Méditations par une soeur de Chalais Année 2018-2019 C
Non, aucune raison d’avoir peur !
Solennité du Christ Roi – Année C – Dimanche 24 novembre 2019
Luc 23, 35-43
Au moment de la naissance de Jésus, dont on dit qu’il est roi des juifs, Hérode a peur, très peur. Cet enfant est pour lui une menace telle qu’il fait massacrer tous les enfants de moins de deux ans, espérant ainsi éliminer le « roi des Juifs ».
Hérode a -t’-il raison d’avoir si peur ?
Non, il n’a aucune raison d’avoir peur. Ce roi meurt en croix comme un esclave. On se moque de lui, sa tête est couronnée d’épines.
Mais oui, il a toutes les raisons d’avoir peur. Le roi des juifs est vainqueur, par son seul amour, de la jalousie, de la vanité, de la haine, de la soif de pouvoir et de toutes les forces du mal.
Pour le brigand au cœur pur, il ouvre les portes du Paradis où les humbles sont rois.
En écho à l’évangile de ce dimanche, écoutons saint Paul, dans sa première épître aux Corinthiens, au ch. 2 (1-9)
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Relevez la tête !
33ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 17 Novembre 2019
Lc 21,2-19
L’évangile du dernier dimanche de l’année liturgique est rempli d’images terrifiantes : guerres, tremblements de terre, divisions des familles, persécutions… Après la lecture d’un tel récit, nous sommes tentés de conclure avec le prophète Amos : “N’est-il pas ténèbres, le Jour du Seigneur ? Il est obscur et sans clarté ! (Am 5, 20).
Pourtant, à travers ces images apocalyptiques, Jésus nous parle de l’apocalypse de Dieu, de sa révélation à la fin des temps. Allons-nous nous laisser engloutir dans la peur ? Tous ces événements ne sont pas le point final de l’histoire. Jésus nous invite à changer de grille de lecture, Il nous dit :”Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas (cf. Luc 21, 33).
En conséquence, seule compte notre manière de vivre le présent dans un amour constant et persévérant. Cette réponse n’est possible que si nous mettons notre confiance en Lui, “l’Alpha et l’Oméga, il est, il était et il vient, le Maître de tout” (Apo 1,8).
Redressons-nous et relevons la tête !
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Une transformation radicale
32ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 10 Novembre 2019
Lc 20, 27.34-38
En ce 32ème dimanche du TO, l’Évangile qui nous est proposé nous replonge aux jours qui précèdent la Passion et la Résurrection de Jésus.
Nous sommes en pleine controverse, justement au sujet de la résurrection, fort mal comprise d’ailleurs par les Sadducéens.
Il ne s’agit pas d’un retour à la vie d’avant, explique Jésus, ni d’une réanimation des corps, ni d’une reprise des activités terrestres, aussi bonnes soient-elles.
Il s’agit d’une transformation radicale, d’une naissance à la vie divine.
C’est tout autre chose ! Cela va bien au-delà de ce que nous pourrions imaginer.
En même temps, Jésus nous découvre un peu plus son Père : Il est le Dieu des vivants et non pas des morts, et tous reçoivent la vie de Lui.
En créant l’humanité, Il n’avait pas l’intention de la laisser retourner au néant. Il avait un but : lui donner son amour et sa vie de Dieu. C’est le sens de la création et de l’Alliance qui s’accomplit pleinement en son Fils Jésus.
A l’heure d’être livré et de mourir, le Fils nous révèle la fidélité de son Père, d’une fidélité plus forte que la mort. « Tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. » dit le psalmiste.
Pour nous, c’est un appel à la confiance en Celui qui veut nous engendrer à sa Vie et un appel à l’engagement aussi.
En même temps, soyons sûrs qu’Il nous en donne la grâce puisque son Fils nous a ouvert la voie, Lui le Premier-né d’entre les morts.
Réconfort et joyeuse espérance !
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Aujourd’hui, le salut passe !
31ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 3 novembre 2019
Lc 19, 1-10
La rencontre de Zachée avec Jésus que l’Église nous donne à méditer ce dimanche est bien connue. C’est une vraie rencontre, de celles qui transforment radicalement une vie. Et même si la grâce avait sans aucun doute préparé cette rencontre, Zachée a dû être bien surpris de sa propre réaction. Tout de même, il se dépouille de la moitié de ses biens et veut réparer au quadruple tous les préjudices qu’il a causés à autrui.
Qu’est ce qui a bien pu retourner ainsi Zachée ? L’attitude de Jésus l’a peut-être mis au large. Comment avoir la force de se convertir quand on se sent d’emblée jugé ? Notons le contraste entre l’attitude de Jésus, appelant Zachée par son nom, s’invitant chez lui et celle de la foule, qui se scandalise de voir Jésus loger chez un pécheur. La liberté de Zachée est déjà un signe du salut : rien ne l’a arrêté dans son désir de voir Jésus comme rien ne l’empêchera de mener une vie nouvelle.
Cette parole nous est adressée aujourd’hui : voulons-nous être sauvés ?
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Orgueilleux comme un paon!
30ème dimanche temps ordinaire – Année C – 27 octobre 2019
Lc 18,9-14
Qui donc es-tu, pauvre pharisien qui te tiens si sagement au premier rang, et qui te rassures innocemment avec de bons sentiments: “J’ai pas tué, j’ai pas volé, moi au moins je ne suis pas comme les autres…”?
On a presque peur pour toi que tu ne découvres la terrible réalité : que nous sommes tous pris au filet par des structures de péché meurtrières, et que la seule façon d’en sortir, ce serait de commencer par inverser la vapeur, et d’apprendre à prier autrement : “Mon Dieu, je te rends grâce, moi qui suis bien comme tout le monde : voleur, injuste, adultère – pire que ça, orgueilleux comme un paon! Je ne mérite pas d’être appelé ton enfant.”
Au fait, qui suis-je, moi, et d’où est-ce que je sors, pour me mettre comme ça devant tout le monde et prétendre vous donner des leçons d’humilité chrétienne ?
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Un petit brin de femme sans aucun pouvoir
29ème Dimanche temps ordinaire – Année C – 20 octobre 2019
Lc 18, 1 -8
Dans l’évangile de ce dimanche, un petit brin de femme, sans aucun pouvoir, une veuve, montre assez de cran et de ténacité pour fléchir un juge sans foi ni loi !
Et nous, savons-nous crier vers Dieu, lui qui est fidélité et loi d’amour ?
A la suite des prières de l’Ancien Testament, nous pouvons supplier, nous révolter, être en colère, intercéder, nous confier dans sa miséricorde ou rendre grâce. Du moment que notre prière est orientée vers Dieu en toute confiance, vers ce Dieu qui aime profondément sa créature et qui veut son bien, le Seigneur écoute avec compassion le cri de ses enfants.
Notre prière est toujours imparfaite, mais il la reçoit et discerne dans notre cœur la demande ajustée à l’Esprit qui l’a inspirée.
Alors il répondra… à nous de reconnaître sa réponse, même si elle ne correspond pas à ce que nous avions prévu !
C’est par ces petits pas de chaque jour que notre être sera converti et que Dieu y fera sa demeure. Alors le Royaume de Dieu sera parmi nous et rayonnera dans le monde.
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Gratitude
28° Dimanche du temps ordinaire. Année C. 13 octobre 2019.
Luc 17, 11-19
Un enfant qui apprend à dire “merci” fait ses premiers pas sur la voie de la reconnaissance. Garder la mémoire d’un bienfait reçu et plus encore de celui qui nous a fait du bien éclaire toute une vie.
Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus guérit dix lépreux qui implorent sa pitié. 10 sont purifiés, un seul est sauvé. Et c’est celui, doublement impur parce que lépreux et samaritain, qui est revenu sur ses pas pour manifester à Jésus sa gratitude. Il a compris que Jésus n’est pas seulement guérisseur mais sauveur. Une relation nouvelle se crée dans l’action de grâces.
Dans les “Actes des apôtres”, l’aventure du boiteux de “la Belle Porte” ravive pour nous cette joie du salut.
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“Sans moi, vous ne pouvez rien faire”
Lc 17, 5- 10
L’Évangile de ce 27ème Dimanche du Temps Ordinaire nous laisse perplexes : entre la demande des disciples faite à Jésus d’augmenter leur foi, sa réponse et la suite sur le serviteur inutile…
Mais, soyons honnêtes :
servir dans l’humilité et l’amour, dans notre condition marquée par le péché,
c’est bien une chose du même ordre que de demander à un grand arbre de se déraciner
et d’aller se planter dans la mer, n’est-ce-pas ?
Jésus l’a bien dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ».
Oui, mais avec lui, tout change !
Si nous tournons notre cœur vers lui,
si nous lui laissons sa place dans nos vies,
les portes peuvent s’ouvrir,
la merveille inattendue peut surgir et nous jeter dans l’action de grâce.
Oui, c’est possible parce que Dieu est là et que bien des signes montrent sa présence et son amour.
Alors, nous reconnaissons que, même si nous avons fait notre part,
c’est lui le Maître, Lui le Premier des serviteurs qui nous entraîne dans l’élan
d’un don joyeux !
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Deux hommes
26éme dimanche temps ordinaire. C. 29 septembre 2019.
Luc 14, 25-33
“Prononce mon nom que je connaisse la vie éternelle” (épitaphe antique)
Deux hommes, un riche, un pauvre. “Heureux les pauvres”, “malheureux les riches” dit Luc. Mais Lazare n’est pas heureux. Il a faim et il rêve de ce que mange tranquillement son voisin. Les riches sur le pont, les pauvres dans la cale ! Si la réalité est moins simple, tant de gens, ignorés de tous, connaissent la misère !
L’évangile bouscule l’ordre établi.
Lazare, après sa mort est emporté au ciel, le riche anonyme, est mis en terre.
Il est devenu bien pauvre, ce riche. Nouveau Lazare, Il a soif, il souffre. Et il a tant besoin d’aide ! Enfin, il a compris.
La miséricorde de Dieu s’arrête-t-elle au bord de l’enfer ?
Non, alors ! Parions que Dieu l’accueille à bras ouverts comme le père de l’enfant prodigue. Et il l’appelle par son nom. Nouvelle naissance, nom nouveau, vie nouvelle et éternelle avec Lazare et tant d’autres.
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Habiles pour le Royaume !
25ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 22 septembre 2019
Lc 16, 1-13
Cette parabole du gérant habile a de quoi déconcerter. Jésus semble donner pour modèle à ses disciples un homme habile certes, mais malhonnête. Si nous en restons au niveau d’une morale humaine, nous ne pouvons comprendre.
Jésus, une fois de plus, prépare ici ses disciples à la nouveauté du Royaume. Il les bouscule avec justesse. Reconnaissons-le : quand il s’agit de gérer nos petites affaires, nous sommes souvent très habiles pour obtenir ce qu’on veut. Pourquoi ne déployons-nous pas autant d’habileté à préparer le règne de Dieu ? Or, nous dit Saint Paul, « le royaume de Dieu est justice, paix, et joie dans l’Esprit Saint ». Il nous faut travailler dès aujourd’hui à un monde plus juste, en luttant contre toutes les inégalités à l’origine de tant de guerres. C’est l’affaire de tous : des chefs d’états, des chefs d’entreprises, mais de chacun de nous, là où nous sommes.
Et vous l’avez remarqué, Jésus appelle ici l’argent, l’argent malhonnête, Mammon. Non pas que l’argent soit inutile et mauvais en soi. Mais dès qu’il sert uniquement notre propre intérêt, et qu’il est érigé en un bien éternel, nous faisons fausse route. Jésus nous promet un bien autrement plus précieux : la vie même de Dieu. A nous de choisir ?
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Perdu et retrouvé !
24ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 15 septembre 2019
Lc 15, 1-32
Nous sommes habitués à lire les paraboles de la miséricorde durant le Carême, mais un dimanche du temps ordinaire, c’est surprenant ! Et oui, le don de la miséricorde divine n’est pas réservé au temps du Carême, il est offert par Dieu notre Père tous les jours. Son dessein d’amour est de faire entrer tous ses enfants dans sa joie infinie.
La joie unique du Père est de retrouver ses créatures perdues, égarées dans sur des chemins de traverse, non en leur imposant une série de préceptes qui ne ferait qu’alourdir leur sentiment de culpabilité, mais en leur manifestant son amour inlassable. L’envoyé du Père, Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs que nous sommes.
Avant nous, Saint Paul le blasphémateur et le persécuteur s’est reconnu sauvé par Dieu : “S’il m’a été fait miséricorde, c’est afin qu’en moi le premier, le Christ Jésus montre toute sa patience, pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui, en vue de la vie éternelle” (1 Tim 1,16).
A notre tour, entrons sans crainte dans cette grande histoire d’alliance avec une joie renouvelée.
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Invitation !
Lc 14, 1.7-14
En ce 22ème dimanche du temps ordinaire, l’Évangile, ou plutôt Jésus, nous lance plusieurs invitations qui se résument en une seule : faire advenir dès ici-bas le Royaume de Dieu.
Il n’y va pas par quatre chemins :
D’abord, il s’agit de renoncer à chercher la gloire humaine en apprenant à ne pas craindre de descendre. Finis les abus de pouvoir, la quête de notoriété, l’autoritarisme, la séduction et toute autre chose du même genre…
Ensuite, il s’agit de nous ouvrir à ceux qui sont si facilement oubliés, dédaignés : les malades, les infirmes, les pauvres, les immigrés, les enfants, sans parler des autres créatures du bon Dieu… Finis le mépris, le nombrilisme ou l’entre-soi mortifères.
C’est le chemin que Jésus lui-même a pris :
– Il s’est fait homme alors qu’il était Dieu pour nous rejoindre et nous sauver. Il est sorti. Il est descendu.
– Il nous invite à sa table et donc à la communion avec Lui, nous tous les mal-portants spirituels. Contemplons sa patience et sa miséricorde.
En bref, nous sommes appelés à suivre Jésus.
Cherchons à imiter son humilité et son esprit de service !
Tant de Saints l’ont fait à leur mesure. Pourquoi pas nous ?
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La porte étroite
21ème dimanche du temps ordinaire -Année C – 25 août 2019
Lc 13, 22-30
“Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés?” Il faut lire jusqu’au bout l’évangile de ce jour pour bien entendre la réponse de Jésus, qui est, sans équivoque, très à l’écart des terribles étroitesses du jansénisme augustinien: “L’on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi prendre part au festin dans le Royaume de Dieu”. Les quatre points cardinaux disent l’universalité du salut qui est offert à tous, sans aucune exclusive.
Et cependant – il est bien une porte que nous aurons à franchir, tous ; porte étroite, resserrée, dont Jésus nous avertit que beaucoup ne sauront pas la passer. Car le chemin de la vie facile est large et semble parfumé. Nous avons toute latitude de choisir librement le bien – ou le mal ; le don de soi – ou l’amour de soi jusqu’à l’égoïsme, voire la haine de l’autre. Sur la parole du Christ, nous croyons qu’un discernement s’opérera, que dans nos choix tout n’est pas vain, que l’Esprit mène en vérité au Royaume.
“Ma mort, dit le poète. Je vous parlerai de ma mort. Elle est comme une île perdue de la mer. Et sur elle se lève, quand on approche, l’étendard blanc de matin. Distante. Au loin frangée de foudres noires. Violente. Et puis évanouie dans l’azur. Qui la connaît ? Oh ! Si lointaine, si difficile d’abord !”
C’est la porte étroite.
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Un Feu
20ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 18 août 2019
Lc, 12, 49-53
Un feu sur la terre, un baptême de feu, impatience et angoisse, discorde et division. Cet évangile est violent. Jésus monte à Jérusalem. Il va vers sa passion. C’est un chemin de croix. Sa Parole est un glaive en nos cœurs.
C’est ainsi que nous sommes sauvés, à travers le feu.
La paix, la vraie, est à ce prix. Car la venue de la “paix sur la terre” que les anges chantent à la naissance de Jésus n’est pas une illusion et “c’est lui qui est notre paix”, affirme l’apôtre Paul.
Mais la vie ne répond pas toujours à nos attentes. Ainsi en est-il des pèlerins d’Emmaüs après l’échec du Messie dont ils rêvaient. De l’étranger rencontré sur la route, ils n’attendent rien et pourtant voici que leur cœur devient “tout brûlant” quand, en chemin, il leur dévoile le sens des Écritures. Au bois de la croix, le feu a pris, Christ est ressuscité, les chants du ciel s’unissent à ceux de la terre.
Promesse tenue !
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Assomption de la Vierge Marie au Ciel
Lc 11, 27-28
Ce soir, nous entrons dans la célébration de l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel. Il semble que sa beauté soit là pour nous attirer, pour nous encourager.
Marie brille du soleil de son Fils ressuscité. Elle nous montre l’avenir de l’Église, l’avenir de l’humanité, notre avenir si nous accueillons Dieu et sa proposition de Salut.
Marie exaltée dans son corps et dans son âme nous émerveille. Cela ne servirait à rien si n’avions pas la même vocation à communier à la vie divine.
Alors, réjouissons-nous et magnifions le Seigneur qui fait pour nous des merveilles !
Et, marchons à son Étoile !
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Le Royaume de Dieu nous a été donné
19ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 11 août 2019
Lc 12, 32-48
La semaine dernière, par la parabole de l’homme riche qui méditait en lui-même de construire de plus grands greniers, Jésus invitait ses auditeurs à s’enrichir en vue de Dieu plutôt que pour eux-mêmes.
Ce dimanche, Jésus va plus loin. Il nous annonce que le Père a jugé bon de nous donner le Royaume. C’est acquis : ne cherchons pas à faire de bonnes œuvres pour mériter le Royaume, nous avons toutes les chances de ne pas être à la hauteur. Comportons nous plutôt en fils, conscients que tout ce qui appartient au Père nous appartient et que tous nos biens, en réalité, appartiennent au Père. Ne nous approprions pas les dons reçus de Dieu, ils nous sont confiés pour que nous servions nos frères. Le seul bon placement est de donner nos biens aux pauvres. Drôle de conseil, vous dirait un banquier. Mais n’est-ce pas une évidence si nous possédons déjà le Royaume de Dieu ?
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«Dis à mon frère de partager avec moi notre héritage».
18ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 4 août 2019
Lc 12. 13-21
Pourquoi Jésus ne répond-t-il pas à la question ?
Nos partages ne l’intéressent pas.
Il veut nous emmener plus loin .
Aussi nous raconte-t-il une petite histoire pour nous montrer que les biens, dont nous sommes avides, ne mènent à rien.L’avidité est un leurre, elle vide nos vies en les nourrissant de ce qui périt. La soif de Dieu,au contraire, nous ouvre à Sa plénitude.
Mais les biens que nous possédons finissent par nous posséder.Ils nous font oublier que notre vie,le bien le plus précieux,est précaire.
Que gagne celui qui prend les meilleures places et accapare pour lui les biens de ce monde, puisque sa vie lui échappe ?
Elle ne dépend pas de ce qu’il possède.
La vie nous est donnée au goutte à goutte des jours et des années. Elle se reçoit à chaque instant de l’Amour de notre Père qui es aux cieux.
Elle dépend du don de Dieu.
Que vais-je faire de ce don qu’est ma vie?
Le conserver pour moi? Il périra?
Le donner ?
Qui perd sa vie, la trouve!
Oui la livrer entre les mains des frères et à leur service est un bon placement.
Qui donne sa vie à Celui qui nous dit:«va, vends tout ce que tu possèdes, donne le aux pauvres…», fait une bonne affaire.
En échange, le Christ l’a promis, il aura un trésor dans le ciel.
Et si le trésor était déjà là, dans la miette que nous recevons à chaque eucharistie?
Dans le Christ qui vit en nous?
Et si c’était ça, la richesse?
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Seigneur, apprends-nous à prier !
17ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 28 juillet 2019
Lc 11, 1-13
Dans l’Évangile de Luc, à chaque fois que Jésus prie, il se passe de grandes choses…
alors nous, pour qui la prière est si souvent aride ou dispersée, combien nous comprenons cette demande des disciples : « Seigneur, apprends-nous à prier » !
Dans sa réponse, Jésus nous donne son Père comme NOTRE Père, nous fait tous frères ; et il nous montre comment le contempler et l’implorer ;
Jésus nous dit également combien Dieu, face à notre demande, même importune, mal placée ou mal formulée, nous donnera tout ce dont nous avons besoin.
Car c’est en demandant, cherchant, frappant que nous recevrons, trouverons, entrerons !
La prière est nécessaire pour formuler à Dieu son désir ;
et ce désir, une fois purifié, est un unique nécessaire :
Dieu lui-même,
l’Esprit d’amour et de vérité,
Esprit qui nous fait appeler Dieu : Abba, Père,
Esprit qui vient à notre aide puisque nous ne savons pas prier comme il faut !
Alors, au fur et à mesure de nos prières, nous entrons dans l’intimité de Dieu et apprenons à vivre en sa présence avec nos frères ; ne serait-ce pas cela, la béatitude !
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Marthe, Marie … Et ?
16ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 21 juillet 2019
Luc 10, 38-42
Que de commentaires sur l’évangile, dit de “Marthe et Marie”, ces deux femmes n’en demandent pas tant !
Et Jésus, alors ? Il semble trop souvent être le “grand oublié”.
Pourtant , c’est lui, l’invité ! Celui des deux sœurs mais aussi le nôtre.
“Un seul est nécessaire” et c’est lui. Lui à qui nous offrons l’hospitalité, lui qui rend habitable notre maison intérieure, qui unifie tout ce qui en nous est dispersé, agité par les soucis de la vie. Il est notre centre de gravité, ce centre profond où tout s’harmonise, s’apaise, s’équilibre.
A nous de lui remettre nos inquiétudes, insatisfactions, désordres de nos pensées et de nos actes. Demandons-lui de nous libérer du souci de bien faire, bien vivre et même bien prier.
La Bonne Nouvelle d’aujourd’hui, c’est qu’il est Lui, notre “part d’héritage”, “la meilleure part”, celle que personne ne pourra nous enlever.
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Dieu prochain
15éme dimanche du Temps Ordinaire – Année C – 14 juillet 2019 –
Luc 10, 25-37
“Et qui est mon prochain?”
Jésus ne répond pas directement à la question du docteur de la Loi. Il n’y aura pas de liste, pas de critère pour dire qui est mon prochain, ainsi il n’y en aura pas non plus pour dire qui ne le serait pas. Car, à poser la question ainsi, on risque bien de citer la Loi et de la laisser sur le côté comme lettre morte, en se détournant de son cœur : “Tu aimeras”
Délicatement, par la parabole du “bon samaritain”, Jésus redonne sens. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ta capacité d’aimer, alors tu trouveras en Lui ce désir de salut pour tous. Tu apprendras du Christ à t’émouvoir du fond de tes entrailles pour la misère de l’homme et Il t’enverra soigner les blessés, guérir les malades, expulser les démons. Il te fera prochain, comme il est Lui-même devenu prochain.
Oui, Dieu s’est fait le prochain de tout homme dans le Christ, pour que par Lui « tout lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. » (2ème lecture)
ill : Peinture de sr Marie, monastère de Dax
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Prêts ? Partez !
14ème Dimanche du temps ordinaire – Année C- 7 Juillet 2019
Luc 10, 1-12-17-20
L’évangile de ce dimanche est porté par un allant rapide et vigoureux. Prêts ? Partez ! Les disciples envoyés en mission, en avant de Jésus n’ont pas de temps à perdre. C’est pourquoi ils voyagent léger : ni “sacs, ni bâtons ni sandales”. Aucun bagage pour les alourdir et ralentir leur course. Libres d’attirails, ils le sont plus encore d’eux-mêmes. C’est le Seigneur qu’ils annoncent ! Oubliant le chemin parcouru, ils vont de l’avant, laissant sur leur pas les traces brûlantes de la paix promise.
Dans cette aventure périlleuse, le Seigneur seul est leur force, leur arme de victoire, il est leur bouclier. Aucun subterfuge humain ne le remplace, il est “L’unique nécessaire”.
L’évangile de ce dimanche est porté par un allant rapide et vigoureux. Prêts ? Partez ! Les disciples envoyés en mission, en avant de Jésus n’ont pas de temps à perdre. C’est pourquoi ils voyagent léger : ni “sacs, ni bâtons ni sandales”. Aucun bagage pour les alourdir et ralentir leur course. Libres d’attirails, ils le sont plus encore d’eux-mêmes. C’est le Seigneur qu’ils annoncent ! Oubliant le chemin parcouru, ils vont de l’avant, laissant sur leur pas les traces brûlantes de la paix promise.
Dans cette aventure périlleuse, le Seigneur seul est leur force, leur arme de victoire, il est leur bouclier. Aucun subterfuge humain ne le remplace, il est “L’unique nécessaire”.
A l’issue de leur mission, ils se réjouissent que les démons leur soient soumis ! Mais il y a mieux : leurs “noms sont inscrits dans les cieux”. Ce qu’ils ont fait pour Jésus et en son nom, est admirable mais plus admirable encore ce que Jésus a fait pour eux. Celui qui perdra sa vie à cause de lui la gagnera en vie éternelle.
A l’issue de leur mission, ils se réjouissent que les démons leur soient soumis ! Mais il y a mieux : leurs “noms sont inscrits dans les cieux”. Ce qu’ils ont fait pour Jésus et en son nom, est admirable mais plus admirable encore ce que Jésus a fait pour eux. Celui qui perdra sa vie à cause de lui la gagnera en vie éternelle.
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Sacré Cœur de Jésus
3ème vendredi après la Pentecôte : 28 Juin 2019
Lc 15, 3-7
Ce soir nous entrons dans la solennité du Sacré Cœur de Jésus.
Dieu « en pince pour sa créature » depuis toujours. Et il a une façon étonnante de le montrer : en effet, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Pasteur s’est fait brebis pour nous conduire aux bons pâturages de son Père.
Surprenant pasteur devenu brebis, mangé par le loup pour sauver le troupeau !
Ainsi nous avons connu l’amour de Dieu pour nous grâce à l’homme Dieu Jésus. Ses paroles, ses gestes, sa vie donnée sans retour nous disent un amour donné, un amour qui assume jusqu’au bout, un amour fidèle, dans ce cœur d’homme livré.
Ouvrons donc nos cœurs à cet Homme-Dieu. Laissons la greffe prendre de son cœur à notre cœur, et cette greffe nous sauvera !
Et elle portera du fruit pour le monde !
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Contempler Dieu, est-ce possible ?
7ème Dimanche du temps pascal – Année C – 2 Juin 2019
Jn 17. 20-26
Nous entrons dans la célébration du 7ème dimanche de Pâques. En quelque sorte, nous touchons presque au but : le don de l’Esprit Saint, la Pentecôte ! Pourquoi faire ?
Les textes du jour nous donnent la réponse, une réponse surprenante, enivrante, toujours nouvelle : l’homme est fait pour contempler Dieu. Est-ce que nous y croyons ? « Je rends grâce pour la gloire que tu m’as donnée », dit Jésus, et il continue, parlant de nous : « Fais qu’ils contemplent ma gloire ». Quelle est cette gloire ? Quelle est cette vocation à la contemplation que tous, ici (et pas seulement les moniales), nous partageons ? Quelle est cette unité qui nous est donnée ?
Dans la lumière de la Résurrection, nous sommes appelés à contempler Dieu, ni plus, ni moins – contempler sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. Oui, contempler, c’est possible ! La contemplation, c’est cette amitié singulière avec le Seigneur Jésus, le Christ, qui nous prend et nous unit à la Trinité toute entière, Père, Fils, et Esprit Saint. Là Dieu se révèle dans son amour humble et confiant envers tous, dans son pardon renouvelé sans cesse, dans l’embrassement unique de son amour et de sa vérité.
Souvent, c’est dans l’épreuve même, par-delà la souffrance, que se révèle la force de l’amour, dans toute la puissance de l’Esprit divin.
Il faut le croire pour le voir. Le croirons-nous ?
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Il est monté au ciel, …et c’est pour nous !
Ascension du Seigneur – Année C – 30 mai 2019
Luc 24, 46-53
Aujourd’hui, le Fils unique de Dieu remonte auprès du Père. C’est pour nous qu’Il est descendu et a pris chair de la Vierge Marie, c’est pour nous qu’Il remonte aux cieux. En quoi serait-ce une bonne nouvelle si cet événement ne nous concernait pas ? Mais rien de ce que vit le Christ ne nous est étranger. Tout ce qu’Il vit, c’est pour nous qu’Il le vit.
Vous me direz : « Oui, mais maintenant le Christ n’est plus parmi nous et nous, nous continuons à souffrir sur terre. » C’est vrai ! Nous traversons de nombreuses épreuves, nous sommes témoins de grandes souffrances, et le mal continue à défigurer notre humanité. Mais soyons en sûr : Celui qui a voulu partager notre humanité ne nous abandonne pas. Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous a ouvert définitivement l’accès au Père. La voie est libre. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »
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“Si quelqu’un m’aime”
6ème Dimanche de Pâques – Année C – 26 Mai 2019
Jn 14, 23 -29
« Si quelqu’un m’aime » dit Jésus dans l’Évangile de ce 6ème Dimanche de Pâques.
L’ Église, comme l’Épouse, aime le Christ,
l’Église des disciples aime le Christ,
l’Église garde les parole de Jésus.
En Elle, demeurent le Père et le Fils dans l’Amour de l’Esprit.
C’est déjà le Ciel sur la terre !
Jésus a dit : « Je viens »
Le Royaume est déjà pour maintenant
si nous gardons sa parole,
si sa parole devient effective dans nos vies.
Alors sa paix nous habite quelque soit ce que nous avons à vivre.
Et la présence du Tout Autre, du Tout Amour peut rayonner sur le monde, et continuer son œuvre de salut.
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Un berger sûr
4° Dimanche de Pâques – Année C – 12 mai 2019
Jean 10,27-30
La Pâque du Christ est en même temps notre Pâque. C’est ce que le Christ nous révèle dans la parabole du bon berger : il conduit ses brebis vers les sources d’eau vive. Il est le chemin et la vie. Le Christ ressuscité associe à sa victoire tous ceux qui écoutent sa parole et leur donne la vie éternelle. C’est dire que l’événement de la résurrection ne s’arrête pas à la personne de Jésus. En lui s’ouvre le passage de la mort à la vie pour toutes les créatures.
Les brebis écoutent la voix du berger, et celui-ci dit : “Je les connais”. Écouter et connaître sont deux attitudes en correspondance. En Dieu, connaître signifie une relation réciproque, une unité dans l’amour. Tel est le lien qui unit le Fils au Père, tel est le lien qui unit aussi le berger et ses brebis.
Ce lien est plus fort que tout, nous dit encore Jésus. Rien ne peut nous arracher de la main de son Père. Dans cette confiance absolue, l’accès au salut nous est donné car Jésus est le berger qui donne sa vie pour ses brebis, il ne retient rien pour lui. Écouter sa voix dans une foi totale, c’est posséder dès aujourd’hui le don promis pour la fin des temps : la vie éternelle.
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Tout commence !
3° Dimanche de Pâques – Année C – 5 mai 2019
Jn 21, 1-19
“Je m’en vais à la pêche”. “Nous aussi, nous allons avec toi !” Suite aux événements de Pâques, la vie quotidienne reprend ses droits. On est content d’aller à la pêche, comme avant.
“Or, cette nuit-là, ils ne prirent rien”. Sombre nuit sur la mer menaçante, filet désespérément vide. On n’en n’aura donc jamais fini ?
Au petit matin, un homme est là, sur le rivage. Un homme et des signes qui ne trompent pas : pêche surabondante, repas offert et partagé. “C’est le Seigneur !” Jean voit et il croit, Pierre entend, il croit et il plonge.
Tout commence !
La vie chrétienne, c’est cela : une vie pascale. “Et la nuit comme le jour illumine” dit le psaume. On n’en aura jamais fini en ce monde et pourtant tout commence, dans la fraîche beauté d’un jour tout neuf.
Trois fois, Pierre a renié Jésus, trois fois, il confesse son amour pour lui. Le pêcheur de poissons devient pêcheur d’hommes, la brebis égarée, gardienne du troupeau.
“L’amour seul est digne de foi.”
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“Si je ne vois pas…, je ne croirai pas”
2ème Dimanche de Pâques – Année C –
Dimanche de la Divine Miséricorde – 28 avril 2019
Jn 20, 19-31
Huit jours après Pâques, les disciples sont à nouveau réunis, toutes portes verrouillées par crainte des Juifs. La joie ressentie à la vue du Seigneur semble déjà loin.
Quant à Thomas, nous comprenons bien son besoin de faire, lui aussi, l’expérience de la rencontre du Crucifié-Ressuscité. Si la résurrection consistait juste à effacer les événements terribles que les disciples viennent de vivre, serait-elle vraiment une Bonne Nouvelle ? Mais elle est bien plus que cela, elle est ce qui donne sens à toute la vie du Christ et de ses disciples. Et ce sens, ils ne peuvent le découvrir seuls. Certes, cela a été annoncé dans l’Écriture, par Moïse et les prophètes. Mais comment imaginer l’inouïe d’un Dieu qui se fait homme, qui donne sa vie librement pour que tout homme ait la vie !
A l’instar de Thomas, insistons nous aussi. Si le Christ est vraiment ressuscité, cela doit changer quelque chose dans notre vie aujourd’hui. Laissons-nous rejoindre par Celui qui est mort pour nous, qu’Il vienne nous visiter dans les lieux obscurs de nos vies et qu’Il y apporte sa Paix et sa Joie.
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Le Jugement du Messie
Dimanche des Rameaux – Année C – 14 avril 2019
Lc 19, 28-40
Jésus arrive aux abords de Jérusalem.
Le Messie arrive. Il est venu pour un jugement, pour un discernement des cœurs.
Accepterons-nous sa royauté dans nos vies ?
Est-ce que nous allons nous prosterner en adoration devant lui et accepter qu’il règne sur nous ?
Obéir à quelqu’un, cela sonne comme répugnant et absurde aujourd’hui, mais si l’amour était au cœur de cette démarche ?
Alors, c’est la vie qui jaillirait. Alors, oserons-nous nous tourner vers Jésus pour notre bonheur !
Le paradoxe dans tout cela, c’est que le jugement du Messie s’opère par sa propre mort, par le don de sa vie pour nos vies.
Saurons-nous reconnaître son amour infini et lui ouvrir notre cœur ?
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La femme adultère
5ème dimanche de Carême – Année C – 7 avril 2019
Jean 8, 1-11
L’évangile de ce dimanche est un concentré d’histoire du salut. Scribes et pharisiens s’apprêtent à lapider une femme adultère et, faisant d’une pierre deux coups, à resserrer le piège autour de Jésus.
La femme, se tient debout, au milieu du cercle de ses accusateurs. C’est le cercle de la mort, celle du corps mais aussi, celle de l’âme.
Ce cercle infernal, Jésus va le briser. L’humanité, ici représentée, sera libérée de son enfermement, de son aveuglement.
“Que celui qui est sans péché lui jette le premier une pierre”
“Nul n’est juste devant Dieu” dit l’Ecriture.
Un à un ils se retirent, à commencer par le vieil Adam, et à sa suite, la cohorte des pécheurs de tous les temps, de tous les lieux : nous tous !
L’évangile nous montre Jésus se baisser vers le sol puis se redresser. C’est le mouvement même de sa Pâque. Désormais, c’est à chacun de nous qu’il peut dire : “Va et ne pèche plus”.
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Manger et boire avec les pécheurs ?
4ème dimanche de Carême – Année C – 31 mars 2019
Lc 15, 1-3. 11-32
4ème dimanche de Carême, Parabole de l’Enfant Prodigue.
“Le Fils de l’Homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites: “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs” (Lc 7,34). Jésus boit et mange avec les pécheurs. Il ne faut pas le prendre à la légère. C’est une accusation capitale. Il doit mourir. Il mourra. Ainsi parle le livre du Deutéronome: “Tu feras disparaître le mal du milieu de toi” (Dt 21, 18-21).
Comment présenter sa défense? Luc nous raconte l”histoire d’un père anxieux qui attend le retour de son fils, sans exiger de contrition parfaite, et d’un fils aîné trop bon juge pour ne pas voir dans tout ce fatras que le compte n’y est pas. Le mal reste le mal, souvent intolérable à la racine. Péché. Souffrance. Fidélité. Miséricorde. Justice ? L’amour de Dieu brouille les cartes mais ne nous laisse pas sans une immense espérance. “Il s’est laissé compter parmi les criminels, le châtiment qui nous rend la paix est sur lui… Par sa connaissance, le Juste, mon Serviteur, justifiera les multitudes. Il verra la lumière et sera comblé (Is 53).”
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Peut-on concevoir Dieu sans mourir ?
Annonciation du Seigneur – 25 mars 2019
Lc 1, 26-38
« On ne peut voir Dieu sans mourir », lisait-on dans le Premier Testament. Mais peut-on concevoir Dieu sans mourir, sans en être consumé ?
Eh bien : Oui ! Et c’est une des bonnes nouvelles de cet Évangile de l’Annonciation ! Nous pouvons concevoir Dieu en notre cœur. Si cela n’était pas le cas Marie ne se serait pas mise à la disposition du Seigneur. « Voici la servante du Seigneur. »
Dieu se fait chair : l’humanité va enfin pouvoir répondre à sa vocation en Celui qui assume sa nature, et marcher vers la divinisation, vers cette merveilleuse communion avec Dieu.
L’Emmanuel, le Verbe fait chair, vient assumer et accompagner l’homme qu’il a créé. Ainsi avec ce Dieu si proche et si puissant à nos côtés, c’est un peu comme si des ailes nous poussaient, car déjà, comme Marie, par notre réponse, nous pouvons devenir pour nos frères autant d’échelles dressées vers le ciel.
Alors, allons de l’avant et pensons à notre Sauveur !
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Attention, Mi-Carême
3ème dimanche de Carême – Année C – 24 mars 2019
Luc 13, 1-9
« Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » avons-nous entendu le mercredi des Cendres. Et aujourd’hui, alors que la Mi-Carême approche, « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Cela commence à devenir pressant…
Mais Jésus ajoute une parabole, qui déplace le propos.
Un figuier stérile planté dans une vigne, peut-il se convertir ?
Le pourra-t-il, si le propriétaire lui-même n’abandonne l’argument d’efficacité – A quoi bon le laisser épuiser le sol?– et ne lève la sentence de mort ?
Le pourra-t-il si le vigneron, peut-être trop absorbé par le travail de sa vigne, ne reconnaisse qu’il puisse aussi bêcher et engraisser un figuier ?
Alors, peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ?
Notre monde, notre société, pourront-ils être convertis et donner du fruit, pour que le pouvoir ne soit plus meurtrier, pour que des immeubles ne s’effondrent plus par négligence ? Sans doute pas sans la conversion de chacun de nous, une conversion pour vivre ensemble, sinon, nous périrons tous de même.
Le Seigneur est « la source de bonté et toute miséricorde vient de Lui » Buvons à cette source, contemplons-Le venu en notre monde lui annoncer la Paix, lui donner la vie, Sa vie.
Se convertir, c’est d’abord revenir à Lui et accepter son œuvre en nous, pour notre salut et celui du monde.
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Le silence de Joseph
Solennité de St Joseph – 19 mars 2019
Mt 1, 16.18-21.24a
Le silence de Joseph a fait beaucoup parler mais nul ne sait si lui-même était taiseux ou plutôt bavard. C’est sans importance. Il y a dans l’Ecriture, des espaces vides, des blancs chargés d’un sens profond. Si nulle parole ne sort de la bouche de Joseph, il nous reste ses pensées, le rêve où Dieu le visite et les actes que sa foi lui inspire. “Le juste par la foi vivra”. Pour Joseph, c’est une foi nue, dépouillée de tout appui humain, fondée sur Dieu seul. Sa foi s’accorde parfaitement au “oui” de Marie, son épouse. C’est là qu’ils ne font qu’un.
Joseph est fils d’Abraham, le père de tous les croyants.
Prions-le aujourd’hui d’intercéder pour nous quand le doute nous ébranle afin que nous tenions ferme dans la foi au Christ et à son Eglise.
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Rêve ou réalité ?
2ème dimanche de Carême – Année C – 17 mars 2019
Lc, 9, 28b-36
Entre deux annonces de la Passion et l’invitation par Jésus à prendre sa croix et à le suivre, trois disciples sur la montagne voient Jésus transfiguré. Il est avec deux grandes figures de l’Ancien Testament et est révélé par le Père dans l’Esprit comme son Fils, son Élu… et puis, plus rien, Jésus seul, le Jésus de tous les jours, et ils redescendent.
Mais alors, cette passion annoncée, cette gloire entraperçue, est-ce un rêve ou une réalité ?
Muets, les disciples continueront à accompagner ce messie surprenant tout au long de son exode vers Jérusalem jusqu’à son entrée en roi de gloire dans la ville… puis ils s’endormiront pendant son agonie et assisteront de loin à son procès inique et à sa crucifixion honteuse. Jésus mourra seul, homme déchu, criant à son Père « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Cette passion semblera alors la seule terrible et douloureuse réalité.
Mais nous connaissons la suite : sa résurrection dans la gloire et notre salut ; les disciples joyeux courant annoncer cette bonne nouvelle au monde entier, souvent au prix de leur vie !16
Alors ni rêve, ni hallucination, la Transfiguration est un prélude du mystère pascal, mort et résurrection du Christ ; cette réalité nous permet de prier en toute vérité l’Angélus :
« Que ta grâce, Seigneur notre Père se répande en nos cœurs : par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé, conduis-nous par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de sa résurrection. »
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On décolle !
1er dimanche de Carême – Année C – 10 mars 2019
Luc 4, 1-13
L’ entrée en carême serait-elle aussi périlleuse que le décollage d’un avion ?
Il nous suffit quelquefois d’une contrariété pour piquer du nez et faire voler en éclats nos splendides résolutions.Comment soulever la masse des
mauvaises paroles,pensées et habitudes, qui nous clouent au sol?
L’avion pour décoller a besoin de la puissance de ses moteurs pour prendre de la vitesse.Il a fallu la Toute Puissance de l’Amour du Père pour que Jésus aille au désert.
L’évangile de ce premier dimanche de carême, nous dit que Jésus, dans l’Esprit, fut conduit au le désert, où il fut tenté par le diable.
Il y part avec nous et pour nous.Fils d’Adam, Il emmène, en Lui, toute l’humanité, pour affronter la tentation.
Si nous sommes tous capables du pire, nous pourrons tous,en Christ,renoncer au mal.Si nos fautes sont plus fortes que nous, si elles submergent l’Église, rien n’est perdu. Au contraire, Seul, le Christ est pour nous face à notre mal.
Comment en être délivré, sans l’affronter? Le Crucifié l’affronte pour nous.
Dieu lui même combat pour nous.
Mais jusqu’où irons- nous dans la confiance?
Jusqu’à manger le pain de la volonté de Dieu?
Jusqu’à croire que rien ne peut nous séparer de Lui, pas même la mort?
Jusqu’à nous prosterner devant l’infini de Son Amour, qui nous rend si forts?
Entrons dans ce carême avec une entière confiance en Dieu
En tout nous n’aurons aucune peine à triompher par Celui qui nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous.
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Le Christ est notre lumière !
8° Dimanche du temps ordinaire – Année C – 3 mars 2019
Lc 6, 39-45
A première lecture, l’évangile de ce 8ème dimanche du temps ordinaire semble être un excellent guide pour de justes relations fraternelles : s’occuper de sa propre personne avant de prétendre guider son frère. Mais si nous en restons là, nous pouvons légitiment nous demander : où est la bonne nouvelle ? Jésus ne nous appelle pas seulement à nous reconnaître tous pécheurs. Il se révèle comme Celui qui vient nous sauver. Parce qu’Il est sans péché, Lui seul peut ôter le péché qui nous aveugle. Et en prenant notre nature humaine, le Christ ne reste pas extérieur à ce mal qui nous asservit. Il consent à en subir les conséquences, jusqu’à mourir sur la croix.
Alors que nous nous apprêtons à entrer dans le temps du Carême, ne craignons pas de nous tourner vers un tel Seigneur. Loin de nous faire la leçon, Il nous appelle à nous présenter à Lui en vérité. Son amour seul nous donnera de porter les fruits de l’Esprit : « charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi ».
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Impossible évangile
7° Dimanche du temps ordinaire – Année C – 24 février 2019
Luc 6, 27-38
“Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent”… et encore :”A qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue”. Littéralement, cet évangile est inacceptable. Peut-être faut-il recevoir cette parole, juste à cause de celui qui la prononce, et la laisser travailler en nous ?
Marqué par le racisme, un cinéaste afro-américain la traduit ainsi :”Quand je parle d’amour, je ne parle pas de tendre l’autre joue mais de ne pas laisser la colère détruire notre capacité d’aimer et d’être aimé”. Tout est dit, rien n’est affadi.
Le Seigneur nous dit : : “Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux”. Voulons-nous le rejet, l’humiliation ou l’amour bienfaisant qui guérit les blessures ?
Puissent nos colères, nos révoltes parfois bien légitimes, donner prise à la grâce de l’impossible pardon.
Pour la paix dans le monde.
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Heureux qui ?
6° Dimanche du temps ordinaire – Année C – 17 février 2019
Luc 6, 17.20-26
En ce 6ème Dimanche du Temps Ordinaire, la liturgie nous propose d’entendre les béatitudes selon St Luc.
Ah oui, les béatitudes ! On connaît !
Eh bien non ! Souvent nous les pensons comme un en soi. Quelles soient de Matthieu ou de Luc peu importe.
Or, justement, ce dimanche, c’est Luc qui nous parle. Jésus vient de choisir ses apôtres après avoir longuement prié. Il s’adresse à la foule mais son regard se porte sur ses disciples.
Les béatitudes résonnent comme des appels mais elles sont assortis d’avertissements parce qu’au fond, Jésus n’en est qu’au hors d’oeuvre. Pour aimer ses ennemis, pour être généreux, compatissants et miséricordieux, comme il nous le demande à la suite du passage de ce dimanche… en bref, pour s’avancer sur le chemin du Royaume, il faut bien que nous apprenions que les pauvres, les affamés, ceux qui pleurent et ceux qui sont persécutés sont les mieux placés pour y marcher.
Donc si nous sommes du côté des riches, des repus, des rieurs et des biens vus : Attention ! Le handicap n’est pas du côté que l’on pense ! La marche sera plus rude pour nous.
Cela veut-il dire que la Bonne Nouvelle n’est que pour les petits et les pauvres ? Certainement pas. Peut-être faut-il entendre les avertissements de Jésus :
Que le riche aide le pauvre en priorité
que le repus partage avec celui qui a faim tout près de lui
que celui qui rie n’éclabousse pas le malheureux mais console
que les gens bien vus se préoccupent des exclus.
Alors le renversement eschatologique sera pour tous, pour tous ceux qui auront écouté la parole de Dieu et l’aurons mise en œuvre.
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La Parole de Dieu, ça marche !
5° Dimanche du temps ordinaire – Année C- 10 février 2019
Lc 5, 1-11
SMS, twits, fake-news… pub … et autres petits mots plus ou moins bienfaisants qui circulent toujours plus vite et sont si souvent démentis avant de s’effacer, de tomber dans l’oubli: la parole n’a plus de valeur … et pourtant elle peut aussi mettre le feu et la division entre les personnes …
il nous est bon,alors, d’entendre l’Évangile de ce 5ème dimanche: Jésus dit à Simon:«avance en eau profonde et jetez vos filets…»… et ça marche!!
Une parole qui fait ce qu’elle promet: incroyable , mais vrai.
Dans toute la Bible c’est la Parole de Dieu qui crée et met en route aussi bien Abraham que Moïse et tous les prophètes, une parole forte qui les fait tenir debout et leur ouvre un avenir.
En Jésus-Christ cette Parole s’est fait chair parmi nous , nous pouvons lui faire confiance.
« Seigneur, sur ta parole je vais jeter les filets » … puissions-nous toujours nous appuyer sur cette Parole vivante et agissante dans nos vies .Elle est notre chemin, notre vérité, notre vie.
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Les assemblées du Seigneur
3° Dimanche du temps ordinaire – Année C – 3 février 2019
Lc 4,14-22a
Aujourd’hui nous entrons dans la célébration du 3ème dimanche du temps ordinaire, et les textes convergent pour nous dire combien il est grand et beau, vital, même, de venir à la messe le dimanche. On a cru un moment, sur les ronds-points, découvrir l’importance qu’il y a de se réunir non seulement pour manifester, mais déjà pour s’expliquer, se comprendre, et d’abord, se retrouver!
Premièrement, donc, se rassembler. Le Livre de Néhémie nous dit: “Depuis le lever du soleil jusqu’à midi, l’assemblée était composée des hommes, des femmes et de tous les enfants en âge de comprendre.” S. Paul renchérit: “Tous les membres du corps, ceux qui souffrent, ceux qui sont à l’honneur, ceux qui paraissent les moins honorables…”
Deuxièmement, se comprendre! “Esdras lisait, puis les Lévites traduisaient, donnant le sens, et l’on pouvait comprendre…”
Qu’est-ce que j’attends finalement quand je viens à la messe, sinon d’être enseigné par le Christ lui-même? Le voici qui à son tour se lève pour faire la lecture, puis, selon la coutume, se rassoit pour faire l’homélie. Mais l’Homélie, c’est Lui. “L’Esprit du Seigneur est sur moi, car il m’a consacré par l’onction pour porter la bonne nouvelle aux pauvres”. C’est Lui la Clef, et le Sens de toute notre vie.
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Des noces peu ordinaires !
2° Dimanche du temps ordinaire – Année C – 20 janvier 2019
Jn 2, 1-11
A la fin de la première semaine du ministère public de Jésus, comme au commencement de ce temps ordinaire, l’Église nous donne à contempler l’alliance de Dieu avec l’humanité sous le signe de la profusion.
600 litres de vin pour des noces dans un petit village de Palestine, avouez que c’est un peu démesuré ! Et Jésus, cet invité peu ordinaire, ne pourrait-il pas être l’époux que le maître du repas félicite en final ? Oui, et son heure venue, c’est son corps et son sang qu’Il donnera pour tous les hommes.
Quant à Marie, mystérieusement, elle pousse son Fils à se manifester, quitte à paraître inopportune. Ayant porté dans sa chair le Fils de Dieu, elle est la mieux placée pour savoir combien Dieu désire faire alliance avec l’humanité. « Hâte-toi, ne tarde plus ! » semble-t-elle Lui dire. A notre tour, sûrs de la bonté et de la miséricorde infinies de Dieu, ayons l’audace de nous adresser au Fils en présentant les besoins de nos frères en humanité : « ils n’ont pas de vin. »
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Baptême de Jésus, année C
13 Janvier 2019
Lc 3, 15-16.21-22
Ce soir nous entrons dans la célébration du baptême du Seigneur Jésus.
Le ciel s’ouvre !
Cela fait des semaines, des mois, des années, des millénaires même que le ciel est bouché. On ne voit pas à 10 mètres.
Et enfin, le ciel s’ouvre ! Une nouvelle ère s’ouvre !
La petite lumière qui s’était allumée au plus profond des ténèbres le 25 Décembre peut enfin se déployer.
Le Père éternel le confirme : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur »
L’Esprit d’amour vient reposer sur Jésus.
Il est temps, oui, car le peuple en attente a été préparé grâce au baptême de pénitence, et Jésus lui-même assumant la nature pécheresse s’y est soumis pour nous.
Tout est prêt – le ciel s’est ouvert – Recevez le Feu de l’Esprit !
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Épiphanie du Seigneur, Année C
6 Janvier 2019
Mt 2, 1-12
Tant que l’Amour ne se manifeste pas par des signes, nous n’en sommes pas sûrs.
La Fête de l’Épiphanie nous remplit d’une immense joie, car tout s’éclaire aux yeux de tous. Dieu est Amour et cela va se savoir par toute la terre.
Aujourd’hui ceux qui sont loin , très loin, viennent vers leur Sauveur.
Aux yeux de ces savants perses qui scrutent le ciel de tout leur esprit, de toute leur intelligence, de toute leur attention, un astre se lève. La lueur de la vérité entraperçue les mobilise. Ils partent, ils vont jusqu’au bout de leurs observations…et quand les limites de leur connaissance s’arrêtent à Jérusalem, ils cherchent,ils interrogent. Des scribes répondent à leurs questions en relisant la Torah. La parole de Dieu, leur donne la direction. Elle les oriente vers Bethléem.
Quand Hérode tremble et que les scribes restent dans leurs certitudes. «Vous scrutez les écritures, dans lesquelles vous pensez avoir la vie éternelle et vous ne voulez pas venir à moi» Jn 5 Les mages, eux, se mettent en route, ravis de joie.
La parole est une lampe sur leurs pas, une lumière sur leur route. Elle les pousse et les devance.Elle les guide jusqu’à ce qu’ils voient l’enfant avec Marie sa Mère.
Les mages cherchaient un signe dans le ciel, ils le trouvent dans une crèche. Ils cherchaient le Très Haut, ils trouvent le Tout Petit. Si le Seigneur se manifeste à nous , pensons-nous souvent, nous croirons ! Pas si sûr. Il peut nous dérouter. Mais s’Il ne
se manifeste pas toujours là où nous l’attendons, Il nous rejoint là où nous en sommes…
Dieu est avec nous dans la nuit comme dans la lumière de la foi.
Le Christ rejoint la multitude de ceux qui l’ignorent ou refusent de le réduire au visage que nous lui donnons.
Aujourd’hui tous les peuples sont appelés à tomber à genoux et à se prosterner pour adorer Celui qui vient les illuminer.
Chercheurs de Dieu, réjouissez-vous!
Car aujourd’hui ceux qui cherchent trouvent
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Solennité de sainte Marie, Mère de Dieu.
1er Janvier 2019
Lc 2, 34-36
Les bergers, ces hommes qui veillent sur le troupeau qu’on leur a confié, adorent le tout-petit que les anges leur ont annoncé : le Sauveur, le Messie, le Seigneur.
Marie aussi veille sur l’enfant que Dieu lui a confié. Mais en méditant tout ce qui arrive, Marie veille aussi sur la Parole et la laisse croître en elle, attendant qu’elle se révèle, Bonne Nouvelle tant attendue.
Oui, toute sa vie et aujourd’hui encore, la Mère de Dieu enfante le Verbe et le donne au monde.
A son exemple, veillant et méditant événements et paroles, le silence et l’Esprit nous ouvriront le cœur à la volonté d’amour de Dieu pour sa créature et sa création.
Au seuil de cette nouvelle année, nous découvrirons émerveillés que le Seigneur nous bénit et nous garde, qu’Il fait briller sur nous son visage et nous apporte la paix, ainsi nous pourrons, à la suite des bergers et des anges, glorifier et louer Dieu.
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Pourquoi me cherchiez-vous ?
Dimanche de la Sainte Famille, Année C, 30 Décembre 2018
Lc 2, 41-52
12 ans après, rien ne va plus dans la sainte Famille ! Marie et Joseph sont dans l’angoisse, multipliant les pas à la recherche de cet enfant, qui commence à marquer son autonomie en restant assis dans le Temple de Jérusalem.
Pendant trois jours, à Jérusalem, Jésus a disparu. Pendant trois jours, Marie et Joseph cherchent sans savoir, sans comprendre. Quand ils le retrouvent, au milieu des docteurs de la Loi, peuvent-ils vraiment reconnaître cet enfant qu’ils ont élevé ?
D’où lui vient cette sagesse ? Celui-là, peut-il être le fils du charpentier, le fils de Marie de Nazareth ?
« Ton père et moi te cherchons tout angoissés »
Vous l’avez trouvé, Celui qui vous échappe. Quand il disparaît trois jours, c’est pour vous emmener vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu.
Alors, si nous le cherchons, même dans l’angoisse et avec des larmes, cherchons-le avec confiance. Il ne saurait nous abandonner.
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“Et le Verbe s’est fait chair”
Sermon de Noël 2018
La parole est faite pour être adressée, elle est destinée à quelqu’un, elle attend une réponse. Que de personnes, de nos jours, manifestent le désir d’être entendus et reconnus ! Beaucoup ont l’impression de parler dans le vide ou que personne ne les voit.
D’après l’Écriture Sainte, Dieu parle et sa Parole fait ce qu’elle dit : “Il dit et cela est”. Parole créatrice, parole de vie. Et Dieu voit : “Il vit que cela était bon”. Mais sa Parole est aussi un appel plein d’amour au pécheur qui se cache parce qu’il a peur : “Adam où es-tu ?” Dès la Genèse de l’humanité, le Seigneur nous cherche, comme le berger cherche la brebis perdue, et tout joyeux quand il la trouve, il la prend sur ses épaules pour lui éviter la fatigue du retour. Dieu nous parle, il nous voit, il nous regarde, il nous aime. Et il nous écoute. Ainsi, selon le livre de l’Exode, Dieu voit, il entend, il vient. Il voit la misère de son peuple en esclavage, il entend son cri et il descend le délivrer. (cf Exode 3, 7 et svts)
Nous n’avons donc aucune raison d’avoir peur de Dieu.
La fête de Noël qui s’approche est la confirmation la plus profonde, la plus vraie et la plus réelle, la plus inimaginable aussi de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Avec le Peuple de l’Ancienne et éternelle Alliance, nous avons marché, nous avons trébuché, nous avons douté et même désespéré au point de trahir notre Dieu mais Lui ne nous a jamais abandonnés. Toujours, Il était là mais nous ne le savions pas toujours. Longue marche, long combat, longue épreuve, ponctuée de joie et d’espérance : dans le désert on peut trouver de l’eau pour boire et de la manne pour manger ! Nous marchions, nous attendions du neuf mais nous ignorions combien Dieu nous attendait, nous espérait, nous cherchait inlassablement pour nous voir, nous parler, nous toucher et se laisser toucher par nous.
Et c’est cela le miracle de Noël ! Nous arrivons à la crèche sur les genoux, à cause de la fatigue du chemin et nous demeurons à genoux pour adorer l’Enfant qui nous tend les bras.
La Parole s’est faite chair, la chair d’un tout-petit encore incapable de parler mais tellement présent dans les bras de sa Mère, celle qui avait répondu “présente” à l’appel de Dieu. Présent aussi sous la garde de Joseph, son père, l’homme qui avait cru l’incroyable, qui avait aimé son épouse au point de joindre sa foi à la sienne, face au mystère de l’Enfant venu de Dieu. “Qu’il me soit fait selon ta Parole” dit Marie. Avec Joseph, le “me soit fait” devient un “nous”. “Qu’il ‘nous’ soit fait selon ta Parole”.
Quand la Parole se fait chair, elle se montre pour mieux se cacher dans une vie humaine. Jésus nous ressemble tellement qu’on ne le reconnaît pas comme Dieu ! Mais elle se cache pour mieux se révéler, non pas de manière éclatante et indiscutable mais dans la faiblesse de notre humanité, au plus pauvre de notre cœur. Jamais elle ne s’impose à nos oreilles ni à nos yeux. Elle se donne à nous, si nous le voulons bien.
Jésus naquit à Bethléem de Judée. Il n’y avait pas de bonnes fées pour se pencher sur son berceau, il faisait froid et l’on entendait les lourdes bottes des soldats qui frappaient le sol. Mais le silence de la nuit laissait monter le chant des anges et rien ne faisait taire la joie des bergers. Dieu vient nous visiter dans le chaos du monde et au coeur de nos vies, pour nous donner la Paix, cette Paix humblement contagieuse, mystérieusement féconde, qui nous sauve les uns par les autres.
Aujourd’hui, en décembre 2018, la violence sous toutes ses formes menace de dévaster le monde. Seule la bonté, discrète et bienfaisante, l’éclaire en d’humbles gestes, comme les étoiles du ciel rendent à la nuit toute sa beauté. Nous pouvons, d’une seule voix, chanter sans mentir : “Douce nuit, Sainte nuit”.
Que l’Emmanuel, “Dieu avec nous”, dont nous fêtons la naissance dans le monde, naisse aussi dans nos cœurs, dans l’espérance de son retour, comme promis.
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Heureuse celle qui a cru !
4ème dimanche de l’Avent – Année C
Lc 1, 39-45
En ce dimanche qui précède juste Noël, l’Église nous invite à méditer la Visitation. Cette rencontre entre Marie et sa cousine Élisabeth est pleine de tendresse et de vie. Deux femmes enceintes ont facilement beaucoup de choses à se partager, mais l’âge avancé d’Élisabeth et le secret déconcertant de Marie ajoutent une incroyable intensité à cette rencontre.
L’évangéliste Luc n’en rajoute pourtant pas, son récit est sobre. Il insiste sur la présence de l’Esprit Saint qui permet à Élisabeth de reconnaître en Marie la mère de son Seigneur. Ce qui aurait pu rester un simple mouvement de l’enfant qu’elle porte dans son ventre, elle sait l’interpréter : le Sauveur attendu par tout Israël est sur le point de naître ! Et si l’allégresse habite ces deux femmes au plus profond de leurs entrailles, ce n’est pas sans lien avec Celui qu’annonçait déjà le psalmiste : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; Tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : ‘Voici, je viens. (…) Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles.’ »
Demandons au Seigneur la grâce de savoir nous donner de tout notre cœur et par tout notre corps à ce Dieu qui le premier, en son Fils, ne cesse de s’offrir à nous, pour nous sauver. Là est la vraie joie !
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Heureux les invités aux noces de l’Agneau !
3ème dimanche de l’Avent- Année C
Lc 3, 10-18
Dans l’Évangile de ce 3ème dimanche de l’Avent, nous voyons Jean-Baptiste préparer les chemins du Seigneur : Il guide les gens vers plus de justice, tout en ne se prenant pas lui-même pour ce qu’il n’est pas.
Mais les images de Dieu qu’il véhicule ne sont pas faites pour attirer les hommes et les femmes du XXIème siècle, avouons-le !
Colère, feu, jugement de Dieu contrastent sérieusement avec le Messie qui se présente, même si sa parole et ses gestes sauront aussi trancher et purifier comme le feu.
En tout cas, Jésus n’a rien d’épouvantable, ni de terrifiant y compris pour les pécheurs.
Rappelons-nous Jacques et Jean alors que les samaritains ne voulaient pas recevoir Jésus chez eux : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel pour les consumer? » (Luc 9, 54) Et Jésus de les remettre en place sur le chemin de la patience et de la miséricorde.
Le Messie vient bientôt, petit d’homme tout fragile, homme tout simplement et véritablement, qui se laissera bafouer et mettre à mort pour l’amour de nous, pour notre salut.
Nous n’avons plus à avoir peur de Dieu. Quelle joie ! Il vient à nous et nous attend tout à la fois, nous proposant sa présence salvifique. Car Dieu ne peut nous sauver que si nous acceptons qu’Il soit avec nous sur notre chemin.
Le laisserons-nous être pour nous ce Jésus (Dieu sauve) et cet Emmanuel (Dieu avec nous) ?
Heureux les invités aux noces de l’Agneau !
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Immaculée Conception
Luc 1, 26-38
“Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous”. Prière simple, prière des pauvres, prière où tout est contenu de ce que nous fêtons aujourd’hui : l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.
“Ô Marie conçue sans péché”. La Vierge Marie est intacte. Rien en elle ne donne prise au mal. Elle est, par la grâce de Dieu, entièrement libre d’aimer.
“Priez pour nous qui avons recours à vous”. On peut tout lui confier. Elle est pleinement disponible à ceux qui lui demandent son intercession. Osons nous en remettre à elle, nous ne serons jamais déçus.
“Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous”.
Cette invocation, en la veille du samedi 8 décembre 2018 est un appel à la paix, au dialogue et à la réconciliation.
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Relevez la tête !
1er dimanche de l’Avent- Année C
Luc 21, 25-28.34-36
Attendre, veiller et prier : trois verbes pour vivre le temps de l’Avent et accueillir une promesse de salut. Elle sera aussi une grâce de joie, car le Seigneur vient nous visiter.
Lorsque Jésus parle de sa venue à ses disciples, il emploie des images de chaos et d’épouvante. A la fin des temps, l’avènement du Fils de l’homme ébranlera le cosmos, la terre et le ciel et leurs habitants. Rien de rassurant, à première vue. En même temps, Jésus donne l’ordre suivant : « Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche ! ». Oui, il vient nous sauver Celui qui était, qui est et qui vient.
Jusqu’à Noël, préparons nos cœurs à accueillir Jésus, notre Sauveur, qui naîtra dans une humble mangeoire. En lui, l’éternité divine croise nos histoires humaines pour les rendre saintes. Veillons dans le service ardent de la charité, en tournant nos regards vers son Royaume qui vient.
Maranatha ! Viens Seigneur Jésus !