la foi ne peut pas être forcée, sinon par l’amour révélé du Christ, ainsi seuls le dépouillement et l’humilité du témoin pourront faire signe au prochain.
C’est « Dieu qui montre aux égarés la lumière de sa vérité pour qu’ils puissent reprendre le bon chemin », faisons lui confiance !
Tableau de Macha Chmakoff “L’appel des disciples” https://www.chmakoff.com/Themes_bibliques/Nouveau_Testament/index.html
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« Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. »
14ème dimanche du temps ordinaire. Année B. 8 Juillet 2018.
Marc 6, 1-6
« Pour qui se prend-t-il, celui-ci ? Il est l’un des nôtres après tout ! » Voilà en quelque sorte la réaction des habitants de Nazareth devant l’enseignement de Jésus et les miracles qu’il a opéré. N’avons-nous pas, nous aussi, cette tentation de croire bien connaître nos proches et de les enfermer dans cette connaissance ?
Allons un peu plus loin. Derrière la réaction négative des Nazaréens, il y a sans doute déjà cette question : comment accepter que le Très Haut, le Tout Puissant, se fasse l’un de nous et soit présent au milieu de nous ? C’est le scandale de l’Incarnation, contre lequel nous butons encore aujourd’hui. « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. »
Et Jésus, comment réagit-il à ce mauvais accueil ? Il s’étonne de leur manque de foi, c’est tout. Il est comme impuissant et ne fait aucun miracle, ou quasiment pas. Déjà, nous entrevoyons le drame qui conduira le Fils de Dieu jusqu’à la mort sur la Croix. Son amour est tout puissant, il peut tout. Mais, comme tout véritable amour, il est aussi faible car il attend d’être reçu.
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Qui m’a touché ?
13ème dimanche du temps ordinaire. Année B. 1° Juillet 2018.
Marc 5, 21-43
L’évangile de ce dimanche entrelace deux histoires où le Seigneur Jésus se révèle médecin des corps et des âmes.
Ce jour-là, autour de Jésus, il y a foule. Une femme s’y faufile et touche “la frange de son vêtement“. Sa vie ne tient qu’à ce fil et à sa foi. Bousculé, pressé de toutes parts, le Seigneur perçoit ce geste-là. Il s’expose au toucher naïf et audacieux, humble et confiant de celle qui perd sa vie avec son sang. C’est une impure, une “intouchable” qui le “touche” et qu’il sauve. Pour elle et pour nous, il donnera son sang et sa vie.
Un père le supplie pour sa fille, “à toute extrémité“. En cette extrémité et même au de-là, Jésus la cherche, la trouve et lui “saisit la main” : “Lève-toi !“. Et il ordonne qu’on la fasse manger. Manger, boire, c’est vivre ! Jésus ressuscité, en partageant leur repas, prouve à ses disciples la réalité charnelle de sa vie nouvelle.
C’est la Pâque du Seigneur, son passage dans nos vies, ne craignons pas, croyons seulement.
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« Jésus est-il fou ? »
10ème dimanche du temps ordinaire. B. 10 juin 2018
Mc 3, 20-35
L’évangile de ce dimanche nous montre Jésus incompris par les siens, et par les scribes venus de Jérusalem. Comment ne pas être touché par ce Dieu qui, pour nous sauver, accepte de vivre cette expérience assez commune de ne pas être compris par ses proches et par les autorités ? Et nous savons bien jusqu’où le conduira cette incompréhension…
Alors qu’il est au tout début de sa vie publique, on reproche déjà à Jésus le bien qu’il a pu faire. Il a guéri de nombreux malades, expulsé des esprits impurs : mais ce pouvoir ne peut lui être donné que par Satan ! Avec un calme surprenant, Jésus dénonce l’incohérence de cette accusation : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? » Jésus invite ici ses auditeurs à choisir entre les esprits impurs et l’Esprit Saint. Il ne peut y avoir d’alliance entre les deux.
Cette réponse relève d’une simple sagesse humaine inaccessible à ses adversaires. Quant aux siens, il leur reste à découvrir que celui qui leur est si proche leur révèle la « folie de Dieu plus sage que la sagesse des hommes ».
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Solennité du Sacré Coeur de Jésus.
8 Juin 2018.
Jn 19, 31-37
L’amour, le “grand amour” ! On en rêve, on le désire, il est bien rare… Pourtant, tout amour est grand, l’Écriture nous le dit : “Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu”. L’amour qui a trouvé sa plénitude dans le cœur ouvert du Christ, est présent dans tout geste d’amour humain, le plus humble, le plus secret. L’amour a ceci de particulier qu’il a partie liée avec la mort, et avec la vie, l’évangile de la fête en témoigne. C’est du côté transpercé de Jésus que jaillit la source d’eau vive. A l’instant même où la mort signe son triomphe, l’amour librement, la traverse et se donne. Avec Saint Paul nous le croyons : “L’amour ne passe jamais”. “Et nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères”. Tel est, en vérité, le “grand amour”.
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Au nom du Père et du Fils et du saint Esprit .
27 Mai 2018
Mt 28, 16-20
“Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit“… Telle est la signature chrétienne de la prière. Prier, c’est se revêtir de la protection du Dieu Trois fois Saint contre les attaques du Mauvais. C’est choisir la communion de l’Amour plutôt que la division qui tue. Dieu est communion, il nous invite à participer à cette circulation intime de la vie, de l’amour qui est en lui, qui est lui. C’est pour cela qu’il nous a rejoint dans notre humanité jusque dans ses profondeurs : pour “que nous soyons unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité” .
“Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit“… Ces mots sont, à eux seuls, une confession de foi. Le signe de la croix qui les accompagne s’inscrit dans notre chair pour que nous vivions en notre humanité ce que nous proclamons de sa divinité. Les liens de l’amour sont plus forts que la mort, ils lui résistent, bras ouverts, coeur ouvert “afin que soit brisée la mort et manifestée la résurrection“.
“Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit pour les siècles des siècles, Amen.
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Dieu, l’Esprit, est donné et se donne
Solennité de la Pentecôte
20 Mai 2018
Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15
Ce soir nous entrons dans la fête solennelle de la Pentecôte par laquelle le Père et le Fils réitèrent le don de l’Esprit à l’Église.
En lisant les Actes des Apôtres, nous voyons bien que la première communauté chrétienne a reçu de multiples effusions de l’Esprit. C’est dire combien l’Amour de Dieu, l’Esprit Saint nous accompagne tous et chacun.
D’ailleurs, Il nous conduit non pas vers la vérité mais « dans la vérité ». Qu’est-ce à dire ? Cela n’a rien d’abstrait. Il s’agit d’entrer dans l’intimité du Christ Sauveur pour continuer sa mission de salut dans le monde et connaître le Père « de qui vient tout don parfait ».
Comment saurons-nous si nous sommes sur le bon chemin ? Écoutons Saint Paul : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. » Ga 5, 22
En cette veille de fête, tournons-nous vers la Vierge Marie qui a si bien collaboré à l’œuvre de l’Esprit. Qu’elle intercède pour chacun de nous, pour l’Église et pour le monde, afin que tous reçoivent la « vie en plénitude ».
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L’union ou l’unité ?
7ème dimanche de Pâques – Année B -Dimanche 13 mai
Jn 17 11b-19
Dans l’Évangile de ce dimanche, alors que Jésus sait qu’il va vers sa Passion, il implore le Père pour ses disciples : « Père saint, garde-les unis dans ton nom »
« L’union fait la force », pourrait-on dire.
Mais si, pour la Belgique dont c’est la devise, il s’agit probablement d’être une puissance économique et militaire ; pour nous, par notre vie en Jésus, nous pouvons aller au-delà de cette devise :
Être unis dans le nom de Dieu est bien différent d’une union arrangée, morose et à demi-satisfaisante ; Dieu nous a appelés à l’unité tels que nous sommes, avec nos caractères bien affirmés !
Saint Augustin dans sa règle précise : « nous sommes réunis (…) pour faire une seule âme et un seul cœur en Dieu. » Cette unité est possible car, oubliant notre ego, comme la première Église des apôtres, nos vies sont orientées vers Dieu et en Dieu, pour sa plus grande gloire.
Si la force peut être comprise comme une domination physique, elle est aussi et surtout un des sept dons de l’Esprit Saint.
Par la vie chrétienne, la paix et la joie demeurent en nous… pas celles du monde, mais la paix et la joie que Dieu nous donne par grâce.
Alors nous vivrons de cette force divine qui nous permet d’accueillir bonheurs et épreuves dans l’amour de Dieu et de notre prochain.
Oui, remis par le Fils dans les mains du Père et sanctifiés par l’Esprit, nous sommes une Église unie, envoyée dans le monde pour témoigner avec force et confiance du salut offert par Dieu.
Illustration : “Qu’ils soient un comme nous sommes un” Macha Chmakoff
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Déjà notre victoire !
Ascension du Seigneur, Année B – 10 mai 2018
Marc 16,15-20
Fête de l’Ascension ! Montée du Seigneur Jésus au ciel ! Est-ce qu’il quitte la terre à jamais pour entrer seul dans la Gloire de Dieu ? Devient-il un disparu, un absent aux abonnés des humains ? S’il en est ainsi, Dieu se contredirait et son dessein de salut serait inachevé. D’ailleurs, nous avons pour indice la question des messagers de Dieu adressée aux apôtres tout désemparés, après l’ascension de leur maître dans les hauteurs : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »
Autrement dit, cet événement n’est pas une histoire d’astronomie ! Il révèle notre destinée humaine : l’ascension du Christ ressuscité est déjà notre victoire. Il nous ouvre le chemin du ciel. Assis à la droite du Père, le Fils est la Tête entrainant le Corps entier dans sa plénitude de vie et d’amour. Par le don de l’Esprit, le Christ nous donne d’avoir part ensemble à l’amour infini du Père et à ne faire qu’un seul corps.
Ainsi, nous ne sommes pas des nomades isolés et sans boussole sur cette terre, notre ultime demeure est celle de Dieu où le Christ est tout et en tous. Là est notre espérance !
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En plein cœur de Dieu et de son amour.
Dimanche 6 mai 2018. 6° Dimanche de Pâques. B.
Jean 15, 9-17
En ce dimanche, l’évangéliste Jean nous conduit droit au centre : en plein coeur de Dieu et de son amour.
L’amour, nous le cherchons tous, parfois par des chemins de traverse, parfois dans les brûlures des épines et des ronces, parfois et par grâce, en pure simplicité.
Si, par bonheur, sur la terre, nous en avons goûté les prémices humaines, alors nous avons pressenti ce qu’est le ciel. Telle est la joie que le Seigneur nous offre, celle qui, dès ici-bas, a traversé la mort. Une joie pétrie d’humilité, sans éclats insolents pour ceux qui souffrent, une joie qui se donne mais jamais ne s’affiche. La joie de Dieu en nous, ne serait-ce pas le fruit de la liberté d’aimer tout comme Jésus, son Fils, nous a aimés, jusqu’à l’extrême ? Impossible, me direz-vous et il vous sera répondu : “Va jusqu’où tu ne peux pas.“*
* Nikos Kazantzaki (“Lettre au Greco”)
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Nous voici, ce dimanche, dans la suite de l’évangile de St Jean : la semaine dernière Jésus proclamait ouvertement qu’Il était le Bon Berger, aujourd’hui Il s’identifie à la Vigne véritable.
Pour les Juifs, c’est une évocation qui fait écho à de multiples textes comme celui de la Vigne rebelle chez le prophète Osée, de la Vigne précieuse et choisie d’Isaïe et… qui ne donne que de la piquette !… Évocation dure à entendre car il s’agit, en fait, du Peuple élu, que Dieu s’est choisi et qui refuse de reconnaître son envoyé! Jésus appelle ses amis à rester attachés à Lui , à sa Parole, comme les sarments sur la vigne pour porter le fruit de salut que Dieu espère.
On dirait que Jésus supplie ses disciples, et nous aussi, de laisser la sève divine couler dans nos vies pour que la fécondité de Dieu soit révélée et que dans le monde , nous soyons témoins de cette fructification extraordinaire de la Parole vivante :
« C’est la Gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit » une seule condition : rester solidement attachés à la Vigne qui est le Christ.
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La vie, c’est quand cela circule !
4ème Dimanche de Pâques, Année B – 22 avril 2018
Jn 10, 11-18
Les images fades du bon berger, que nous avons trop vues, ont perdu la saveur de l’évangile. Soyons d’autant plus attentif à la force de la Parole de Dieu de ce dimanche.
Ce qui différencie le bon berger du mercenaire, c’est que les brebis comptent vraiment pour lui. Et Jésus va plus loin : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père. » Le Fils nous a reçu du Père : « Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi ». Il nous connaît, il nous aime, comme il est lui-même aimé du Père.
Nous comprenons mieux cette liberté incroyable du Christ : « Ma vie, nul ne peut me l’enlever, je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau. » Parce qu’il aime le Père et qu’il sait qu’il a tout reçu de lui, le Fils donne sa vie, par amour. Et cette vie donnée portera du fruit, il la recevra donc de nouveau, au centuple !
Puissions-nous nous aussi entrer dans cette relation de don. Là est la vraie vie ! Quand cela circule, quand nous ne retenons rien pour nous-même et que nous donnons tout ce que nous avons nous-même reçu.
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« J’ASSURE ! »
3ème Dimanche de Pâques, Année B – 15 avril 2018
Lc 24, 35-48
En ce 3ème Dimanche de Pâques, écoutons la parole de Jésus ressuscité qui nous demande d’être ses témoins.
Mais, comment est-ce possible, me direz-vous : Comme les Apôtres, à nos heures, nous trahissons, nous renions, nous doutons, nous fuyons : comment pourrions-nous témoigner du Christ mort et ressuscité ?
Jésus nous répond : « J’ASSURE ! »
Comment assure-t-il ?
C’est simple : de même qu’en devenant homme, il a assumé notre condition humaine avec ses faiblesses et ses limites, ses souffrances, avec sa mort même, de même Jésus, homme et Dieu, assume la faiblesse de son Corps qui est l’Église, jusque dans ses péchés.
Pour cela, il lui donne, il nous donne sa Parole et son Esprit, les sacrements qui nous renouvellent.
Aussi en nous ouvrant à ses dons, tout est possible à Dieu. Et tout est possible à celui qui croit.
Alors, réjouissons-nous !
Tout nous est donné, enfants de Dieu, dans le Christ, pour être témoins de la force de son amour et de sa miséricorde.
Alors, allons de l’avant, et pensons à notre Sauveur !
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Ses mains et son côté
2ème Dimanche de Pâques, Année B – 8 avril 2018
Jean 20, 19-31
Après avoir fait irruption dans le cercle de ses disciples, Jésus «leur montra ses mains et son côté».
Il aurait pu leur apparaître indemne, royalement lumineux, mais non, c’est aux traces de sa souffrance qu’il se fait reconnaître. Thomas l’a bien compris. Il veut voir et toucher. «Toucher du doigt», selon le dictionnaire : «vérifier par soi-même la réalité d’un fait». C’est ce que l’apôtre Thomas, absent à la première manifestation du Maître, réclame avec force.
Voir Jésus en croix, c’était facile, il était exhibé aux yeux de tous.
Reconnaître Jésus Ressuscité, c’est faire le lien entre l’homme défiguré et l’homme transfiguré qui se montre aux siens. Cette apparition improbable, pour devenir réelle «pour nous» doit prendre corps « en nous ». La foi des disciples est indissociable de la réalité brute, indiscutable, de leur expérience. Le Seigneur ressuscité porte les traces indélébiles de son histoire humaine. Thomas souligne cette vérité. En voyant l’homme, il reconnaît Dieu: «Mon Seigneur et mon Dieu !»
Demandons cette grâce à la divine miséricorde que nous implorons en ce dimanche.
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Demain, Jésus entre à Jérusalem
Dimanche des Rameaux– Année B – 25 Mars 2018
Jn 12, 12-16
Demain, Jésus entre à Jérusalem – C’est une entrée royale et messianique :
« Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Mais Jésus n’est pas dupe. Même si le Père a ressuscité Lazare, son ami, Marie, la veille de son arrivée à Jérusalem, l’a oint de parfum en prévision de son ensevelissement, a-t-il annoncé.
Et, après demain, il dira à ses disciples : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas… »
Et pourtant Jésus laisse faire la foule : palmes, acclamations, tout y est pour qu’il soit enfin reconnu comme Sauveur.
Mais le Sauveur n’est pas le libérateur politique. Jésus n’est Sauveur que parce qu’il aime le Père et parce qu’il nous aime jusqu’à la fin.
Il n’est le Sauveur que parce qu’il est le Fils très aimant du Père et que sa façon de se donner révèle le Père qui nous aime.
Voilà le Salut : devenir à sa suite, dans notre être et dans notre vie, les filles et les fils du Père.
Aussi, n’ayons crainte de fréquenter le Fils – en particulier dans sa Pâque – C’est lui qui nous communiquera la Vie dans la communion du Père, du Fils et de l’Esprit.
Belle semaine Sainte !
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“J’attirerai à moi tous les hommes !”
5 ème dimanche de Carême – Année B – 18 Mars 2018
Jn 12, 20-33
« Elevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ! » dit Jésus.
Dernier dimanche de Carême, précédant la célébration des Rameaux et de la Passion, Jésus parle de la venue de son Heure, elle correspond à sa mort sur la croix et à sa glorification. Unique événement, difficile à saisir par nos esprits humains tant cette gloire est paradoxale.
Or, Jésus est précisément venu dans le monde pour cette Heure. Elle est son retour vers le Père, son passage vers le Père avec nous. Ainsi sa glorification est aussi l’heure de notre salut. Mais avouons-le, le chemin indiqué par Jésus va à l’encontre de nos désirs humains de gloire, de réussite, d’accomplissement… L’image du grain tombé en terre a un air bucolique, mais la réalité est plutôt âpre. Pour porter beaucoup de fruit, la semence doit mourir à elle-même.
Sur la croix, le prince du monde meurt avec le Fils de l’homme, et celui-ci devient « pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (He 5,9). Le chemin serait impossible si le Christ ne nous attirait à lui, comme il l’a promis avant l’heure de sa Pâque.
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Voulons-nous être sauvés ?
4 ème dimanche de Carême – Année B – 11 Mars 2018
Jn 3, 14-21
L’évangile de ce 4ème dimanche de Carême nous fait entrer au cœur du combat du Christ qui le mènera à la passion et à la mort sur la croix. D’un côté, il y a le Christ, le Fils unique du Père, « envoyé pour que, par Lui, le monde soit sauvé ». De l’autre, il y a nous, les humains, qui préférons les ténèbres à la lumière car nos œuvres sont mauvaises. La rencontre est-elle possible ? La bonne nouvelle apportée par le Christ, c’est que le refus de l’homme n’a pas le dernier mot. « La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. »
Dieu prend l’initiative et ne cesse de nous appeler à la conversion pour que nous ayons la vie. Déjà, dans le désert, Dieu demande à Moïse de dresser un serpent d’airain pour que ceux qui ont été mordus par des serpents brûlants soient sauvés s’ils se tournent vers le serpent d’airain. Mais avec son Fils, Dieu nous donne bien plus encore. Pour ceux qui croient, la croix devient le signe de l’amour gratuit et indéfectible de Dieu pour tout homme.
Saurons-nous reconnaître que nous avons besoin d’être sauvés et entrer, humblement, dans la joie du Père qui voit ses enfants qui étaient perdus revenir à la vie ?
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Temple du Seigneur ! Temple du Seigneur !
3ème dimanche de Carême année B – 4 mars 2018
Jn 2, 13-24
Ils ne gênaient personne, ces marchands de bœufs, de brebis et de colombes. Ils étaient bien placés à l’entrée du Temple, et tout le monde y trouvait son compte : acheteurs et vendeurs. Tous faisaient leurs affaires pour une cause éminemment religieuse. Il y avait donc un problème ? Oui, et Jésus ne peut supporter de voir la Maison de Dieu profanée par ceux qui, dans leur aveuglement, oublient Dieu pour satisfaire leurs propres intérêts. Histoire ancienne, mais si actuelle !
Jésus se met en colère, sainte colère, juste colère, violente en actes et paroles, digne des anciens prophètes. Et c’est bien d’une prophétie qu’il s’agit : “Détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai“…. “Mais lui parlait du Temple de son corps“. Car, encore un peu de temps et il sera profané, bafoué et même détruit ce Temple où Dieu demeure. Pour Jésus, c’est l’heure où tout s’accomplit, l’heure de la douceur et de l’humilité face à la violence aveugle.
“Aussi , lorsque Jésus se releva d’entre les morts” ses disciples se souvinrent et leurs yeux s’ouvrirent. Demandons cette grâce pour l’Église de Dieu, notre Église.
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La Gloire du Ciel !
2ème dimanche de Carême année B – 25 Février 2018
Mc 9, 2-10
En ce deuxième dimanche de carême, nous faisons mémoire de la Transfiguration de Jésus sur le Mont Thabor 40 jours avant sa Pâque, comme nous le faisons aussi le 6 Août, 40 jours avant la fête de la Croix Glorieuse.
C’est une fête de la Lumière que nos frères et sœurs d’Orient chérissent particulièrement.
Que nous dit la lumière ?
La lumière de cette terre a plusieurs caractéristiques :
– Tout d’abord, elle fait apparaître les choses cachées dans les ténèbres.
– Elle leur donne de l’éclat.
– Enfin, elle peut éblouir lorsqu’elle devient très forte.
La lumière dont rayonne Jésus transfiguré témoigne de son origine divine et fait de lui le vrai Soleil :
– Soleil de justice qui met à jour nos ténèbres,
– mais Soleil qui donne éclat au meilleur de nos êtres, et nous maintient dans l’action de grâce,
– une lumière d’amour si forte qu’elle purifie nos cœurs mais une lumière d’amour pleine de tendresse et de miséricorde qui nous couvre de sa nuée pour nous apprendre à cheminer de pas à pas comme fils et filles dans le Fils Unique.
Voilà beaucoup de chaleur en notre cœur pour suivre celui qui passera sur cette autre montagne du Golgotha afin de nous mener à la Gloire du Ciel !
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Tu es le Dieu qui me sauve
1er dimanche de Carême – 18/02/2018 – Marc 1, 12-15
Dans le déluge ou au désert, les textes de ce 1er dimanche de Carême nous conduisent en des lieux hostiles, habités par les forces du mal et la mort. Mais ils ne nous y conduisent pas sans secours !
L’arche pour protéger Noé et les siens, l’Esprit qui pousse Jésus, signifient la présence prévenante de notre Dieu dans ces lieux de ténèbres. Noé, Jésus, peuvent tenir au lieu du danger, parce qu’ils sont d’abord dans la main du Père.
Dieu ne gomme pas le mal pour ses bien-aimés, mais Il les munit de Sa Parole et de Son Souffle. Alors le mal s’épuise contre la force de Son amour, de Son alliance, qui, elle, est inépuisable. Satan ne sera pas effacé mais vaincu.
A la suite de Jésus, nous pouvons être conduits en ces lieux où les forces du mal nous attaquent. Jésus a épuisé Satan au désert, il l’a terrassé sur la Croix. Il l’a fait avant nous et pour nous, et il nous donne part à sa victoire dès aujourd’hui par l’eau du baptême.
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve. Ps 24
1P3, 8-22 – Eph 6, 1-14 – Rm 8 28-38
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Le lépreux
Marc 1, 40-45.
Aujourd’hui, l’évangile nous raconte l’histoire du lépreux guéri.
Ce lépreux, véritable danger public, ne crie pas “Impur ! Impur !” pour avertir les imprudents. Il ne couvre pas son visage comme le prescrit le Lévitique. Il s’approche de Jésus “à découvert”, tout confiant, et il le supplie à genoux : “Si tu veux, tu peux me purifier”. Il est là le miracle, dans cette audace, cette liberté, cette foi. L’homme rompt la solitude à laquelle sa maladie le condamne : lui, “l’intouchable”, se laisse toucher par Jésus.
C’est de la peur que Jésus guérit d’abord cet homme, la peur d’être rejeté, une fois de plus. Rencontre décisive, scellée dans sa chair, inconcevable nouveauté du salut.
Une nouveauté que l’homme ne retient pas, qui échappe à tout contrôle même celui des prêtres chargés d’attester la guérison. La Bonne Nouvelle court, de bouche en bouche, d’oreille à oreille, elle vole sur les ailes de l’espérance. Jésus, lui, se cache au désert. “Aussitôt”, comme dirait saint Marc, les foules le rejoignent.
Seigneur, si tu veux, tu peux !”
Et si la vie n’était pas un destin ?
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Une journée type de Jésus
Mc 1, 29-39
Dans l’évangile de st Marc, on appelle parfois la péricope de ce dimanche «une journée type de Jésus». A l’appel de ses disciples Jésus guérit la belle-mère de Pierre et délivre tous ceux qui sont atteints dans leurs corps et leurs esprits, il expulse les démons et rend ainsi la santé à tous ceux qu’on lui amène. Il fait tout ce qu’Il sait faire, pourrait-on dire.
C’est bien le condensé de ce que nous trouverons mis en œuvre au long des pages de cet évangile, mais … avons-nous à faire à un simple guérisseur? Une courte incise ouvre alors une perspective tellement plus vaste: «bien avant l’aube, Jésus sortit, se rendit dans un endroit désert et là, Il priait».
Tout est dit: Jésus n’est pas un marchand de bonheur! Il se reçoit tout entier du Père et c’est le Père-ami-des-hommes qui l’envoie porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, guérir les cœurs brisés…
L’évangile de Marc peut alors se déployer jusqu’au terme de la Révélation dans le cri du centurion , païen qui voit Jésus mourir sur la Croix: «Vraiment cet homme était Fils de Dieu».
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“Es-tu venu pour nous perdre ?”
4ème dimanche du temps ordinaire – Année B – dimanche 28 janvier 2018
Mc 1, 21-28
Après l’appel vigoureux à la conversion et l’appel des premiers disciples, dans l’évangile selon st Marc, Jésus entre pour la première fois dans une synagogue. Et sa présence déclenche aussitôt une attaque violente d’un esprit impur. A peine entré en scène, pourrait-on dire, voilà qu’est révélé d’une manière saisissante la mission de Jésus. Jésus n’est pas pris au dépourvu. Si l’esprit impur savait que Jésus était le Saint de Dieu, Jésus, lui, le démasque et lui cloue le bec : « Silence, sors de cet homme. » Un vrai combat entre Dieu et Satan, dont déjà le Christ sort vainqueur.
Notons cette question terrible de l’esprit impur : « Es-tu venu pour nous perdre ? »La peur des démons est parfois aussi la nôtre. Voir Dieu comme celui qui traque nos faux pas est une tentation pour nous. D’autant plus pernicieuse que Jésus est venu, non pour nous perdre, mais pour nous sauver. Il veut que nous ayons la vie, la vie en abondance et s’apprête pour cela à combattre le mal qui nous entrave. Rappelons-nous la promesse de notre baptême : renoncer à Satan et rejeter le péché. Revêtons, avec confiance, les armes du Christ pour ce combat.
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Voulons-nous, oui ou non, servir le Seigneur ?
3ème dimanche du temps ordinaire – Année B – dimanche 21 janvier 2018
Mc 1, 14-20
Nous pensions entrer dans le temps ordinaire, celui qui est sans surprise, puisque tout est dans l’ordre. Et bien non!
Dès, ce 3ème dimanche, la Parole de Dieu vient nous bousculer et comment!!! Elle nous accule à prendre une décision.
Voulons-nous, oui ou non, servir le Seigneur?
Nous ne pouvons plus clocher des 2 pieds: un jour c’est oui, un jour c’est non…Nous ne pouvons plus remettre à demain ou après demain la lutte contre notre péché.
Jonas est très clair…«Encore 40 jours,comme ça, et nous serons détruits » Autrement dit: « ça suffit! Arrête! »
Plus qu’une menace ou un ultimatum c’est un avertissement.«Attention, le mal, ça fait mal»
Nous n’avons plus le temps de tergiverser. Les temps sont courts, le Royaume est là.… Pourquoi ne pas y entrer?
Si nous peinons dans nos efforts de conversion, souvenons-nous que le Seigneur prend plaisir à faire grâce. Il a envoyé son propre fils pour nous repêcher du fond de l’abîme. Les apôtres lançaient leur filet pour prendre du poisson..Jésus les a embauchés pour ramasser dans la mer de ce monde tout ce qui est perdu et loin de Dieu.Sa Parole a retenti : venez à ma suite
Et si on laissait tout, ou ceci ou cela, pour Le suivre, pour aller de l’avant en pensant à notre Sauveur, qui peut tout en nous… ??
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Une mèche qui s’enflamme !
2ème dimanche du temps ordinaire – Année B – dimanche 14 janvier 2018
Jean 1, 35-42
L’Évangile de ce dimanche ordinaire peut faire penser à une mèche qu’on allume et qui commence à courir sur le sol.
C’est Jean-Baptiste qui éveille le désir de ses disciples en désignant Jésus comme l’Agneau de Dieu. Ceux-ci se mettent à suivre Jésus et à son invitation « Venez et voyez » restent avec lui ce jour-là. Ils commencent à apprendre où est sa demeure : la vie avec le Père. Ils en sont touchés et, dès lors, leur désir devient partage du Trésor : « Nous avons trouvé le Messie ! »
Ce sont les premiers disciples – La chaîne sera longue !
Il leur faudra apprendre aussi que ce Messie est bien ce qu’avait dit le dernier des prophètes : « L’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », et donc, que vivre à sa suite passe par la Croix.
Mais en marchant avec lui, ils ont déjà trouvé la perle précieuse qui leur permettra d’accéder au Royaume et de passer toutes les épreuves. Jésus leur en donnera la clé : « Demeurez en mon amour ! »
C’est à entendre et à vivre tous ensemble pour que le monde croit !
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Un astre s’est levé
Solennité de l’Epiphanie – Année B – dimanche 7 janvier 2018
Matthieu 2,1-12
Nous célébrons la fête de l’Epiphanie, manifestation du Christ pour tous les peuples, la joie de Noël ne connaît pas les frontières.
« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8). A Bethléem, cette béatitude s’est pleinement réalisée pour les bergers d’abord, puis pour les mages venus d’Orient. Dans la nuit de Noël, une lumière nouvelle a resplendi ! Son éclat dans le ciel n’a pas échappé aux sages d’Orient. Ils ont vu se lever une étoile, ils l’ont suivie en toute confiance jusqu’en Judée, terre où est né un nouveau roi, contrée où règne un autre roi, Hérode le Grand. Lui n’a pas vu d’étoile, il ignore tout, sauf son pouvoir. Il doit faire appel au savoir des autorités religieuses de son peuple pour connaître le lieu de naissance du Messie attendu par Israël et recherché par les mages. C’est à Bethléem que la naissance du Christ sauveur était annoncée par la prophétie.
Guidé par l’astre nouveau, ces astrologues au cœur pur continuent leur voyage… A Bethléem, ils trouvent le nouveau roi, un nouveau-né dans une mangeoire. Tout ce voyage pour une telle vision ! Aussitôt, ils se réjouissent et se prosternent. Avec les yeux du cœur, ils voient le Verbe de Dieu, Lumière née de la lumière, Lumière venue éclairer les Nations.
Comme eux, saurons-nous être appelés dans notre nuit par cette étoile ? et être mis en route, ou nous lever à nouveau pour vivre une épiphanie ?
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Heureuse !
Solennité de Marie Mère de Dieu – 1er Janvier 2018
Nous célébrons en ce jour la solennité de la Sainte Mère de Dieu.
A Noël , nous avons vu le nouveau-né emmailloté dans une crèche. Nous avons reconnu le Messie et contemplé le Verbe de Dieu .
Aujourd’hui nous levons les yeux sur sa Mère :
Heureuse es-tu toi qui l’as nourri , qui l’as bercé, qui l’as changé, qui lui as appris à parler.
Heureuse es-tu toi qui as pu t’inquiéter pour lui, qui a cherché à le comprendre.
Heureuse es-tu toi qui l’as soutenu de la force de ton amour, quand l’hostilité grandissait autour de lui.
Heureuse es-tu toi qui as cru , debout au pied de la croix , que la Puissance du Très-Haut vous prenait sous son ombre.
Heureuse es-tu en ton Fils ressuscite ! Ta joie, nul ne peut la ravir !
Heureuse es-tu Sainte Mère de Dieu !
Accorde nous de garder toutes ces choses en notre cœur et d’accueillir , nous aussi , le Verbe de Vie. Que chaque matin de cette nouvelle année, La Parole éveille notre oreille pour que nous l’écoutions comme ses disciples.
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Dieu apprend à devenir homme !
Dimanche de la Sainte Famille – Année B – dimanche 31 décembre 2017
Lc 2, 22-40
Fêter la Sainte Famille dans l’Octave de Noël, c’est nous inviter à contempler ce Dieu qui a voulu prendre notre humanité. Excepté le péché, le Christ a tout revêtu de notre humanité. Le voilà petit enfant, ayant besoin de ses parents, apprenant d’eux à devenir un homme ! Lui, le Fils de Dieu, venu accomplir la volonté de son Père commence par apprendre à obéir à Marie et Joseph, comme tout enfant.
La Sainte Famille n’est pas une famille modèle, parfaite. Les évangiles sont très sobres concernant Marie et Joseph. Ce qui compte, c’est leur foi en Dieu. Depuis longtemps déjà, Marie et Joseph savent que leur vie est entre les mains de Dieu. Et ils avancent confiants même si la volonté de Dieu les déroutent. Oui, Marie et Joseph ont de quoi être étonnés de ce qui est dit de cet enfant qui n’a que quarante jours. Mais ils accueillent la prophétie de Syméon. « Sa mère, nous dit Saint Luc, gardait dans son cœur tous ces événements. »
Voilà sans doute ce qui unit la Sainte Famille par le plus profond : écouter et vouloir accomplir la volonté de Dieu. Jésus ne dira-t-il pas plus tard : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. »
Et nous, désirons-nous appartenir à cette Sainte Famille ?
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Espérance d’incarnation
Noël 2017 B
Nicodème dit à Jésus : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? »
Chères sœurs, chers frères et sœurs, nous sommes si heureux d’être réunis en cette veille de Noël, dans l’intimité de la belle église de et la ferveur de notre foi. Oui, il fait bon ici ce soir nous préparer à la venue de l’Enfant-Dieu.
Et cependant… avons-nous pas vu, dans un coin, le vieil homme Nicodème, qui se répète doucement à lui-même, lui qui connaît la vie (depuis si longtemps) : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? » Est-ce que l’Enfant Jésus, aujourd’hui, va renaître ? Est-ce pour de bon la Fête, ce soir, qui sonnera au clocher? N’est-ce pas plutôt le sang, les larmes, l’injustice, la faim, le froid, la trahison, qui de siècles en siècles se renouvellent (depuis si longtemps que Jésus est né) ?
« Notre Père, qui es aux cieux… ne laisse pas nos cœurs entrer en tentation ! » Avons-nous pas reconnu, au fond de nous, le vieil homme dont parle saint Paul, qui répète jusqu’à extinction : « Comment un homme peut-il naître, étant vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? »
« – Comment, dit Jésus, tu es maître en Israël et tu ignores ces choses ? En vérité, en vérité, ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est Esprit. A moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ! Si vous ne croyez pas quand je vous dis les choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous dirai les choses du ciel ? »
Aujourd’hui, cette nuit, c’est en toi que Jésus va naître – pour toi, en toi, si tu crois !
Aujourd’hui, cette nuit, c’est en nous que Jésus doit naître – pour nous, en nous, pour Sa joie !
Nicodème vint de nuit voir Jésus et lui dit : « Rabbi, nous le savons, tu viens de la part de Dieu comme un Maître : personne ne peut faire les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu. »
Quel sera le signe de cette naissance, le signe que Noël surpasse toute violence ? Quel sera le signe que Jésus en toi est rené ? Du plus profond de toi-même, tu laisseras monter sur tes lèvres, comme une prière, les propres mots de l’Enfant-Dieu : « Abba ! Père, que ton Nom soit sanctifié ! Que ton Règne vienne ! Donne-nous aujourd’hui le pain plein de substance, pardonne-nous nos offenses, comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laisse pas entrer en tentation ! »
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SI GRAND TOUT-PETIT
4ème dimanche de l’Avent année B – 24 décembre 2017
Lc 1,26-38
Cette année, le temps nous presse : à peine aurons-nous entendu le récit de l’Annonciation en ce 4ème dimanche de l’Avent, que déjà nous allons célébrer la naissance de l’Emmanuel.
Il faut nous approprier, et bien vite, les paroles de l’Ange et convoquer les promesses de l’Ancienne Alliance pour que presque simultanément nous adorions le Grand, le Fils du Très-Haut, établi sur le trône de David et l’enfant couché dans la mangeoire. Nous devons accueillir l’amplitude de la Promesse, le Saint, le Fils de Dieu (comment les cieux pourraient-ils le contenir ?) dans ce petit, qui aussi petit qu’il se soit fait, ne trouve pas de place à Bethléem.
« O Emmanuel, c’est toi qu’annonçait Isaïe, Fils de Dieu pour toujours avec nous tu vas naître du sein de Marie. Viens, tout est prêt, les temps sont accomplis. Seigneur, ne tarde pas, viens nous sauver ! »
Illustration Annonciation, Marie vue de dos, Macha Chmakoff
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« ES-TU LE CHRIST ? »
“Il confessa, il ne nia pas, il confessa : Je ne suis pas le Christ”
Tel est le témoignage de Jean. Le Baptiste ne s’efface pas pour laisser la place au Christ, il dit la stricte vérité et cela suffit. Le Seigneur Seul peut dire : “Je suis” . Jean puise sa joie dans cette certitude tranquille.
Toute enflure est pour lui exclue, aussi bien celle de l’effacement que celle de l’affirmation de soi.
Celui qui vient après lui, était avant lui et en lui se trouve tout achèvement humain.
Notre témoignage ne peut que s’accorder à celui de Jean : “Je ne suis pas” . Dans l’attente de Noël et du retour du Christ, que ces seuls mots habitent l’ardeur de notre prière à Celui qui est, qui était et qui vient. Avec lui, vient la joie.
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Où ça un prophète ?
Nous entrons ce soir dans la célébration du 2ème Dimanche de l’Avent dont l’Évangile vient nous rappeler deux choses importantes :
– Tout D’abord : avec Jésus débute quelque chose de tout à fait neuf. Saint Marc nous dit : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu » Oui, quelque chose commence. C’est une nouvelle Genèse qui émerge pour l’humanité parce que Celui qui est au milieu de nous est le Christ, le Fils de Dieu, et donc Dieu lui-même.
– Ensuite Marc évoque le ministère de Jean-Baptiste apparu au Jourdain pour parler aux enfants d’Israël. On parle souvent de lui comme le dernier des prophètes mais aujourd’hui encore il y a des prophètes. Il en est un en particulier qui est donné à notre temps pour nous rappeler ce que Dieu attend de nous :
* Sortez de Jérusalem et de votre indifférence mortifère. Jeûnez d’égoïsme !
* Accueillez l’étranger, nourrissez le pauvre, protégez les minorités, veillez sur les personnes handicapées et âgées.
“Consolez, consolez mon peuple”.
* Contentez-vous de ce que vous avez ! Vivez simplement et sobrement : Jean-Baptiste se nourrissait de miel et de sauterelles. Il s’habillait d’une tunique. Ne vous laissez pas emprisonner par la convoitise.
* Respectez la nature et les plus faibles seront respectés.
Jean-Baptiste en son temps a prêché la conversion. Ce prophète d’aujourd’hui ne fait pas autre chose afin que l’Esprit Saint puisse continuer l’œuvre de Salut à laquelle le Christ nous demande de collaborer. « Alors ta lumière jaillira comme l’aurore » dit le prophète.
La lumière, elle est en toi. Et plus tu l’alimentes de ce que tu donnes autour de toi et plus elle brille. Plus elle brille, et plus elle éclaire ceux qui sont dans l’ombre, dans le noir.
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«Veillez»
Nous voici au seuil de l’Avent avec une consigne forte et répétée par Jésus Lui-même:«ce que je dis à vous , je le dis à tous «veillez». Nous sentons l’urgence de cet appel qui veut se diffuser à tous.
Mais comment veiller, être attentif à Celui qui vient , alors qu’au dehors et bien souvent aussi, au dedans de nous, le vacarme des guerres fratricides,des trafics, des cataclysmes nous assaille? Il n’y a pas jusqu’au bruit des fêtes dont la frivolité nous stupéfie … tout est fait pour distraire, pour dériver l’attention vers l’inutile, l’accessoire, l’inconsistant…
«Veilleur où en est la nuit?»
Sans l’Esprit , impossible de vibrer à Celui qui vient , de pressentir sa présence si proche, de la reconnaître: un geste de gratuité, un sourire, une réconciliation imprévue… et voilà que nous sentons que notre attente n’est pas vaine. Il est là! Il vient dans notre monde ici et maintenant, c’est là que nous devons l’attendre, c’est là qu’Il nous fait signe,Il ne cesse jamais de venir.
Que l’Avent qui nous ouvre ses portes, soit pour chacun de nous ce temps où l’attente ardente de Jésus nous mobilise , nous aide à repérer les traces de sa venue toujours nouvelle . Ne soyons pas assoupis, veillons, la Vie est à notre porte, ouvrons tout grand notre cœur. Bon Avent !